Les élections municipales à Toulouse : analyse rétrospective
Les élections municipales à Toulouse : analyse rétrospective

Dimanche 28 juin, Jean-Luc Moudenc a été réélu maire de Toulouse avec près de 52 % des voix, déjouant les derniers pronostics qui donnaient son adversaire vainqueur. Une fois encore Toulouse s’est distinguée des autres métropoles par son originalité électorale, à l’heure où une vague « verte » (ou du moins conduite par un candidat EELV, ce qui ne préjuge nullement de la couleur dominante de ces listes de rassemblement à gauche) a emporté ses homologues sortants malgré, souvent, un excellent bilan comme ce fut le cas à Bordeaux.
Les raisons de ce succès semblent, a priori , relever de plusieurs facteurs : entre autres l’adhésion au bilan de M. Moudenc, la reconnaissance d’une salutaire clarification de son programme dans les dernières semaines de campagne (droitisation plus nette) mais aussi le rejet du programme et des alliances de son adversaire qui ont fait du maire sortant le bénéficiaire d’un vote par défaut (I).
Mais pour les adversaires du maire de Toulouse, l’explication est simple, binaire, manichéenne : c’est une « campagne de caniveau » qui les a fait perdre. Pour eux, il ne faut pas chercher plus loin. L’excuse est quasiment devenue un slogan, entendu dès dimanche soir sur le plateau de FR3, martelée par le candidat, par ses représentants, et même repris sans précautions oratoires par une journaliste dans une question, comme si cela allait de soi. Il s’agira ici de tordre le cou à cet argument et d’inciter le premier magistrat de Toulouse en faire de même chaque fois que l’occasion s’en présentera (II).
Essayons d’y voir clair et attachons-nous déjà aujourd’hui, dans cette première partie, à tenter d’expliquer la victoire d’un maire donné pourtant battu par les derniers sondages avant l’élection et qui n’a pourtant pas été emporté par la « vague verte » qui a propulsé des écologistes et leurs listes d’union de la gauche à la tête de nombreuses métropoles françaises.
I. Les raisons de l’exception toulousaine
Un vote par adhésion pour le maire sortant, reconnaissant les qualités personnelles de Jean-Luc Moudenc et un bilan largement positif par rapport aux engagements initiaux et à la situation trouvée en arrivant, notamment sur le plan financier. Mais cette explication ne suffit pas car d’autres maires aux bilans plus qu’honorables (Nicolas Florian à Bordeaux par exemple) ont été balayés par la vague verte.
Une bonne campagne , très active, sur le terrain, mais on peut en dire autant de son adversaire dont les soutiens n’ont pas ménagé leur peine non plus dans les rues et sur les marchés ou dans la quête aux procurations.
Un vote pragmatique par prudence car la crise s’annonce rude, notamment pour le secteur aéronautique qui est un des principaux poumons économiques de la Ville rose. On le pressentait, Airbus l’a confirmé ces derniers temps avec l’annonce d’un plan très lourd de licenciements. Dans ce genre de situation, le citoyen, s’il n’est ni idéologue à œillères ni militant, choisit généralement de garder celui qu’il connaît et en qui il a confiance, même s’il peut parallèlement se déclarer insatisfait du bilan, plutôt que de partir à l’aventure, surtout quand l’alternative propose un candidat qui n’a eu de cesse de s’en prendre à l’aviation et que sa liste comporte en majorité des militants issus de partis dont les représentants sur les plateaux critiquent de manière simpliste et manichéenne « l’entreprise », les « riches », les commerçants présentés comme « privilégiés » et que la liste inclut des représentants des Gilets jaunes radicaux qui ont mis en grand péril les activités commerçantes au centre-ville pendant plus de dix-huit mois …
Un vote par reconnaissance du bilan sur le plan écologique car il est indéniable que ce fut déjà une des lignes directrices de l’équipe actuelle (transports en commun, découragement de la voiture en ville, 20 km/heure dans le périmètre central, valorisation de l’économie locale, pistes cyclables, verdissement de l’espace urbain, aménagement des berges de Garonne, aide au tri sélectif, installation de composteurs…) ce qui a coupé l’herbe sous les pieds de ses adversaires. Puisque l’écologie n’est pas un secteur oublié par l’équipe sortante, et que les deux candidats promettent d’aller plus loin, autant garder celui qui promet de marcher sur ses deux jambes car il n’oublie pas l’aspect économique et la sauvegarde de l’emploi.
