Société | Valeurs

"Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le solde naturel est négatif. Ce que l’on attendait pour 2027 est déjà là, en 2025. Trop tôt. Trop vite. Et pourtant, pas un sursaut. Pas un électrochoc. Le pays continue, imperturbable, comme sous anesthésie. Ce chiffre, pourtant fondamental, ne suscite ni débat national, ni mobilisation. On le constate, on le commente, puis on passe à autre chose. Comme toujours." https://www.frontieresmedia.fr/tribunes/tribune-louise-morice-le-silence-des-enfants-le-prix-du-renoncement

Une tribune de Mathieu Bock-Côté dans FigaroVox (25/07/2025) https://www.lefigaro.fr/vox/politique/mathieu-bock-cote-de-la-fin-du-macronisme-20250724 CHRONIQUE - Le macronisme, dont Bruno Retailleau a prédit la fin une fois qu’Emmanuel Macron ne sera plus président de la République, a d’abord été le réflexe de survie d’un régime en panne, avant de se muer en une forme de centrisme autoritaire. C’est une des polémiques de l’été : sommes-nous témoins de la fin du macronisme ? La question peut se comprendre au premier degré : dans quelle mesure Emmanuel Macron peut-il encore peser jusqu’à l’élection présidentielle de 2027 ? Pour certains, elle relève de l’hérésie. La garde prétorienne du président accuse ainsi de lèse macronisme les figures du gouvernement qui n’ont pourtant jamais caché leur hostilité à son endroit. Voyons-y la joute politique ordinaire. À découvrir La question ne devient pourtant intéressante qu’en se détachant de la personnalité du président de la République pour faire plutôt le bilan de la synthèse qu’il a cherché à composer en 2017. Ce qui nous oblige à revenir à ses origines. Le macronisme fut d’abord le réflexe de survie d’un régime en panne, aux clivages devenus stériles, sentant monter une menace « populiste » et voulant se donner les moyens de la mater en ripolinant sa façade et en confiant la direction du pays à un jeune homme qu’on disait exceptionnel. Les élites politiques concurrentes qui, jusqu’alors, s’affrontaient selon la loi de l’alternance entre la gauche et la droite, se fédérèrent alors dans ce qu’on allait appeler un bloc central revendiquant le monopole de la République, de ses valeurs et de la légitimité démocratique, mobilisé contre des extrêmes, censées menacer la démocratie. L’alternative était posée : macronisme ou barbarie ! La rhétorique anti-extrêmes au cœur du macronisme masquait toutefois une fixation bien plus précise sur la droite nationale - alors qu’il convergeait culturellement avec la gauche radicale. Le macronisme n’a jamais cessé de proposer une offre politique conjuguant diversitarisme et mondialisme, auxquels s’est ajoutée la transition énergétique, sous le signe d’un empire européen à construire. L’homme européen auquel rêvent les macronistes a souvent eu les traits d’un l’homo sovieticus revampé. Le macronisme semblait faire du multiculturalisme une promesse. Il croyait les tensions dans les quartiers solubles dans la croissance, convaincu qu’il n’existe pas d’incompatibilité entre certaines civilisations, que l’islam est une religion comme une autre, et que le nombre, en matière migratoire, est une variable insignifiante. Il n’a pas vu et ne voit toujours pas la submersion migratoire, sauf pour la célébrer. Il se représente moins l’immigration comme une fatalité que comme un projet. Le macronisme s’est aussi rapidement dévoilé comme une forme de centrisme autoritaire qui préfère se faire appeler État de droit Mathieu Bock-Côté Le macronisme se voulait aussi un technocratisme : les meilleurs enfin rassemblés pourraient facilement résoudre les problèmes de la France, dégraisser l’État social, relancer