La saga des plans banlieues ou politique de la ville : série interminable, une production française onéreuse sans succès public.
40 ans d’efforts pour quel bilan ?

Selon les sources, (réf. 1 et 2), on compte 11, 14 voire plus, plans banlieues ou politique de la ville depuis 1977.
Soit 40 ans d’efforts pour quel bilan comptable ?
Evaluée à 90 milliards en 2010 (réf. 3), cette saga a coûté quelque 50 milliards d’euros de 1989 à 2002 – et de 2003 à 2012, le plan Borloo pour les banlieues lui a consacré encore 40 milliards supplémentaires. Il est difficile de connaître la mise à jour de ces chiffres (en cumul des montants dépensés) pour la période 2013 à 2017. La cour des comptes admet * l’impossibilité de recenser les coûts des différents plans et mesures tant les postes et lignes budgétaires ont été basculés d’un item dans un autre etc.… bref plus personne ne s’y retrouve !
Un nouveau plan Borloo?
Ce nouveau plan Borloo intitulé "Vivre ensemble - vivre en grand la République" égrène 19 programmes pour un montant estimé (Évaluation indicative des budgets annuels supplémentaires de 4.878 M€ p130 référence 4 )
En matière de financement, M. Borloo rappelle que la rénovation urbaine a généré "48 milliards de travaux" en dix ans, et appelle à la création d'un fonds de plus de 5 milliards d'euros abondé notamment par "la cession des participations de l'Etat en 2018 (10 milliards annoncés)", qui ne créerait "pas de dépenses budgétaires nouvelles pour l'Etat".
Le montant total de ce plan est évalué par de nombreux articles de presse à 48 Milliards d’euros (soit 141% du budget de la défense). Pour être rigoureux, l’auteur de cet article précise qu’aucune information pertinente n’a été recensée afin d’infirmer ou confirmer ce chiffrage.
- Pour M. Borloo, la priorité est de terminer la rénovation des quartiers, de favoriser la mobilité en desservant mieux les quartiers dits prioritaires et de lutter contre l'illettrisme et « l'illectronisme » sic ! (l'absence de compétences en matière numérique).
Il souhaite modifier complètement la gouvernance de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) devenue une vraie « usine à gaz ». Il prône également un recrutement massif en alternance (environ 150 000 postes : 100 000 en entreprises, 50 000 dans le public), et des « coachs » d’insertion par le sport.
Il préconise aussi la création de 216 "Maisons Marianne mises à disposition d’associations promouvant l’égalité".
Enfin, d’autres mesures sur la santé, l’appui via les associations, la création d’une « académie des leaders » ( exemple de démagogie populiste, méprisante pour les populations concernées car implicitement traitées de citoyens de seconde zone) et, quand même, la mention du besoin d’agir fermement pour la sécurité et la justice sont évoquées.
·Même si l’on peut créditer J.L.Borloo de constance dans ses préoccupations au sujet des banlieues, il n’est pas inutile de rappeler que cette lettre au « Père Noël » n’est qu’un pavé de mesures préconisées antérieurement voire même dans le vocabulaire.
Sans être exhaustif, un petit historique (références 1et 2) choisi permet de mettre en exergue certains points significatifs illustrant le propos précédent :
- 1977 Lancement du premier "plan banlieue " par Jacques Barrot, ministre du Logement. Le plan repose sur une série de contrats passés entre les villes, les organismes HLM et l’Etat afin d’aménager 53 sites en banlieue (réhabilitation, confort des logements, vie sociale dans les quartiers). La procédure Habitat et Vie Sociale (HVS) est instituée pour chercher à corriger les défauts les plus évidents de ces quartiers.
- septembre 1977 Le Comité d’études sur la violence, la criminalité et la délinquance, présidé par Alain Peyrefitte, rend ses conclusions dans un rapport intitulé "Réponses à la violence". Après avoir diagnostiqué l’apparition d’un sentiment généralisé d’insécurité, le rapport préconise un redéploiement des forces de police et de gendarmerie afin "d’accroître la densité des forces de sécurité dans les zones nouvelles d’urbanisation, où leur absence est gravement ressentie".
- 28 décembre 1981 Une circulaire prévoit la création de zones d’éducation prioritaires (renforcement sélectif de l’action éducative dans les zones et dans les milieux sociaux où le taux d’échec scolaire est le plus élevé).
