Et si l’on s’intéressait …à l’avenir de notre pays
Et si l’on s’intéressait …à l’avenir de notre pays

Un long plaidoyer pour le bien commun des français (et non de celui de leurs Politiques) par Maxime,un de nos fidèle adhérants :
Ce qui sous-tend de conduire, sans attendre, une réflexion de fond sur la position que l’on veut faire tenir (qu’il faut imposer ?) à la France...dès aujourd’hui.
Chacun sachant que les « cartons » de nos décideurs politiques sont plein de projets…d’hier, voire d’avant-hier.
Amis lecteurs, mon « billet d’humeur » prend la forme d’une revue de l’actualité, suffisamment variée, objective, honnête, abondée par des prises de position, analyses argumentées…recueillies dans des forums et débats divers, la presse de Droite comme de Gauche…
Point commun à ces sources ? un intérêt confirmé pour l’avenir de notre pays et la volonté, à partir de constats souvent sombres, de mettre en avant les nombreuses voies d’espoir, pour se projeter dans un avenir dont nous pouvons tous être acteurs, pour le bien commun.
Entre autres objectifs, nous nous devons d’interpeller nos « Politiques » (tout particulièrement ceux de Droite), pour leur rappeler qu’ils doivent associer…leurs électeurs, dans la construction de leur programme électoral de 2027.
Cette promenade au sein de l’actualité m’est personnelle et, bien sûr, je reste ouvert à toute opinion autre qui viendrait enrichir un échange.
L’actualité ne manque pas de sujets qui, au gré du quotidien, se chassent les uns les autres, évitant souvent à nos décideurs Politiques d’arrêter « en plein vol », le mouvement brownien de leur fuite et de leur absence de courage.
A la question, posée à nos dirigeants politiques : « devez-vous suivre l’opinion publique, quitte à s’assoir sur votre dignité et assumer ce que vous pourriez considérer comme un nivellement vers le bas, ou choisir de siffler la fin de la récréation, faire prendre conscience aux citoyens (même si ce doit être malgré eux), que leur légèreté les condamne, pour les engager à une réflexion sur leur avenir » ?
Leur réponse est connue : c’est…difficile.
Traduction : « il nous manque le courage nécessaire, alors ? fuyons ! »
Le monde médiatique, dans sa constante quête de sensation, cherche à nous immerger dès à présent dans cette future campagne présidentielle pour 2027.
Démarche qui convient sans doute fort bien à nos hommes politiques. Laissons les idées venir des citoyens et des médias, pour mieux ensuite suggérer : « certes, mais… ».
Quelle chance pour eux que cette actualité foisonnante, de la guerre en Ukraine aux taxes douanières imposées par Donald Trump, en passant par le procès de M Le Pen, l’élection d’un nouveau Pape...
Sans penser que ce pain béni, une fois consommé, les projettera à nouveau devant leur faiblesse.
Au plus grand plaisir de l’électeur, tant il semble souvent la partager ?
Pas si sûr
Et si nous « imposions » au politique de nous considérer, nous électeurs, comme acteur engagé - et non simple spectateur - de notre avenir ?
Et si l’on inversait (pour une fois) les rôles : que l’électeur soit force de propositions ?
Et si (osons le) l’indigence intellectuelle supposée de l’électeur ne le rendait pas si ignorant de l’évolution du monde qui l’entoure, c’est-à-dire…le sien, et demandait autre chose que d’adopter la confortable position du « suiveur » ?
Vous, Politiques, qui pour beaucoup avez si peu le sens de l’engagement et du résultat ; et si nous, électeurs, l’avions…pour vous ?
Et vous « obligions » de l’avoir ?
Parlez-nous, non pas de ce qu’il nous ferait « plaisir » d’entendre, mais de ce que la France DOIT entendre, et sachez-nous en expliquer les véritables raisons.
Il ne s’agit évidemment pas de devenir plus « carnivore qu’herbivore », ni même de chercher à restaurer un quelconque « lustre d’antan » non ; nous demandons, de manière ferme, que notre pays trouve la place qui est la sienne dans le concert des grandes nations, de celles dont on écoute l’avis.
Position qu’il a eue et n’aurait jamais dû perdre avec de vrais Hommes politique, et non des politiciens.
Point d’angélisme, ni de vœux pieux, dans ces propos, mais une volonté d’engagements, d’actes, de votre part.