Un vote par défiance et par rejet du candidat « vert ». La conscience écologique est partagée par tout l’échiquier politique et n’est pas automatiquement corrélée à une appartenance partisane. Ce n’est que sur le plan politique qu’elle se trouve en France confisquée par un parti, EELV, dont la plupart des leaders et les programmes se situent à la gauche de la gauche (dont beaucoup sont issus, EELV fonctionnant fréquemment comme une solution de recyclage, comme LREM, des déçus des partis traditionnels). C’est ainsi que, sauf rares exceptions (Bordeaux), les listes de coalition dirigées par un Vert, qui jouait le rôle de cache-nez sympathique permettant de récupérer l’engouement sociétal actuel pour les questions environnementales, comportaient davantage de « rouges » que de « verts » : socialistes à la gauche du PS mais surtout militants LFI, indigénistes, décoloniaux et même de partis communautaristes islamistes comme l’UDMF (parti prônant des valeurs contraires à celles de la République au point qu’il fut débattu cette année s’il fallait l’interdire ou pas).
C’est ainsi qu’à Toulouse, l’adversaire de M. Moudenc a été soutenu ouvertement par M. Mélenchon et a reçu la visite ostentatoire de Benoît Hamon (Génération-S), de Clémentine Autain (LFI) de Yann Brossat (PCF). Une colistière a même commis un tweet violent contre la police sans être désavouée. Et l’on apprend que le candidat Vert est allé rencontrer le représentant local des Frères musulmans (au sein de l’UDMF) qui a appelé à faire barrage à M. Moudenc en soutenant son adversaire ! C’est d’ailleurs cette omniprésence de représentants de la mouvance gauchiste derrière le candidat Maurice, particulièrement indulgents (euphémisme !) envers tous ceux qui refusent les lois de la République (islamistes) ou la fragilisent en l’accusant de mille maux importés d’outre-atlantique (indigénistes, décoloniaux, Comité Adama Traoré…), qui a empêché la fusion de leur liste avec la liste socialiste de Nadia Pellefigue (seuls 13 colistiers, qu’elle a laissé libre de leurs choix, l’ont rejointe) et a provoqué des prises de position de leaders socialistes appelant à voter pour le maire sortant, en même temps que la démission de militants du PS local. Ces derniers protestaient contre la présence de membres de leur parti sur une liste où de trop nombreuses personnes affichaient des engagements contraires aux valeurs républicaines défendues par le parti socialiste. A ceci s’ajoute la mobilisation de nombreux acteurs économiques de la Ville rose mettant en garde contre les dangers économiques du programme d’Antoine Maurice.
C’est ainsi que, bien que peu de gens lisent les programmes et écoutent les candidats, se positionnant souvent par réflexes partisans, certains aspects du programme « vert » ont fini par être connus et relayés lors de la campagne : le soutien explicite aux Gilets jaunes, devenus à Toulouse des ultra-jaunes, ayant paralysé l’activité économique, occasionné de très gros dégâts au mobilier urbain et acculés de nombreux commerçants à d’immenses difficultés financières ; l’humanitaire des postures et du café de commerce (soutien aux migrants etc.) dans une ville envahie comme les grandes métropoles attractives par les squats, les campements dans les rues, où les riverains ne cessent de dénoncer les préjudices croissants, l’insécurité permanente, les agressions commises par ces populations souvent livrées à elles-mêmes, le vacarme jour et nuit de migrants occupant illégalement des bâtiments privés, autant de nuisances et un processus de territorialisation décomplexé que le confinement a encore considérablement augmenté en certains lieux quand ces populations se sont retrouvées seules dehors, les résidents respectant les mesures barrière et les règles édictées. Dans ce contexte douloureux pour nombre de Toulousains révoltés, on imagine aisément l’effet répulsif que constitua l’annonce par le candidat Maurice de la suppression des arrêtés anti-bivouacs pris par son adversaire, son opposition maintes fois réitérée aux caméras de surveillance installées par l’équipe municipale actuelle (et dont on sait qu’elles évitent