- 21 juillet - 6 septembre 1983 Le 21 juillet, installation par Pierre Mauroy du Conseil national de prévention de la délinquance (CNPD), principal élément du dispositif proposé par la Commission des maires sur la sécurité. Le 6 septembre, communiqué du CNPD qui publie une liste de 18 villes volontaires pour des actions pilotes en matière de police, de justice et d’action sociale.
- 29 juin 1988 Déclaration de politique générale de Michel Rocard, Premier ministre, devant l’Assemblée nationale. Eloge de la "démocratie de tous les jours" et volonté de construire "un nouvel espoir", notamment par la promotion des droits des femmes, la résolution des problèmes urbains (annonce de la création d’une mission interministérielle de la ville), la priorité donnée à la formation, le renforcement de la sécurité par le rapprochement entre policiers et citoyens.
- 13 mai 1992 Communication en Conseil des ministres de Pierre Béregovoy, Premier ministre, qui présente les grandes lignes de la politique de rénovation et de sécurité urbaines. Outre un plan d’actions immédiates pour la sécurité urbaine, exposé d’une série de mesures visant à améliorer les conditions d’intervention de la justice (notamment création de 25 maisons de la justice), à mieux coordonner les projets de rénovation urbaine les plus lourds, à simplifier les instruments de la politique de la ville avec l’adoption d’une procédure unique, le contrat de ville, à encourager la participation des citoyens à la vie des quartiers et à développer les opérations "Eté jeunes".
- 18 juin 2003 Premier plan Borloo Présentation en Conseil des ministres d’un projet de loi d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine : programme de reconstruction urbaine représentant 30 milliards d’euros d’investissement sur 5 ans (objectif de construction de 200 000 logements locatifs sociaux, 200 000 réhabilitations ou reconstructions lourdes, 150 à 200 000 démolitions de logements vétustes), création d’une Agence nationale pour la Rénovation Urbaine, soutien à la création d’emplois et à l’activité économique, traitement des problèmes des familles surendettées, solidarité envers les communes les plus pauvres.
Soyons factuels : ce nouveau plan dresse donc un
constat plus que mitigé des mesures précédentes qui n’ont pas été à hauteur des
ambitions/attentes et n’amène rien de nouveau à part des coûts prohibitifs
supplémentaires.
Observation locale :
·Pour apporter des éclairages via une observation plus locale, on peut mentionner des actions de terrains et exemples sur Toulouse : rénovation du quartier Empalot (démolition d’immeubles, reconstruction, accès métro, nouvelle place commerciale, réhabilitations, nouvelles résidences …) cf. référence 7 .
·Par ailleurs, la consultation du document « contrat de ville Toulouse métropole 2015-2020 », document très bien fait, bien documenté dresse le constat suivant :
- une politique de l’habitat volontariste qui n’a pour autant pas permis de rééquilibrer significativement l’offre de logement dans l’agglomération
L’éducation prioritaire, la réussite éducative et les dispositifs d’accompagnement à la scolarité : des résultats significatifs qui n’ont cependant pas permis d’améliorer globalement les résultats scolaires des élèves
- Au début 2015, 86 % des opérations ont été livrées ou sont en chantier : 84% sur la convention Reynerie/ Bellefontaine ; 93% sur la convention Bagatelle / La Faourette / Papus / Tabar / Bordelongue ; 78% sur la convention Empalot. Au plan financier, les investissements relatifs aux opérations livrées, en cours ou à l'étude représentent un peu plus de 760 millions d'euros
- la difficulté à cerner en totalité le périmètre d'action de la politique de la ville qui est par essence une politique transverse qui s'appuie sur l'ensemble des autres politiques publiques ; l'absence dans de nombreux domaines d'outils permettant de mesurer les effets ou les résultats de l'action, cf. référence 8, p51.
Le lecteur se reportera à la référence 8 pour s’informer plus amplement.
·L’attente des citoyens de ces quartiers : emploi, tranquillité, gestion urbaine, mobilité résidentielle, réussite et mobilité scolaire… (référence 9) voir p13
·Les récents problèmes advenus au lycée professionnel Gallieni, pourtant rénové, indiquent que ce sont plus le respect et les règles de disciplines qui sont à inculquer que la mise en œuvre de grands plans technocratiques et déconnectés des réalités de terrain.