Rappelons-nous seulement le titre d’un livre d’un candidat (de Droite, malheureux) à une élection présidentielle : « la France peut supporter la vérité ».
Alors, électeurs de toutes les régions de France, unissez-vous ? Pas forcément.
Les nombreux forums, commissions, associations…qui ont été créés à l’issue de la crise des « gilets jaunes » ont montré que collecter une énorme somme d’avis les plus divers, voire les plus iconoclastes, aboutissait souvent à un bouillonnement de propositions, recevables seulement pour ceux qui n’auront pas à les mettre en place.
La « commission climat » en est une bonne illustration.
A l’inverse, pour écouter, recevoir, engranger, valider…les idées, suggestions…que ses électeurs pourraient lui soumettre, le plus « productif » pourrait passer par un format type réunions politiques loco-régionales, des tables rondes, enquêtes numériques auprès des militants encartés…préparées en amont par le parti politique
Pour aboutir, la participation d’électeurs à des projets réellement novateurs passe par de « vrais » animateurs, capables de susciter la production d’idées, innovantes certes, mais surtout aptes à constituer un socle fiable sur lequel pourra se bâtir un programme viable.
Si les idées sont libres, l’animateur peut proposer des thèmes de réflexion, incluant notamment les fondamentaux.
En effet, une des finalités recherchées par le Politique reste la « faisabilité », car il devra les mettre en œuvre.
Mais, une fois ces grands intangibles définis ; les assortir de marges de manœuvre laissant à la créativité de l’électeur la possibilité de s’exprimer.
En d’autres termes, l’électeur doit évoluer progressivement de « citoyen à l’écoute » à « citoyen actif » puis « citoyen engagé ».
Pourquoi l’homme politique y gagnerait-il à avoir des « électeurs engagés » ?
Tout simplement parce que son électorat potentiel comprend « également » (au regard des inévitables « suiveurs ») des chefs d’entreprise, des professionnels et amateurs confirmés habitués à réfléchir à l’avenir, des étudiants ayant choisi leur formation pour être des acteurs, n’ayant pas peur des idées les plus osées…Et ça, le « Politique » le sait.
Rappelons cette savoureuse citation, entendue chez des hommes qui savaient de quoi ils parlaient (A Einstein, M Pagnol, W Churchill…) : « Tout le monde savait que c'était impossible, jusqu'à ce qu'un imbécile qui l'ignore se présente et le fasse ». Peut-on remplacer « imbécile » par « électeur ayant des idées » ?
A une autre échelle, mais dans le même ordre d’idée, on citera la récente révolte des grands patrons contre l’Europe, qu’ils ne perçoivent que comme bureaucratique, et non politique. Entravant leurs actions, depuis des décennies, via des exigences (normes, réglementations…) nuisant à la compétitivité des entreprises (écologie, énergie, automobile…). Alors que, si on les avait écoutés…
Chacun a pu entendre à ce sujet P Pouyanné (Total Energies) ; B Arnault (LVMH) ; dans un registre un peu différent, ME Leclerc (Groupe E Leclerc) …
Leur résumé : « nous partons au front (les marchés mondiaux) avec un boulet aux pieds ».
Résultat, la réindustrialisation stagne et les budgets R&D sont en baisse, obérant notre capacité à préparer, pour l’avenir, une France forte.
On se lance ?
A partir de quelques thématiques d’actualité dont la probabilité qu’elles aient une incidence, de réelle à forte, sur l’avenir, qu’il soit proche ou lointain pourrions-nous, électeurs engagés, faire quelques remarques/suggestions ?
Et, surtout, dont nous estimons indispensables que les programmes politiques pour 2027 les intègrent comme indispensables données, si peu abordées jusqu’ici en dehors du cercle des « gens qui savent ».
Dans ce « billet d’humeur », je vous propose de faire un point sur la Défense, la Géopolitique, la Politique et l’Economie.
Amis lecteurs, si vous en êtes d’accord, un prochain billet abordera l’Intelligence Artificielle, l’Energie, l’Agriculture ou autre, selon l’accélération de l’actualité de ce 21è siècle.
N’oublions pas, la politique, c’est du temps long, au cours duquel il faut se garder d’opposer le cercle de la raison et le populisme.
Politiques, écoutez Pierre Manent lorsqu’il dit : « Etat de droit et souveraineté populaire ne sont pas contradictoires, mais complémentaires ».