agressions, vols, viols… en certains lieux quasiment tous les jours et permettent de venir rapidement en aide aux blessés la nuit), la volonté de réquisitionner le patrimoine communal pour y installer les populations sans logement… Sur le papier cela peut sembler une belle idée mais, dans les faits, les Toulousains qui ont eu à subir ce genre d’opérations (y compris du fait de la municipalité précédente sur la suggestion d’associations diverses), installations qui ne se font jamais dans les quartiers de ceux qui décident des joies du vivre-ensemble et d’une intégration qu’ils imaginent spontanée, connaissent, eux, l’enfer au quotidien de se retrouver confrontés à des populations communautaristes, fréquemment racistes ou irrespectueuses de l’environnement, aux codes et au mode de vie différents et souvent incompatibles avec le leur (occupation de l’espace public, nuisances sonores, déchets sur la voie publique, voire comportements misogynes, antisémites ou homophobes liés pour certains à une pratique radicale de la religion), dont le nombre augmente jusqu’à se permettre de territorialiser l’espace environnant, et que les travailleurs sociaux et les beaux esprits à l’origine de l’opération laissent ensuite se débrouiller avec leur voisinage, ne venant que de temps en temps auprès de leurs protégés pour s’entendre dire que tout va bien et que les riverains qui se plaignent sont d’horribles racistes ou « fachos ».
Une mobilisation grâce aux sondages : les derniers sondages qui montraient, malgré un écart resserré, Monsieur Moudenc perdant, ont réveillé les abstentionnistes. La chance du maire sortant fut sans doute également le faible écart distant entre les deux listes et d’être donné battu. C’est à l’inverse les neuf points d’avance qui ont certainement découragé les électeurs de Nicolas Florian à Bordeaux de se déplacer et ont, en revanche, motivé ses opposants.
En conclusion, le maire avait ainsi un bon bilan à présenter à ses électeurs, notamment sur le plan écologique. Mais il aurait pu, comme dans d’autres métropoles où les équipes n’avaient pas non plus démérité, être emporté comme les autres par la vague « verte ». Mais les membres de la liste Maurice se sont, tout seuls, tiré une balle dans le pied, dans une ville connue pour sa modération, où les maires élus depuis des décennies se caractérisent par une liste d’union large excluant les extrêmes et comportant, au moins pour moitié, des élus venant de la société civile. Cette liste trop rouge a fait peur , à commencer dans le camp de la gauche modérée dans une ville que l’on dit rose à la fois par la couleur de ses briques et de ses tuiles mais qui l’est aussi par une dominante socialiste et radicale-socialiste. Toulouse n’aime se parer ni du rouge vif de l’extrême gauche, ni du noir des casseurs (qui furent leurs alliés objectifs lors des grands mouvements sociaux qui ont paralysé la ville et les activités pendant des mois), sauf lorsque ces deux couleurs se conjuguent dans le milieu rugbystique. Autant dire que certains alliés encombrants de la liste Maurice ont été particulièrement mal perçus dans un contexte d’inquiétude croissante face aux revendications souvent violentes de mouvements animés par la haine anti-police, voire anti-française ressuscitant des luttes raciales et décoloniales (épisode Camelia Jordana, comité Adama Traoré, luttes communautaires à Dijon...).
Comme l’ont si bien expliqué un très grand nombre de commentateurs sur le plan national, l’échec des Verts à Toulouse tient précisément au fait qu’à l’exception peut-être de leur tête de liste et de quelques-uns de ses colistiers, ils n’étaient pas vraiment verts. Pas vraiment la tendance Jadot, pragmatique et plus centriste, qui a triomphé dans d’autres métropoles. A Bordeaux, Pierre Hurmic est un Vert indépendant, davantage dans l’écologie profonde que Yannick Jadot, mais sans engagement militant d’extrême-gauche dans ses prises de position. Au point que Philippe Poutou a exclu d’emblée tout alliance avec cette liste pas assez rouge. Et c’est sans doute cette indépendance qui lui a valu, a contrario de la situation toulousaine, un tel succès inattendu.