l’économie et libérer les énergies du pays. La pensée unique trouvait sa traduction pratique et quiconque entendait gouverner à partir d’autres principes était accusé de se laisser emporter par des bouffées idéologiques délirantes. La situation financière de la France laisse croire que cette stratégie était moins performante que prévu. Le macronisme s’est aussi rapidement dévoilé comme une forme de centrisme autoritaire qui préfère se faire appeler État de droit. De 2017 à 2025, les initiatives se sont multipliées pour assurer une régulation publique de l’information, pour lutter contre les discours haineux, pour étendre la surveillance des pensées coupables au discours privé, sans oublier la dissolution de nombreux groupes identitaires, l’acharnement judiciaire et financier contre le RN et la fermeture d’une chaîne de télévision décrétée d’opposition. Le régime n’a plus de base populaire C’est ce qui a permis au macronisme de fédérer, l’an passé, les partis du système dans un front républicain allant de l’extrême gauche à la droite classique pour empêcher l’arrivée au pouvoir du RN. Le macronisme, à ce stade, abolissait le pluralisme politique authentique. Il n’y avait de diversité idéologique légitime qu’au sein du bloc central. L’extrême centre et la gauche radicale ont l’antifascisme en langage partagé. La droite classique, évidemment, s’est tue, de peur de déplaire. La seule opposition autorisée est celle qui se structure dans les paramètres du régime, et qui célèbre ses principes, avant de le contredire dans les détails. La révolte fiscale se fait entendre, la révolte identitaire et sécuritaire travaille la France depuis un bon moment, mais le macronisme est résolu à mater les gueux et les lépreux, qu’il se représente comme un peuple factieux, presque comme une meute de dégénérés dangereux. Le régime n’a plus vraiment de base populaire, mais ne s’en émeut guère. Le macronisme en est ainsi venu à confondre les palais de la République avec le maquis. Derrière les appels à répétition à sauver la démocratie, on trouve surtout une caste, qui est aussi une élite moins douée qu’elle ne le croit, résolue à prendre tous les moyens nécessaires pour conserver ses privilèges et ses avantages, effrayée devant la possibilité qu’une autre élite la congédie et la balaie. Les prébendes de la République valent bien la peine qu’on se batte pour elles.

Une tribune de Julien Abbas dans Valeurs Actuelles "La France, bercée par ses souvenirs de grandeur, se trouve aujourd’hui, après huit ans de présidence d’Emmanuel Macron, fragilisée sur l’échiquier mondial. L’action de Jean-Noël Barrot à la tête du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères ne fait qu’accentuer cette dérive." https://www.valeursactuelles.com/politique/jean-noel-barrot-un-ministre-etranger-aux-affaires

ENTRETIEN - Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a contesté sur LCP l’existence d’un quelconque « islamo-gauchisme » au sein de l’université française, arguant que le terme n’existait pas « en tant que terme universitaire ». Pour le philosophe Pierre-Henri Tavoillot*, cette affirmation est doublement erronée. * Maître de conférences à Sorbonne Université et président du Collège de philosophie, Pierre-Henri Tavoillot est aussi le référent laïcité de la région Île-de-France. https://www.lefigaro.fr/vox/societe/quoi-qu-en-dise-le-ministre-la-realite-du-terrain-confirme-l-existence-d-un-islamo-gauchisme-dans-les-universites-20250709 LE FIGARO. – Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, a contesté le 7 juillet sur LCP l’existence d’un quelconque « islamo-gauchisme » au sein de l’université française, arguant que