Ecoutez encore Albert Thibaudet (Idées politiques da la France-1932) : « savoir faire la synthèse entre le libéralisme (système de coexistence dans l’espace) et le traditionalisme (système de continuité dans le temps) ».
Politiques, ce qui me paraît presque comme étant le plus grave : comment peut-on préparer, voire même envisager l’avenir quand celle qui en est le socle même – la jeunesse – n’est pas formée aux grands défis qui l’attend ?
Or, ces défis sont certains. Oh, pas tellement « techniques » (on arrive toujours à les résoudre), mais bien plus graves : sociologiques.
Les français en général, et la jeunesse en particulier, semblent délaisser de plus en plus les réalités, qui demandent de la force pour être affrontées, au profit de cocons protecteurs, qui leur évitent de voir la vie telle qu’elle est.
Même si – note d’espoir - ces jeunes ont fait l’objet, récemment, d’une étude de l’Institut Montaigne, qui tempère un certain nombre d’idées reçues sur eux (des Tanguy, réfractaires au travail... ?).
Les 3 chercheurs à l’origine de l’étude ont interrogé le rapport au travail de 6000 jeunes, montrant qu’ils font preuve au contraire d’un fort attachement à ce dernier, parfois plus que leurs aînés, à condition (c’est leur 1er critère) qu’il soit bien rémunéré, ce qui symbolise l’indépendance. La qualité de vie au travail est également mise en avant.
Les « satisfaits » représentent 1/3 des sondés.
Pour autant, doit-on se « satisfaire » de ce pourcentage, qui ne représente qu’une faible minorité ! Au prétexte que l’on part de très bas ?
POLITIQUE ET ECONOMIE
Etat des lieux
Alors que l’histoire du Monde est en plein bouleversement, et que les européens s’activent, notre action publique reste fidèle à elle-même, immobile, figée dans le déni, déconnectée de toute réalité.
Plus que jamais, nos gouvernants communiquent, sans agir. Qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé…les craquements sont de plus en plus visibles. L’absence de décision politique permet à nos gouvernants de « durer », péniblement, érigeant l’apathie en méthode.
A leur décharge, souvenons-nous de cette maxime d'Henri Queuille, président du Conseil sous la IVe République : « L'immobilisme est en marche, rien ne pourra l'arrêter ».
Raymond Aron est plus que jamais d’actualité : « Quand les hommes ne choisissent pas, les événements choisissent pour eux ».
Bien que la Cour des comptes dénonce une dépense publique qui a connu en 2024 sa plus forte hausse en volume des dix dernières années, ainsi qu’une absence de mesures structurelles, et des prévisions macroéconomiques irréalistes, le gouvernement reporte à juillet 25 l’adoption de mesures (qu’il présentera comme) adéquates.
Problème : en 2025, la réduction du déficit public repose en partie sur une hausse de l'imposition des bénéfices des grandes entreprises mais aussi, sous forme déguisée, des particuliers. Quant à la (faible) réforme des retraites, et la minceur des pistes d’économie, la pusillanimité du gouvernement les met en péril.
Une note de Fipeco, fondée sur les dernières données d’Eurostat, précise que la dette s’est alourdie de presque 15 points de Pib entre 2019 et 2024, soit la 2ème pire évolution de l’Union Monétaire.
« Nous dépensons 8 points de PIB de plus que la moyenne des pays de l’Union européenne. Soit 230 milliards d’euros de plus par an !
Or, ces milliards supplémentaires ne financent pas les politiques publiques du futur, stérilisant tout projet d’avenir.
La dépense publique en France ne baisse pas, mais augmente, passant de 56,9 % en 2023 à 57,1 % en 2024.
L’État lui-même, plus que jamais, doit dès aujourd’hui revoir à la baisse ses coûts de fonctionnement.
Si les prévisions de recettes des impôts, taxes et cotisations sociales sont erronées, les prévisions de dépenses le sont aussi ».
Récemment, le chef du gouvernement a précisé que « l’on ne travaille et produit pas assez, que l’on dépense de l'argent qu'on n'a pas ».
« Il est question de dire la « vérité », dit François Bayrou, s'exprimant à l'issue d'un comité d'alerte à propos du budget 2026, la charge de la dette étant partie pour atteindre les 100 milliards d'ici 2029.
Slogan affiché : « La vérité permet d'agir ». Mais sa méthode est connue : ne surtout pas annoncer de décisions de réformes, encore moins de coups de rabot.
