TRIBUNE DE RAFIK SMATI : « LA FRANCE FACE AU DÉFI DE L'ORDRE ET DE L'AUDACE »
Ceci est le sous-titre de votre nouveau post

Je suis inquiet.
Inquiet de constater que notre pays est gangrené de l'intérieur.
Inquiet de savoir que les ennemis de la France ont réussi à se positionner dans des lieux stratégiques de l'État : services de renseignements, mais aussi probablement armées, centrales nucléaires, aiguilleurs du ciel…
Inquiet devant l'incroyable médiocrité de la plupart des dirigeants politiques, qui se divisent en deux camps : ceux qui relativisent le danger, et qui considèrent que le terrorisme n'est qu'une criminalité parmi les autres ; et ceux qui, à chaque drame, s'empressent de s'indigner bruyamment sur les réseaux sociaux, non pas pour proposer, mais pour exister.
Dans la société du spectacle, les apparences priment sur les actes. Ceux qui gouvernent s'installent dans un simulacre d'action. Et ceux qui s'opposent s'érigent à chaque occasion en donneurs de leçons.
J'aurais pu, aussitôt après l'attentat de la Préfecture de Police, me fendre d'un « tweet » d'indignation, et réclamer, comme il est de bon ton de le faire, la démission du Ministre de l'Intérieur. Mais un responsable politique doit éviter de réagir dans la précipitation. Une telle posture ne fait qu'alimenter la société du spectacle et renforcer le climat de tension. Or la situation grave à laquelle notre pays est confronté exige de la concentration et une hauteur de vue.
Y-a-t-il eu des dysfonctionnements dans la chaîne de commandement ? Très certainement.
Faut-il une commission d'enquête parlementaire ? Pourquoi pas.
Certains responsables politiques ou administratifs doivent-ils démissionner ? Oui.
L'État français se montre-t-il trop faible dans la lutte contre l'islamisme radical ? A l'évidence.
Mais une fois ces questions posées, et les réponses données, cela apporte-t-il un début de commencement de solution ? Hélas, non. Le ver est dans le fruit. Des décennies de lâcheté et de clientélisme ont eu raison de la cohésion nationale française.
Ce qui m'inquiète par dessus tout, c'est de constater à quel point l'ennemi déroule son plan avec une précision de métronome.
Quel est le but de l'ennemi ? Il est que la société française se disloque et se fragmente. Il rêve de voir une France en miette, partitionnée et communautarisée.
L'attentat de la Préfecture de Police a précisément pour objet d'instiller cette situation de chaos. Il risque de faire peser une suspicion sur tous les Français de confession musulmane qui occupent des postes stratégiques dans la police, la gendarmerie, les armées… Les terroristes potentiels seront sans doute éloignés. Mais l'immense majorité de ces jeunes gens seront ostracisés. Ce faisant, l'ennemi réussira à renforcer le risque de désagrégation de la communauté nationale. Et il pourra continuer à dérouler son plan.
La lutte contre l'islamisme radical est une ligne de crête. Une ligne de crête qui pourrait se résumer ainsi (pour paraphraser Clermont-Tonnerre qui prononça des mots semblables en 1789 à propos des Juifs) : la France doit tout accorder aux Musulmans en tant que citoyens français ; mais tout refuser à l'islamisme en tant qu'idéologie politique.
Une fois sur le chemin de crête, il convient de regarder l'horizon, et d'avancer.
Notre histoire, à cet égard, peut nous apporter des clés précieuses. On attribue souvent la chute de l'empire romain aux invasions barbares. Or les invasions barbares ne sont pas la cause de la chute de l'empire romain : elles en sont la conséquence. La chute de Rome puise ses racines dans un renoncement à l'esprit de conquête, une absence de vision à long terme, la corruption des édiles locaux… Les barbares sont arrivés à la fin de ce cycle, dans un terrain idéologique qui a été laissé vacant. Ne dit-on pas que la nature a horreur du vide ?
Il en est de même dans l'occident, et singulièrement dans la France d'aujourd'hui. J'affirme que l'islamisme radical n'est pas l'origine du mal, mais sa conséquence. Il est un symptôme d'une Nation qui ne croit plus en elle, qui a renoncé à penser son avenir, qui a fait le choix de sacrifier sa jeune génération.
Le déclin de la France est engagé. Plus qu'un déclin, même : c'est une décadence. Pour conjurer ce funeste destin, il ne nous reste plus qu'une seule possibilité : réarmer la France.
Et je ne parle pas ici d'un réarmement au sens militaire du terme. Je pense surtout à un réarmement culturel, éducatif, moral, philosophique… Ce réarmement passe d'abord par la nécessité de renouer avec les idées d'ordre et d'autorité, qui sont des valeurs primordiales. Oui, la main de l'État ne doit pas trembler. Jamais. Se réarmer moralement et philosophiquement, c'est aussi assumer toute l'histoire de France ; défendre les libertés et la laïcité ; valoriser la famille ; combattre la bien-pensance et le politiquement correct ; nous saisir de toutes les nouvelles conquêtes que nous offre ce monde en mouvement ; innover ; défendre la science ; entreprendre... Bref, en deux mots : de l'ordre, et de l'audace. De l'ordre, pour garantir nos libertés. Et de l'audace, pour offrir un nouveau futur à la France.
Ce récit national est aujourd'hui le chaînon manquant de notre Nation. Nous gagnerons le jour où le jeune musulman, le jeune chrétien, le jeune juif, le jeune athée, le jeune né ici, le jeune né ailleurs, le jeune ouvrier, le jeune agriculteur, ou le jeune cadre… le jour où tous ces jeunes, seront portés et galvanisés par le même idéal : celui d'être Français.
Ce grand défi de l'ordre et de l'audace est le plus difficile de tous à relever pour notre pays. J'en ai fait mon combat. Avec mes compagnons de route d'Objectif France, nous nous préparons à le relever.
Rafik Smati