le terme n’existait pas « en tant que terme universitaire ». « Il n’est même pas bien défini, donc cette notion n’existe pas », a-t-il assuré. Selon vous, cet argumentaire tient-il la route ? Passer la publicité Pierre-Henri TAVOILLOT. - À vrai dire, ce propos est doublement erroné : d’abord parce que le concept d’« islamo-gauchisme » est clairement identifié, et ensuite parce que, comme toute idéologie, il est évidemment présent à l’université, réceptacle naturel de toutes les idéologies existantes. Mais chaque chose en son temps. Revenons au concept qui a été construit par Pierre-André Taguieff dans les années 2000 et dont l’histoire est parfaitement connue. L’historien des idées l’évoque notamment dans son ouvrage Liaisons dangereuses. Islamo-nazisme, islamo-gauchisme (Hermann, 2021). À partir de là, la définition de l’idéal-type est simple à établir, avec trois points fondamentaux qui le caractérisent. Il y a d’abord l’idée que l’islam est la religion des « opprimés » - ce qui permet aux révolutionnaires de gauche d’abjurer leur aversion du religieux, la religion étant traditionnellement perçue comme l’« opium du peuple ». Et la révolte islamiste est, pour le révolutionnaire en herbe, une « divine surprise » qui permet de pallier la tendance conservatrice, voire réactionnaire, du prolétariat européen. En effet celui-ci se contente dorénavant de « défendre les acquis sociaux » ou de voter pour le Rassemblement national. Dans ces conditions, la révolution n’est plus envisageable avec lui, d’où la deuxième idée structurante qui réside dans l’urgence de faire venir un prolétariat actif et révolutionnaire. L’islamo-gauchisme soutient donc l’ouverture sans limite des frontières et l’accueil de ceux qu’ils pointent comme les « damnés de la terre ». Avec ces derniers, il redevient possible d’envisager la destruction de la pseudo-social-démocratie libérale et du système capitaliste. La troisième idée est que l’islamisme est lui-même une simple réaction de défense, légitime donc, face à un impérialisme occidental et néocolonial qui veut imposer à coups de canon son « idéologie des droits de l’homme » dans le monde entier. De ce point de vue, les plus à l’extrême vont percevoir les attentats comme des réactions, à l’instar du pogrom du 7 Octobre en Israël, que certains ont qualifié d’« acte de résistance ». D’ailleurs, la judéophobie est l’une des dernières composantes, et non des moindres, de cette idéologie. On a là un raisonnement qui donne sa cohérence à bien des prises de position étranges de la part de La France insoumise, notamment. Dire que le concept n’existe pas, c’est se priver du moyen de comprendre l’extrême gauche, et même une partie de la gauche, qui met par exemple Gaza et le drapeau palestinien en tête de toutes ses revendications. D’après le ministre, tous les atermoiements des dernières années à l’université témoignent donc simplement d’une tradition française bien ancrée, celle de la forte politisation des universités. Sur ce point, il n’a pas tort : qu’est-ce qui différencie vraiment la période actuelle ? Il existe tout de même une inquiétude supplémentaire par rapport au passé : on a affaire là, potentiellement, à de la violence. Ce ne sont pas seulement des débats d’idées. On a vu ce qui s’est passé à l’école avec Samuel Paty et Dominique Bernard quand la haine est attisée. Ces choses sont à prendre au sérieux. Ce n’est pas majoritaire, mais c’est une minorité fanatique. Entre les débats même violents que l’on a pu connaître par le passé à l’université et ceux d’aujourd’hui, il y a un potentiel changement de nature. Cette idéologie existe donc à l’université ? Elle n’est pas majoritaire