Constats et Propositions
·Quand on va sur le terrain par exemple au Marché de La Faourette et que l’on constate que des petits dealers « marquent » leur périmètre en toute impunité, que des commerçants issus de l’immigration font le constat que leur sécurité n’est pas assurée et qu’ils doivent se conformer à la « loi locale » pour fermer leurs échoppes et ainsi ne pas « déranger », que des jeunes « sauvageons »(mais pas des ados !) à Bagatelle s’amusent à lancer des pierres avec une raquette sur les fenêtres à peine posées d’un immeuble en construction, que nombre de boites aux lettes et parties communes sont dégradées dans des immeubles fraichement rénovés etc.
Les opérations de police, récemment menées pour des contrôles liés au trafic de drogue dans le quartier de la Reynerie, ont engendré des scènes de violences et des dégradations de mobilier urbain et de multiples voitures brulées. Les quartiers La Faourette et Bagatelle ont également été impliqués.
Des constats similaires peuvent être faits sur d’autres quartiers toulousains, tels les Izard, avec des conclusions analogues.
On ne peut dire que stop à la bienveillance béate et à l’attitude de Oui Oui déambulant à la ville !
Pour Lignes droites 31, les priorités devraient être :
-restaurer la sécurité dans ces banlieues abandonnées aux dealers et autres commerces illicites
- instaurer le respect des personnes (tous citoyens, différents corps d’état ou personnels de santé) et des biens communs
- punir les dégradations qui empoisonnent le quotidien des habitants des quartiers concernés
- assurer la sécurité des commerçants sur site
- mettre l’accent sur l’éducation et la formation via l’apprentissage des fondamentaux : lire, écrire, compter dès le primaire (la récente réforme Blanquer concernant l’école primaire va dans le bon sens à ce sujet)
- assurer un réel suivi du parcours scolaire
-donner le goût de l’effort
- informer, via des rencontres avec des professionnels actifs de différentes professions, des emplois et débouchés à court et moyen terme
- donner des exemples de réussites de jeunes ou moins jeunes issus des banlieues
- lutter contre le développement de l’emprise de l’islamisme politique sur l’espace partagé et sur l’espace public
Lancer un nouveau plan ruineux pour conduire aux mêmes constats s’avère irresponsable. Un vrai bilan de l’antériorité et des efforts jusqu’à ce jour réalisés doit être effectué en mettant en regard résultats-coûts. L’efficience de la politique publique, en la matière, sur les deniers de l’état, et donc des contribuables, doit faire l’objet d’une attention justifiée et étayée. Des rapports de la cour des comptes ou de l’assemblée nationale s’y sont employés (références 5 et 6). Malheureusement la multiplicité et la complexité des aides et des structures d’intervenants nationaux et locaux relèvent de travaux d’Hercule pour tenter de faire un bilan chiffré aux dires même de la cour des comptes !!
Il est surprenant que ce nouveau projet suscite l’adhésion de France Urbaine (association des métropoles, agglos et grandes villes de France) et de l’AMF (Association des Maires de France) sans plus d’investigations et de chiffrage exact du nouveau projet Borloo. Souci de voir le montant des subventions allouées (imputées depuis quelques années) remonter ? Ou clientélisme en vue des futures municipales de 2020 ? Ou les deux conjugués ?
Il est indispensable que nos élus de tous bords soient plus responsables de l’utilisation des deniers publics et se soumettent à une évaluation intègre des résultats obtenus .
Pour pasticher (avec mes excuses avancées) la phrase de A .FINKIELKRAUT sic « Jean-Louis Borloo, c’est l’apocalypse joyeuse » dans valeurs actuelles du 30/04/2018, il convient de rectifier et d'aller plus loin : le plan Borloo, c’est apocalypse now !
Peut être un
travail à confier à toute une promotion d’élèves de l’ENA !?
MPLV
Références
- Retour sur 40 ans de
« plans banlieues », Le
Figaro publié le 28/04/2014 et mis à jour le 27/04/2018
- La politique de la ville
(1970-2005), vie publique dossier mis à jour 06/11/2006
- http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-ville/glossaire/
- observateur du 18/04/2010. http://www.observatoiredesgaspillages.com/2010/04/le-cout-de-la-politique-de-la-ville/
- Rapport JL Borloo « Vivre Ensemble, Vivre en grand Pour une réconciliation nationale » 26 avril 2018 n° 118859. http://www.cohesion-territoires.gouv.fr/rapport-de-jean-louis-borloo-vivre-ensemble-vivre-en-grand-pour-une-reconciliation-nationale
- RAPPORT D’INFORMATION FAIT
AU NOM DU COMITÉ D’ÉVALUATION ET DE CONTRÔLE DES POLITIQUES PUBLIQUES sur
l’évaluation des aides aux quartiers défavorisés TOME I. rapport– Tome II
Etudes. RAPPORT PAR MM. FRANÇOIS GOULARD ET FRANÇOIS PUPPONI, Députés.