Mais pour les (mauvais) perdants, la seule raison de leur échec, ce serait une « campagne de caniveau ». Culture de l’excuse, vision binaire de tout combat, Bien contre Mal et diabolisation de l’adversaire, bref le réflexe classique de l’extrême gauche mais qui prend, dans le cas présent, une dimension inattendue et totalement étrangère aux mœurs politiques toulousaines. Qu’en est-il exactement ? Que trouve-t-on dans ce fameux caniveau où M. Maurice et ses soutiens croient ramasser l’explication de leur échec ? C’est ce que nous nous attacherons à montrer, et contrer, dans la seconde partie de cette analyse.
A suivre : II. Une « campagne de caniveau » ?


Les trois piliers du vote à droite — immigration, insécurité, identité — forment désormais un socle commun
Ce que les états-majors n’osent pas faire, les électeurs le feront



EXCLUSIF- Après les révélations du Figaro sur l’existence de dizaines de millions d’euros de subventions attribuées à des organismes proches de l’islam radical, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad tape du poing sur la table, et appelle à renforcer la lutte contre les discours de haine.
Paris fera-t-il plier Bruxelles? Selon les informations exclusives du Figaro , la France va dénoncer très prochainement auprès de la Commission européenne les multiples financements que l’UE a attribués à des organismes promouvant l’islam radical, l’antisémitisme ou le séparatisme.
Dans une note consultée par Le Figaro , qui sera portée par le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, Paris appelle «l’Union européenne à redoubler ses efforts» dans la lutte contre l’antisémitisme et contre les discours de haine, et à «défendre les valeurs européennes (...) en évitant tout financement à des entités et personnes hostiles aux valeurs européennes». Ces « défaillances (...) sont de nature à nuire gravement à l’adhésion de nos concitoyens au projet européen» , peut-on aussi lire.
«Scandales réguliers»
D’après une source proche du dossier, cela fait suite à des «scandales réguliers» qui ont été révélés par Le Figaro il y a quelques semaines, et qui «démontrent un défaut de vigilance de la Commission et une capacité des organisations islamistes à se jouer de sa naïveté».
Rappelons en quelques lignes le fonctionnement des subventions européennes. En théorie, toutes organisations cherchant à en profiter doivent porter des actions «respectant les valeurs de l’UE» , à savoir la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit ou les droits de l’homme. Une fois les subventions approuvées en commissions - et il en existe pléthore -, elles sont référencées dans le système de transparence financière (STF), un site internet public dont le contenu est actualisé tous les 30 juin, et accordées dans le cadre de «programmes» et par des agences européennes spécifiques.
À titre d’exemple, l’UE a engagé en septembre 2024 une contribution de près de 2,5 millions d’euros pour le projet «LIFE Vinoshield» , qui cherche à protéger les vignes européennes contre les effets du dérèglement climatique. Un autre projet plus controversé, celui du « Coran européen » , qui souhaite prouver que «le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l’identité religieuses européennes médiévales et modernes» , a lui reçu 9,8 millions d’euros de subventions du Conseil européen de la recherche depuis son lancement en 2019. Des dizaines de milliers de projets aux ambitions aussi diverses que variées sont référencées ainsi sur le STF.
Une université qui appelait à l’«intifada mondiale»
Avec cette note, le gouvernement entend surtout dénoncer les organisations proches de l’islam radical ayant profité de l’argent européen. L’association FEMYSO, pour «Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants» , qui représente une trentaine d’associations de jeunesse dans 22 pays européens, est notamment en ligne de mire. Elle a reçu plus de 210.000 euros de l’UE. Pourtant, l’association a toujours été réputée comme étant proche des Frères musulmans.
Après avoir critiqué plusieurs lois françaises, notamment celle interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école, FEMYSO, par la voix de sa présidente Hande Taner, avait critiqué la France dans une vidéo en novembre 2021, dans laquelle elle clamait que «la plus grosse exportation de la France est le racisme». Des propos tenus après le retrait d’une campagne de communication que l’association avait réalisé pour le Conseil de l’Europe, qui mettait en avant des affiches pro-voile, sur lesquelles on pouvait lire: «La beauté se trouve dans la diversité comme la liberté dans le hidjab» ou «Apportez de la joie, acceptez le hidjab».