ni structurelle, mais elle est bien présente. Et cela dépend largement des secteurs. On peut en donner bien des exemples : il n’a par exemple échappé à personne qu’un certain nombre de blocages qui avaient eu lieu ces derniers mois devant ou dans nos universités se justifiaient par l’hostilité envers la guerre à Gaza. De prime abord, on peut se demander pourquoi, dans une université française, on bloque les cours du fait de la guerre au Moyen-Orient ? En effet, la France n’est pas cobelligérante : sur le strict plan universitaire, ça n’a pas de sens. Il a donc fallu trouver des justifications et on les a trouvées au cœur de ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme. Il faut arrêter ce déni qui, en plus d’être agaçant, donne l’impression que c’est l’ignorance qui prime Pierre-Henri Tavoillot Plus personnellement, en tant que référent laïcité de la région Île-de-France, j’ai de nombreuses remontées de terrain qui témoignent de ce que l’on appelle l’« entrisme islamiste ». Ce n’est pas un fantasme. Il y a quelques mois, notre collègue Fabrice Balanche a été interrompu dans son propre cours par des activistes. À Lyon, on sait aussi qu’il existe des salles de prière au sein des établissements. Il y a le spectacle de l’Unef dont la dimension de gauche laïque cède la place aujourd’hui à une dimension « frériste » - cela laisse d’ailleurs dans la stupéfaction ceux qui furent ses anciens militants. Les étudiants sont-ils les seuls concernés ? Les professeurs le sont également. J’ai de nombreux collègues proches de La France insoumise, et ils sont d’ailleurs dans leur bon droit. Certains, comme François Burgat, se revendiquent même de l’islamo-gauchisme. Preuve, s’il en fallait, que, si, aujourd’hui, pour nombre de gens, ce terme est péjoratif, il est en premier lieu descriptif et renvoie à des idées et à un raisonnement. Je ne suis pas d’accord avec cette position, mais elle a de la cohérence : ainsi, dire que ça n’existe pas n’a absolument aucun sens… C’est une grille incontestable qui explique une partie des débats aujourd’hui en France. Dans la classification de la gauche selon Jacques Julliard, il y a la gauche collectiviste, la gauche libertaire, la gauche libérale et la gauche jacobine. Il y a beaucoup d’antagonismes entre elles, mais ce qui réunit les gauches libertaire et collectiviste, c’est précisément l’islamo-gauchisme. Elles vont se retrouver ensemble comme à la manifestation contre l’islamophobie du 10 novembre 2019. Cette dernière avait réuni la CGT, l’Unef, le Parti communiste, Les Verts, Lutte ouvrière, LFI, le NPA. Il y avait une unification des deux gauches radicales qui s’opposaient, de ce point de vue, aux deux autres gauches, laïcardes. Il faut donc arrêter ce déni qui, en plus d’être agaçant, donne l’impression que c’est l’ignorance qui prime. D’autant qu’il est de plus en plus marginal. Il faut être clair pour établir un diagnostic fiable. Ce serait d’ailleurs bienheureux pour tout le monde, car cela nous empêcherait à la fois de sous-réagir et de surréagir. Il faut plutôt accepter le réel, pour, ensuite, voir ce qui relève de la liberté d’expression politique et ce qui relève des attitudes et des actions contraires à l’esprit et à la lettre des universités. Là est le véritable enjeu. D’autant que la prise de parole du ministre s’oppose à ce que disaient certains de ses prédécesseurs… Cet effet yoyo est une constante depuis que Jean-Michel Blanquer a cessé d’être ministre. Lui a eu l’immense mérite d’avoir une politique claire et de long terme sur le sujet. Maintenant, les allers-retours sont permanents, alors même que la réalité commence à apparaître au grand jour.