François Ecalle, dans son dernier livre, Mécomptes publics (Odile Jacob), raconte quarante ans de dysfonctionnements et de tentatives avortées de réformes.
Ouvrage très argumenté, édifiant et donc très crédible de la part de cet expert des finances publiques, internationalement reconnu.
La fiscalité pèse sur l’activité des entreprises, avec des impôts les plus élevés du monde en proportion du revenu national, comme le poids des règlementations.
Deux facteurs résument ces constats sur l’entreprise. D'une part, le coût élevé du travail : une heure travaillée dans l'industrie, charges sociales comprises, coûte en France 48,20 dollars, contre 43,70 dollars aux États-Unis et 28 dollars en Espagne…
D'autre part, la faiblesse relative des compétences de la population active.
Et pourtant, nos défauts nationaux – quantité de travail produite trop faible ; fiscalité et addiction à la dette records – sont bien connus de chaque français (contribuable ?).
Engageons-nous plus avant
Et pourtant, malgré les apparences, les « fondamentaux de l’économie française » ne sont qu’en sommeil.
A lire Business France, notre pays « a su démontrer sa résilience et son attractivité auprès des investisseurs étrangers » qui ont confiance dans ses atouts structurels et ses capacités d’innovation.
La France demeure attractive car elle conserve de solides atouts : “un corpus réglementaire et fiscal qui donne confiance et des atouts liés à notre bassin académique, la profondeur de notre recherche et la qualité des infrastructures”,
Quelques exemples, parmi de nombreux autres, prouvant (mais était-ce nécessaire ?) que nos grands groupes, mais aussi ETI, PME…sont parfaitement aptes à relever les défis du futur.
Des acteurs souverains de la tech (Dassault Systèmes, Bouygues Telecom) ont su s’associer avec une entreprise publique (La Poste) et un financeur (la banque des territoires), pour proposer leur propre solution d’hébergement de données.
Spécialiste des circuits intégrés, Vsora, pépite française, annonce une levée de fonds de 40 millions d'euros pour produire ses premières puces dès cette année. Face à Nvidia, l'entreprise entend proposer une technologie plus efficace pour l'inférence (utilisation des modèles d'IA).
Ou encore Technique Solaire, le développeur poitevin indépendant qui avance simultanément sur plusieurs segments de marché tant en France qu'en Espagne et aux Pays-Bas.
Puisque nous aimons l’avenir et les grands défis, citons encore l’engagement français dans le « new space », qui veut défier les américains. Avec 200 start-up, la France se positionne en leader européen.
Malgré des difficultés, les divisions spatiales d’Airbus et de Thalès songent à fusionner. L’effervescence est grande dans le spatial français. Le virage du CNES vers le new space s’est accéléré en 2021, notamment en partageant avec des start-up des connaissances.
A écouter nos grands décideurs : « Le plus grand combat aujourd’hui, ce n’est pas contre les géants du numérique, c’est contre l’idée que nous ne pourrions pas construire une alternative ».
Concernant l’Etat lui-même, Mélanie Joder, la directrice du Budget, demande une « baisse ambitieuse des effectifs de l’État, et que chaque dépense publique soit « réinterrogée à l’aune de son utilité, de son efficacité, de son vecteur de distribution, de la pertinence de la mission qu’elle sert et de moyens globaux dont disposent les ministères ». Les mesures d’économie devront être « fondées sur une interrogation systématique de la pertinence des interventions de l’État ».
Toujours à contre-courant, notre socialiste ministre de l’économie a déclaré le 4 avril 25 – au lendemain de l’envoi de sa circulaire par la directrice du Budget – qu’il refusait d’envisager « de nouvelles coupes dans les dépenses publiques ».
Alors ? Partez, Mr le disciple de T Piketty, allez NUIRE ailleurs, 74% des patrons de TPE n’ayant pas confiance en la politique économique du gouvernement (baromètre Fiducial/Ifop-La Tribune).
Le Sommet pour l’action sur l’IA qui s’est tenu à Paris en février 2025 a permis au Gouvernement de lancer, le 7 avril 2025, un appel à manifestation d’intérêt autour de solutions « sur étagère » d’intelligence artificielle générative pour le secteur public.
Objectif : accélérer la transformation des administrations publiques par le renforcement du recours aux technologies de l’intelligence artificielle générative.