L’ONG internationale Islamic Relief Worldwide a, elle, reçu pas moins de 18.834.433 euros de l’Europe entre 2014 et 2020. Cette association qui se présente comme caritative a pourtant été classée comme «terroriste» par Israël, la soupçonnant de financer le Hamas. L’un de ses responsables avait aussi qualifié en 2020 les juifs de «petits enfants de singes et de porcs». Son successeur avait lui caractérisé le Hamas comme étant le «plus pur mouvement de résistance de l’histoire moderne».
Les subventions versées à l’université islamique de Gaziantep sont également dans le collimateur de Paris. Cet établissement, situé en Turquie et qui a intégré le programme Erasmus+ en 2022, a profité d’un programme de subventions de 250.000 euros. Ses recteurs successifs avaient pourtant légitimé les mariages incestueux entre oncles et nièces, affirmé que les athées «adorent le diable» , que l’homosexualité est un «trouble psychologique» et appelé à une «intifada mondiale».
Près de deux millions d’euros ont aussi été versés à l’université islamique de Gaza, «établissement qui a accueilli des cadres du Hamas tels qu’ Ismail Haniyeh et Mohammed Deif » , expliquait au Figaro la sénatrice UDI de l’Orne Nathalie Goulet ( L’argent du terrorisme , éditions Le Cherche Midi, 2025).
«Lignes directrices»
Pour endiguer cette dilapidation d’argent public, la note portée par Benjamin Haddad soumet plusieurs propositions, comme la mise en place d’une «procédure de filtrage» et de «lignes directrices», pour que les agences européennes approuvant les subventions puissent être guidées face à des «concepts parfois abstraits, comme l’“hostilité aux valeurs européennes”», indique au Figaro notre source proche du dossier.
Elle appelle aussi à vérifier l’identité et les antécédents des personnes associées aux entités faisant la demande de financements. Actuellement, seuls les antécédents de l’entité elle-même sont scrutés - ce qui avait d’ailleurs été dénoncé en avril dernier par la Cour des comptes européenne dans un rapport au vitriol, portant sur l’opacité des subventions distribuées par l’UE. On pouvait y lire qu’ «aucune vérification n’est réalisée (par les gestionnaires) sur la dépendance financière ou les sources de financement (des entités subventionnées), alors que cela aurait permis d’obtenir des informations utiles sur les personnes qui se trouvent derrière (elles)».
La lutte contre l’antisémitisme comme priorité
Enfin, cette note prône une meilleure lutte contre l’antisémitisme, alors que les discours antijuifs ont explosé dans toute l’Europe depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, et la guerre à Gaza qui a suivi.
Pour ce faire, Paris compte proposer d’étendre le champ des «eurocrimes» - ces méfaits considérés comme graves dans toute l’Union (terrorisme, mariage forcé...) - aux discours et crimes de haine.
La France appelle également la Commission à «utiliser tous les outils à sa disposition pour réguler les très grandes plateformes en ligne, en particulier grâce au règlement européen sur les services numériques (DSA)» , et à enseigner la mémoire de la Shoah dans tous les établissements scolaires en Europe.
La Commission européenne cernée de toutes parts
Cette note dite «libre» sera présentée dans un premier temps ce lundi à la ministre fédérale autrichienne des Affaires européennes, Claudia Plakolm, lors d’une réunion à Paris à laquelle le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et Benjamin Haddad doivent participer. Elle sera ensuite présentée formellement au Conseil des affaires générales (CAG), où les ministres des affaires européennes de l’ensemble des 27 ainsi qu’un représentant de la Commission européenne se réunissent une fois par mois.
Le sujet des subventions de l’UE se veut de plus en plus prégnant au sein des partis politiques. Toujours selon nos informations, à la suite des révélations du Figaro , la délégation du Rassemblement national au Parlement européen, menée par Jean-Paul Garraud, a adressé le 24 avril dernier une lettre à Ursula von der Leyen. Le courrier, cosigné par l’ensemble de la délégation dont Jordan Bardella, demandait à la présidente de la Commission européenne «de mettre fin définitivement à la subvention de toute association, ONG, université et autre structure liée de près ou de loin à l’islamisme. Il est temps que l’Union européenne mette fin à sa naïveté», pouvait-on lire. Pour l’heure, ce courrier est resté lettre morte. À voir si la note du gouvernement connaît le même sort.