21/10/2010.
- Rapport public annuel 2016 –Cour des comptes - www.ccomptes.fr - @Courdescomptes. La politique de la ville : un cadre rénové, des priorités à préciser. Février 2016.
- ZUS EMPALOT Projet ce Rénovation
Urbaine. 06 Mars 2007. 031_Toulouse_Empalot_390_06-03-2007_nc
- Le Contrat de ville de
Toulouse Métropole 2015 – 2020 Cahier n°1 : cadre de l'action des
partenaires. Juillet 2015.
- Deux ans après la signature du contrat de ville où en est-on ? Contribution du CODEV Toulouse Métropole sur la politique de la ville. Décembre 2017. http://www.codev-toulouse.org


Les trois piliers du vote à droite — immigration, insécurité, identité — forment désormais un socle commun
Ce que les états-majors n’osent pas faire, les électeurs le feront



EXCLUSIF- Après les révélations du Figaro sur l’existence de dizaines de millions d’euros de subventions attribuées à des organismes proches de l’islam radical, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad tape du poing sur la table, et appelle à renforcer la lutte contre les discours de haine.
Paris fera-t-il plier Bruxelles? Selon les informations exclusives du Figaro , la France va dénoncer très prochainement auprès de la Commission européenne les multiples financements que l’UE a attribués à des organismes promouvant l’islam radical, l’antisémitisme ou le séparatisme.
Dans une note consultée par Le Figaro , qui sera portée par le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, Paris appelle «l’Union européenne à redoubler ses efforts» dans la lutte contre l’antisémitisme et contre les discours de haine, et à «défendre les valeurs européennes (...) en évitant tout financement à des entités et personnes hostiles aux valeurs européennes». Ces « défaillances (...) sont de nature à nuire gravement à l’adhésion de nos concitoyens au projet européen» , peut-on aussi lire.
«Scandales réguliers»
D’après une source proche du dossier, cela fait suite à des «scandales réguliers» qui ont été révélés par Le Figaro il y a quelques semaines, et qui «démontrent un défaut de vigilance de la Commission et une capacité des organisations islamistes à se jouer de sa naïveté».
Rappelons en quelques lignes le fonctionnement des subventions européennes. En théorie, toutes organisations cherchant à en profiter doivent porter des actions «respectant les valeurs de l’UE» , à savoir la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit ou les droits de l’homme. Une fois les subventions approuvées en commissions - et il en existe pléthore -, elles sont référencées dans le système de transparence financière (STF), un site internet public dont le contenu est actualisé tous les 30 juin, et accordées dans le cadre de «programmes» et par des agences européennes spécifiques.
À titre d’exemple, l’UE a engagé en septembre 2024 une contribution de près de 2,5 millions d’euros pour le projet «LIFE Vinoshield» , qui cherche à protéger les vignes européennes contre les effets du dérèglement climatique. Un autre projet plus controversé, celui du « Coran européen » , qui souhaite prouver que «le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l’identité religieuses européennes médiévales et modernes» , a lui reçu 9,8 millions d’euros de subventions du Conseil européen de la recherche depuis son lancement en 2019. Des dizaines de milliers de projets aux ambitions aussi diverses que variées sont référencées ainsi sur le STF.
Une université qui appelait à l’«intifada mondiale»
Avec cette note, le gouvernement entend surtout dénoncer les organisations proches de l’islam radical ayant profité de l’argent européen. L’association FEMYSO, pour «Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants» , qui représente une trentaine d’associations de jeunesse dans 22 pays européens, est notamment en ligne de mire. Elle a reçu plus de 210.000 euros de l’UE. Pourtant, l’association a toujours été réputée comme étant proche des Frères musulmans.
Après avoir critiqué plusieurs lois françaises, notamment celle interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école, FEMYSO, par la voix de sa présidente Hande Taner, avait critiqué la France dans une vidéo en novembre 2021, dans laquelle elle clamait que «la plus grosse exportation de la France est le racisme». Des propos tenus après le retrait d’une campagne de communication que l’association avait réalisé pour le Conseil de l’Europe, qui mettait en avant des affiches pro-voile, sur lesquelles on pouvait lire: «La beauté se trouve dans la diversité comme la liberté dans le hidjab» ou «Apportez de la joie, acceptez le hidjab».