Pour autant, peut-on se prendre à rêver d’une administration subitement devenue performante grâce à l’IA, avec des effectifs réduits, des processus simplifiés, des règlements devenus lisibles, des délais de traitement raccourcis, etc ?
On peut en douter : Laurent Marcangeli, ministre de la fonction publique, disait que, pour lui, l’IA « n’a pas vocation à remplacer les agents, mais à leur simplifier la vie ».
Bref, il s’agit d’abord d’utiliser l’IA au service des fonctionnaires, et non pour générer des économies !
Sauf que, ailleurs…ça marche : au Royaume-Uni (gouvernement travailliste), à Hong Kong, au Canada, etc. ça se met en place !
L’Allemagne, avec 15 millions d’habitants de plus que la France, a 5 millions de fonctionnaires alors que nous en avons 5,7 millions
Une fois de plus, en France le gouvernement se refuse à lier l’IA à la diminution des dépenses et à la réduction des effectifs de la fonction publique
Alors... ? PARTEZ, Mr le ministre de la fonction publique !
Autre thème sur lequel nous voulons entendre vos projets, Mmes et Mrs les Politiques : la transition énergétique et l’écologie.
Honte à vous, Politiques de Droite qui avez, depuis des décennies, abandonné à la gauche le monopole de l’écologie (comme celui de l’audiovisuel).
Le résultat : une escrologie politique et punitive
Un exemple ? Safran, groupe international de haute technologie opérant dans les domaines de l’aéronautique, de l’espace et de la défense, renonce à implanter des usines sur des territoires dirigés par des écologistes. C’est ce qu’a récemment déclaré son directeur général, pointant les obstacles à la réindustrialisation.
Gérard Larcher sur BFMTV : « nous sommes le pays le plus normé de l’Europe ».
Irrémédiable, cet abandon de l’écologie par la Droite ? Non ! Politiques de Droite, vous disposez d’un vivier, signifiant, au figuré, « un milieu favorable au développement d'idées, de personnalités, de talents ».
La Droite est parfaitement capable de construire un avenir plus durable, débarrassé de la police politique des escrologistes, au profit d’une science moderne, à laquelle le citoyen a envie d’abonder, au profit d’un futur désirable.
Pour conclure sur ce thème
« Politiques », nous n’attendons surtout pas de vous que vous décidiez, planifiez, orientez…en lieu et place des vrais créateurs de richesses : les entrepreneurs ; mais seulement que vous les aidiez en mettant en place le contexte favorable qui leur permettrait de faire réussir la France : arrêt de la production de normes mortifères pour les projets d’avenir, fiscalité non confiscatoire, prise en compte des réalités telles qu’elles existent et non telles que vous souhaiteriez les diriger…
En clair, mêlez-vous seulement de ce qui vous concerne, notamment la prévention des potentielles dérives et utilisez votre devoir de trancher seulement à bon escient.
DEFENSE
Etat des lieux
La défense du territoire français est essentiellement européenne, les grands enjeux géopolitiques ne permettant pas à un pays isolé de mener une politique cohérente sur ce thème.
Guerre en Ukraine, menaces russes, désengagement des États-Unis sur le Vieux Continent… Le climat géopolitique de ces derniers mois pousse les Européens à investir massivement dans le domaine de la défense.
Le vieux (1952) projet de constituer une « Europe de la défense » va-t-il devenir une réalité ou est-il, au contraire, voué à rester une chimère ?
Tout récemment, Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert-Schuman, s’est exprimé sur ce sujet. « : Ce concept d'Europe de la défense était une tentative, au sein de l'Union européenne, de construire progressivement un outil commun. Mais cet outil n'a jamais été clairement défini. Aujourd'hui, la priorité n'est pas tant l'Europe de la défense que la défense de l'Europe, y compris au-delà de l'Union européenne.
L’Union européenne agit comme un facilitateur, voire un financeur, des efforts des États membres. Il ne s'agit pas de dire que l'Europe de la défense est impossible, mais il s'agit plutôt de reconnaître que l'Union européenne peut contribuer à la construction d'une défense ».
Gérard Araud, chroniqueur : « tout indique aujourd'hui que les États-Unis entendent se dégager du conflit ukrainien à tout prix et rapidement, et que le sort de ce pays leur est indifférent alors que la Russie, qui a le sentiment d'avoir le temps de son côté, ne renonce pas à l'objectif de vassaliser son voisin.