Édito de Jules Torres 21/06/2025 dans Le JDD Longtemps taboue, l’union des droites s’impose dans les têtes. Les électeurs LR, RN et Reconquête partagent désormais les mêmes priorités : autorité, immigration, identité. Pendant que les partis tergiversent, la base avance. Et n’attend plus personne. Il fut un temps où en parler, c’était s’exclure du jeu. Aujourd’hui, c’est l’inverse : c’est l’ignorer qui devient hors-sol. Longtemps taboue, cette idée fait désormais son chemin dans les têtes. Les électeurs de droite n’y voient plus une provocation, mais une évidence. Ils votent de plus en plus de la même façon, s’informent via les mêmes canaux, partagent les mêmes angoisses. Et ils ne comprennent plus pourquoi leurs représentants s’acharnent à entretenir une séparation qui, dans leurs esprits, n’existe plus. D’ailleurs, cette union existe déjà. En silence. À l’Assemblée nationale, LR, UDR et RN votent souvent ensemble : sur l’autorité, l’immigration, l’école. Au Parlement européen, même combat contre la technocratie bruxelloise. Et sur le terrain, notamment en vue des municipales, les alliances officieuses se multiplient. Il ne manque que l’aveu. Ce qui a changé, ce n’est pas la doctrine, c’est le pays. Une partie croissante de la droite veut en finir avec le « cordon sanitaire », ce piège mitterrandien taillé sur mesure pour fracturer la droite. À force d’avoir servi d’alibi, ce bricolage moral s’est vidé de son sens. Il ne reste que la colère, la lassitude… et l’envie d’en finir avec l’hypocrisie. L’union des droites n’est plus une hypothèse sulfureuse. Les trois piliers du vote à droite — immigration, insécurité, identité — forment désormais un socle commun Sur les idées, le match est plié. Entre les électeurs LR, RN et Reconquête, les différences idéologiques ne tiennent plus qu’à un fil. Depuis plus de quinze ans, les lignes ont convergé. Les trois piliers du vote à droite — immigration, insécurité, identité — forment désormais un socle commun. Le cœur battant de la droite est aujourd’hui dans le régalien, la nation, l’autorité. Les électeurs ont la même exaspération face à la violence, la même inquiétude devant la pression migratoire, la même volonté de défendre l’école, la famille, le travail. Sur ces sujets-là, les électeurs de droite pensent la même chose. Ils n’attendent plus qu’un discours capable d’unifier ce qu’ils ressentent déjà comme uni. Les différences ? Elles subsistent, bien sûr. Sur l’Europe, sur l’économie, sur les retraites. Mais elles ne structurent plus le vote. Elles nuancent. Elles freinent parfois. Mais elles ne divisent plus. Le vrai clivage n’est plus idéologique, il est stratégique. Il oppose ceux qui assument une clarification, et ceux qui continuent de l’éviter. Une partie de la droite classique regarde encore ailleurs, mais l’autre n’a plus peur du RN. Elle le regarde avec lucidité, parfois même avec envie. Il ne manque plus qu’un visage pour rassembler ce bloc. Une voix. Un récit. Une dynamique. Car la fracture, aujourd’hui, n’est plus entre LR et RN. Elle est entre les électeurs, qui sont prêts, et les partis, qui jouent à se faire peur. Ce que les états-majors n’osent pas faire, les électeurs le feront Ce que les états-majors n’osent pas faire, les électeurs le feront. Parce qu’ils n’attendent plus. Parce qu’ils n’y croient plus. Ils ont tourné la page des petits calculs, des alliances de congrès, des comités stratégiques du dimanche soir. La droite du pays réel ne demande plus l’autorisation. Elle avance seule. Ils sont nombreux à avoir suivi Éric Ciotti, celui qui a osé ce que d’autres n’ont même pas envisagé : trancher le nœud gordien, tendre la main au RN, rompre avec la ligne molle. Il a brisé le tabou. Et s’il a été lâché par les siens, il ne l’a pas été par une partie de l’électorat. Car pendant que le centre se redessine et que la gauche s’enfonce dans le mélenchonisme le plus outrancier, le « cordon sanitaire » n’a plus d’effet. Il parle encore aux éditorialistes. Il parle aux derniers gardiens du temple progressiste. Mais dans les urnes, il ne parle plus à personne. Ce qui parle, en revanche, c’est une colère froide. Une impatience. Un besoin de clarté. Et une certitude : les partis ne servent plus à rien. Alors oui, cette union des droites ne viendra sans doute pas d’un accord de bureau. Elle ne sera pas le fruit d’un pacte de chefs. Elle surgira. Comme un ras-le-bol. Comme un réflexe de survie. Comme un sursaut face à une menace de type soviét. Et ce jour-là, il ne faudra plus parler de stratégie, mais de réalité. Car une élection, ce n’est pas une addition de partis, c’est une addition de voix. Et les voix de droite, aujourd’hui, sont majoritaires.