L’ONG internationale Islamic Relief Worldwide a, elle, reçu pas moins de 18.834.433 euros de l’Europe entre 2014 et 2020. Cette association qui se présente comme caritative a pourtant été classée comme «terroriste» par Israël, la soupçonnant de financer le Hamas. L’un de ses responsables avait aussi qualifié en 2020 les juifs de «petits enfants de singes et de porcs». Son successeur avait lui caractérisé le Hamas comme étant le «plus pur mouvement de résistance de l’histoire moderne».
Les subventions versées à l’université islamique de Gaziantep sont également dans le collimateur de Paris. Cet établissement, situé en Turquie et qui a intégré le programme Erasmus+ en 2022, a profité d’un programme de subventions de 250.000 euros. Ses recteurs successifs avaient pourtant légitimé les mariages incestueux entre oncles et nièces, affirmé que les athées «adorent le diable» , que l’homosexualité est un «trouble psychologique» et appelé à une «intifada mondiale».
Près de deux millions d’euros ont aussi été versés à l’université islamique de Gaza, «établissement qui a accueilli des cadres du Hamas tels qu’ Ismail Haniyeh et Mohammed Deif » , expliquait au Figaro la sénatrice UDI de l’Orne Nathalie Goulet ( L’argent du terrorisme , éditions Le Cherche Midi, 2025).
«Lignes directrices»
Pour endiguer cette dilapidation d’argent public, la note portée par Benjamin Haddad soumet plusieurs propositions, comme la mise en place d’une «procédure de filtrage» et de «lignes directrices», pour que les agences européennes approuvant les subventions puissent être guidées face à des «concepts parfois abstraits, comme l’“hostilité aux valeurs européennes”», indique au Figaro notre source proche du dossier.
Elle appelle aussi à vérifier l’identité et les antécédents des personnes associées aux entités faisant la demande de financements. Actuellement, seuls les antécédents de l’entité elle-même sont scrutés - ce qui avait d’ailleurs été dénoncé en avril dernier par la Cour des comptes européenne dans un rapport au vitriol, portant sur l’opacité des subventions distribuées par l’UE. On pouvait y lire qu’ «aucune vérification n’est réalisée (par les gestionnaires) sur la dépendance financière ou les sources de financement (des entités subventionnées), alors que cela aurait permis d’obtenir des informations utiles sur les personnes qui se trouvent derrière (elles)».
La lutte contre l’antisémitisme comme priorité
Enfin, cette note prône une meilleure lutte contre l’antisémitisme, alors que les discours antijuifs ont explosé dans toute l’Europe depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, et la guerre à Gaza qui a suivi.
Pour ce faire, Paris compte proposer d’étendre le champ des «eurocrimes» - ces méfaits considérés comme graves dans toute l’Union (terrorisme, mariage forcé...) - aux discours et crimes de haine.
La France appelle également la Commission à «utiliser tous les outils à sa disposition pour réguler les très grandes plateformes en ligne, en particulier grâce au règlement européen sur les services numériques (DSA)» , et à enseigner la mémoire de la Shoah dans tous les établissements scolaires en Europe.
La Commission européenne cernée de toutes parts
Cette note dite «libre» sera présentée dans un premier temps ce lundi à la ministre fédérale autrichienne des Affaires européennes, Claudia Plakolm, lors d’une réunion à Paris à laquelle le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et Benjamin Haddad doivent participer. Elle sera ensuite présentée formellement au Conseil des affaires générales (CAG), où les ministres des affaires européennes de l’ensemble des 27 ainsi qu’un représentant de la Commission européenne se réunissent une fois par mois.
Le sujet des subventions de l’UE se veut de plus en plus prégnant au sein des partis politiques. Toujours selon nos informations, à la suite des révélations du Figaro , la délégation du Rassemblement national au Parlement européen, menée par Jean-Paul Garraud, a adressé le 24 avril dernier une lettre à Ursula von der Leyen. Le courrier, cosigné par l’ensemble de la délégation dont Jordan Bardella, demandait à la présidente de la Commission européenne «de mettre fin définitivement à la subvention de toute association, ONG, université et autre structure liée de près ou de loin à l’islamisme. Il est temps que l’Union européenne mette fin à sa naïveté», pouvait-on lire. Pour l’heure, ce courrier est resté lettre morte. À voir si la note du gouvernement connaît le même sort.