En cas de non réaction des européens, tout l'équilibre géopolitique de notre continent en serait durablement bouleversé. Dans ce contexte, un sort particulier risquerait d'échoir aux États baltes , que leur géographie physique et humaine et leur petite taille exposeraient d'autant plus aux entreprises russes.
Quoi qu’il en soit, les opinions publiques européennes ne sont pas prêtes à un conflit de haute intensité. Les Russes le savent.
Les États-Unis ont des intérêts de plus en plus divergents de ceux de l'Europe et souhaitent se concentrer sur l'Asie ».
Engageons-nous plus avant
JD Giuliani : « : la coalition des volontaires semble être la formule la plus efficace pour répondre de manière unie à des problématiques de défense et de sécurité. La France défend depuis longtemps l'idée que l'argent européen doit bénéficier aux Européens, et il existe désormais un consensus sur ce point. Ces dix dernières années, 80 % des acquisitions militaires de l'Union européenne ont été réalisées à l'extérieur, dont 63 % aux États-Unis ».
G Araud : « La France a d'ores et déjà déployé aux côtés d'autres États des troupes en Estonie pour avertir la Russie qu'une éventuelle agression contre ce pays déclencherait un conflit qui engagerait l'ensemble de l'Otan. Ce n'est pas assez.
Les Européens doivent être en mesure de se défendre. Ce qui suppose un effort budgétaire sur le moyen et long terme mais aussi une adaptation de leur posture de défense.
Il n'y a pas aujourd'hui de continent plus pacifique que l'Europe mais son histoire nous apprend que la faiblesse aiguise l'appétit des dictateurs. « Si tu veux la paix, préparer la guerre », disaient les Anciens ». Il évoque la nécessité d’« européaniser l'Otan ».
Bémol majeur : les eurodéputés italiens de Fratelli d'Italia viennent de voter contre la première véritable tentative de structuration d’une industrie de défense indépendante des États-Unis. L’Europe de la Défense pourrait-elle se faire sans l’Italie ?
L'Agence européenne d'innovation de rupture (Jedi) a publié, jeudi 13 mars 25, son rapport « Make European Defense Great » qui demande aux dirigeants européens d'« arrêter de se faire des illusions sur la situation actuelle », de « faire des économies massives en réduisant drastiquement la complexité » des processus, de « mener des transformations radicales » et de préparer l'avenir en façonnant des « ruptures technologiques ».
« Les Européens doivent passer d'une phase de conflits asymétriques contre des acteurs non étatiques ou de petits États à une ère de conflit potentiel avec des adversaires de même puissance », explique Antonio Calcara, directeur du programme géopolitique et technologies à la Vrije Universiteit de Bruxelles.
« Pour la France, comme pour l'Europe, l'avenir va se jouer dans les six à vingt-quatre mois, et cela va déterminer notre rang pour la prochaine décennie », abonde Kévin Martin, expert en défense à la Fondation pour la recherche stratégique.
Problème : l'armée française est une des moins munitionnées d'Europe, et doit redévelopper des compétences perdues, muscler son renseignement et réduire sa cyber vulnérabilité.
FX Bellamy (eurodéputé du PPE)
Le Parlement européen adopte EDIP, le programme européen de l’industrie de défense pour sortir de la dépendance américaine.
Les Français, paradoxalement, n'étaient pas tout à fait unis alors qu'ils ont tout à gagner. On a ainsi noté l'absence d'implication du ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, réticent à toute initiative européenne dans ce domaine
« La dépendance passée des européens au matériel militaire US n'était pas un accident, mais un choix géopolitique assumé. Le principe, aujourd’hui, c'est un minimum de 70 % de contenu européen.
Critère déterminant : ces matériels ne doivent pas être soumis à une licence juridique extra-européenne. Ce qui a manqué à nos pays ces dernières décennies pour assurer plus souverainement leur défense, ce n'est pas la capacité technique, c'est la volonté politique.
Ce n'est pas un problème en soi d'avoir des échanges industriels et commerciaux avec un grand pays allié. En revanche, vivre sous l'injonction d'une dépendance structurelle, s'interdire de développer sa propre industrie de défense, c'est une faiblesse dont l'Europe doit sortir aujourd’hui.
Ce qui se dessine correspond, je crois, à ce que l'Europe doit faire : renforcer les États membres dans leur responsabilité pour la défense du continent, avec la diversité de leurs approches stratégiques ».