Billet d'humeur de notre ami Maxime Duclos : Plusieurs générations d’enfants ont été livrées à elles-mêmes, exposées dès leur plus jeune âge à une pornographie violente, dégradante, profondément destructrice. Cette situation n’est pas le fruit d’un simple hasard ou d’une fatalité, mais bien le résultat d’un enchaînement de défaillances majeures, où chaque acteur a failli à ses responsabilités. Depuis l’avènement du numérique grand public, ces plateformes ont laissé perdurer un accès quasi libre à ces contenus, privilégiant toujours le profit à la sécurité des mineurs. Pendant des années, il suffisait de cocher un simple bouton « j’ai plus de 18 ans » pour basculer dans un univers totalement inadapté aux enfants. Cette pseudo-régulation a été un écran de fumée, une mascarade destinée à masquer un profond désintérêt pour la protection réelle des jeunes générations. L’État, censé être le rempart protecteur, a lui aussi tardé bien trop longtemps à intervenir, laissant plusieurs générations d’enfants accéder librement à ces sites, souvent bien avant d’avoir l’âge de comprendre ou de se défendre. Ce retard scandaleux dans la mise en place de mesures concrètes et contraignantes a exposé des millions de jeunes à des contenus toxiques, fragilisant leur développement psychique, émotionnel et social. Une telle inertie est inacceptable, elle révèle un manquement grave à la responsabilité publique. Quant à l’Éducation nationale, elle porte également une lourde part de responsabilité. Le programme d’éducation sexuelle actuellement imposé à l’école ne devrait tout simplement jamais voir le jour. C’est aussi simple que cela. Il n’a pas sa place dans un cadre scolaire. Il n’est ni neutre, ni pédagogique, ni protecteur. Il est idéologique. Il s’impose sans réel débat, sans consentement des familles, et souvent sans même que les parents en soient informés. Ce n’est pas à l’Éducation nationale d’introduire des contenus aussi sensibles, souvent orientés, dans la tête d’enfants en construction. Ce programme doit être annulé. Définitivement. Par ailleurs, l’Éducation nationale s’est montrée incapable d’exercer une autorité ferme face à l’usage massif des téléphones portables dans les établissements scolaires. Officiellement interdits dans de nombreux cas, ces appareils circulent néanmoins librement, exposant les élèves à toutes sortes d’influences néfastes, sans que les enseignants disposent des moyens ou de la puissance disciplinaire nécessaire pour faire respecter les règles. Enfin, la responsabilité première revient aux parents. Trop souvent, par laxisme ou par facilité, ils remettent un téléphone portable à leurs enfants dès leur entrée au collège, parfois même plus tôt, sans contrôle ni cadre. Ce manque d’autorité parentale ouvre grand les portes à des influences incontrôlées et toxiques, faisant du smartphone un éducateur de substitution dangereux. L’autorité parentale ne doit pas être confondue avec rigidité, mais elle doit impérativement redevenir un cadre protecteur, une présence attentive qui accompagne et guide. Ainsi, à tous les niveaux, c’est un échec collectif. Les plateformes ont privilégié le profit au détriment de la sécurité, l’État a manqué à son devoir de protection, l’Éducation nationale a laissé s’installer une permissivité toxique, et les parents ont trop souvent délégué leurs responsabilités. Certes, des avancées législatives ont été réalisées depuis 2025, mais elles restent largement insuffisantes, facilement contournables, et ne sauraient remplacer un véritable engagement éducatif et familial. Au final, cette problématique ne peut être réduite à une seule cause ou à un seul acteur. C’est un échec global, une défaillance collective qui s’incarne à chaque échelle : des plateformes avides, à un État trop lent et insuffisamment ferme, en passant par une Éducation nationale impuissante et des parents débordés ou laxistes. Oui, des progrès législatifs ont été réalisés depuis 2025, notamment avec des systèmes de vérification d’âge plus stricts, mais ces avancées restent insuffisantes, largement contournables, et ne sauraient suffire sans un véritable engagement éducatif et familial.