Le renforcement de la dimension européenne de la dissuasion française pourrait nécessiter plus de têtes nucléaires, d’avions, de sous-marins et de missiles.
Actuellement, elle repose sur environ 290 têtes nucléaires, installées sur les missiles balistiques M51 des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, ou sur les missiles de croisière ASMP-A des Rafale des forces aériennes stratégiques.
Mentionnons une composante majeure des futurs conflits de haute intensité : la cyberguerre.
Avec la riposte des généraux européens du cyber face à la Russie.
« Nos nations font face à des attaques hybrides dans le cadre d'une campagne russe », confirme un général-major belge. « Maintenant, le cyber est formalisé comme un milieu de combat », précise un autre général, français.
On distingue trois types d'offensives : les attaques criminelles, qui bloquent le système d'établissements pour exiger une rançon ; les attaques étatiques, qui tentent d'infiltrer des infrastructures clés ; les attaques militaires, qui visent les centres de commandement.
Heureusement, Les offensives russes « semblent » déclencher une prise de conscience européenne. « De manière plus proactive, nous allons bien plus au-devant. Nous ciblons les acteurs malveillants, nous les étudions et nous recherchons leurs traces dans nos réseaux pour les désactiver » (général belge).
Cependant, encore très en retard sur les ogres américains et chinois, l'Europe doit accélérer sur le cyber, cette guerre étant sans chars et sans règles.
Dès à présent, les généraux mentionnés esquissent les contours d'une cyberdéfense européenne encore en gestation, car toute l'Europe est ciblée.
GEOPOLITIQUE
Constat
Nous aimerions bien croire Frédéric Encel, essayiste et géopolitologue, qui vient de publier « La guerre mondiale n'aura pas lieu » (Odile Jacob).
Condition pour les plus sceptiques : accepter l'exigeant exercice de penser à rebours de leurs certitudes !
« La raison fondamentale qui éloigne le spectre d'une guerre mondiale repose sur le maintien de la dissuasion – pas uniquement nucléaire – entre des États potentiellement hostiles ou anciennement cobelligérants à leurs frontières. La guerre coûte toujours bien plus cher en vies humaines, en matériel et en finances que ce qui est initialement estimé, y compris pour le vainqueur. Cette dissuasion s'exerce aujourd'hui de manière incontestable à l'échelle planétaire.
Le rejet de la guerre est particulièrement fort aux États-Unis, où la population reste extrêmement réticente à s'engager dans de nouvelles aventures militaires extraterritoriales ».
Vladimir Poutine est brutal, assurément, mais pas suicidaire.
« La raison en est simple : il agit uniquement selon de stricts rapports de force. Or, le poids de l'Otan face à la Russie l'oblige à la prudence, à moins que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ne nous fasse basculer dans un autre paradigme.
Nous pouvons raisonnablement imaginer que l’imprévisibilité de D. Trump, qu'elle soit organisée ou chaotique, pousse les adversaires des États-Unis à davantage de prudence.
Si l'on cherche des alliances militaires multilatérales sérieuses et intégrées, on ne trouve que l'Otan.
Si nous – les Européens – ne relevons pas le défi du rapport de force, ce qui nous menace n'est pas tant l'Apocalypse qu'une forme de soumission à des puissances dont les intérêts et les valeurs ne seraient pas les nôtres ».
Il nous faut apprendre à « naviguer » entre des perspectives de progrès infinis et de régressions considérables. Mais avec, et pour quelle, Politique ?
Timidement, quelques actions se mettent en place. Ainsi, Donald Tusk, Premier ministre polonais, sera en France pour signer, le 09 mai 25, un traité d'amitié historique, renforçant la coopération notamment dans la défense, l'énergie, le nucléaire, le scientifique...
La prudence s’impose cependant : lors du vote sur le Programme européen d'industrie de défense (Edip-voir plus haut) par les commissions de l'Industrie et de la Défense, le 24 avril, l'ensemble des eurodéputés polonais membres du PPE a voté contre le texte.
Ce traité vient s'ajouter à ceux déjà conclus avec l'Allemagne (traité de l'Élysée en 1963, étayé en 2019 par celui d'Aix-la-Chapelle), l'Italie (traité du Quirinal en 2021) et l'Espagne (traité de Barcelone en 2023).
D’après Thierry Breton « Il faut dessiner un nouvel ordre mondial ».
« Il est possible que Donald Trump ait ouvert un guichet de négociation avec les 195 pays concernés par ses tarifs, afin d’engager avec chacun d’entre eux un rapport de force favorable aux États-Unis.
Sans vouloir rajouter de l’huile sur le feu, avec l’Accord sur les minerais ukrainiens, Trump a-t-il évincé l’UE de l’Ukraine, quand l’UE, fidèle à ses habitudes, s’est contentée de bonnes intentions » ?
Luc de Barochez (éditorialiste au Point), estime que « la grande gagnante de la guerre commerciale est sans doute la Chine, le vrai gain pour Pékin est politique, la faisant apparaître par contraste avec D Trump comme la seule grande puissance bienveillante, stable, favorable aux affaires et à la poursuite de la mondialisation. Si Pékin avait l’intelligence de mettre fin à ses pratiques anticoncurrentielles, l’Europe serait fortement incitée à resserrer les liens commerciaux avec elle et à creuser un peu plus le fossé qui la sépare de l’Amérique. De quoi conforter Xi Jinping dans sa conviction que l’Occident est fracturé, que sa décadence est inéluctable et que Donald Trump ne fait que l’accélérer ».
Engageons-nous plus avant
« La Commission européenne, qui a délégation exclusive de négociation au nom des 27 États membres, doit organiser la riposte.
L’Europe doit chercher à élargir ses accords commerciaux avec d’autres géographies. Non plus avec des méthodes du siècle dernier et inadaptées à tout ou partie de la nouvelle réalité géopolitique, climatique ou économique, comme, hélas, ce fut le cas lors des négociations que l’UE a menées avec les pays du Mercosur. Mais en tenant compte des critères de réciprocité ».
Dans d’autres domaines d’actualité - terres rares, semi-conducteurs, cloud - l’Europe est également à l’épreuve de la souveraineté avec, comme constat une Chine qui contrôle 80 % des terres rares, indispensables à la transition énergétique, tandis qu’aux États-Unis, 90 % des données européennes sont hébergées par les géants américains du cloud.
Un rapport incisif que publie la fondation Terra nova, sous la plume de l'ingénieur en chef des Mines Pierre Jérémie, remet de l'ordre dans un concept – la souveraineté - devenu fourre-tout, et ancre sa réflexion dans le droit international et la philosophie politique.
Son constat est implacable : « Le marché intérieur n'est plus français. Il est européen maintenant, depuis 1957. »
L'Europe a construit une souveraineté économique commune très avancée, avec son marché unique et ses compétences étendues, mais les progrès de l'intégration politique n'ont pas suivi au même rythme.
Son rapport propose une approche plus rigoureuse de l’enjeu stratégique : sont stratégiques les secteurs « qui permettent à l'économie de se développer » ou « dont le bon fonctionnement est une nécessité pour le fonctionnement équilibré du marché intérieur ».
Pour restaurer la souveraineté économique, l'auteur avance des mesures précises ancrées dans le principe de réciprocité, c’est-à-dire l'exigence d'un accès équivalent aux marchés de nos partenaires en échange de l'accès à notre propre marché, qui peut se transformer en « arme de négociation massive » quand on dispose d'un marché de 400 millions de consommateurs.
Parmi les propositions les plus audacieuses : « un service douanier européen commun pour garantir une application uniforme des règles aux frontières extérieures et éviter les contournements via les 27 agences nationales actuelles ».
Nicolas Baverez, avocat et éditorialiste, décrit parfaitement les nombreux moyens possibles : « et si l’électrochoc Trump ressuscitait l’Europe… il est indispensable de déployer une stratégie offensive. À la BCE de lutter contre la surévaluation de l’euro et de l’ériger en une monnaie de réserve à part entière. À la Commission de rétablir la compétitivité et l’attractivité du continent en démantelant le carcan réglementaire qui bloque l’investissement et l’innovation. À l’Union, en revenant sur la répression financière, de mobiliser et d’orienter l’épargne européenne vers la réindustrialisation, l’IA, la transition écologique et le réarmement du continent. À l’Europe, en accord avec le Royaume-Uni, de se rapprocher de la Chine, de l’Inde et des grands pays émergents, qui rassemblent plus de 4 milliards d’hommes, pour recréer un système multilatéral en dehors des États-Unis, qui ne comptent que pour 13 % des importations mondiales ».
Autre motif d’espoir « intercontinental » : l'Afrique, longtemps perçue par les européens sous le prisme unique de l'aide, développe avec l’Europe une coopération intelligente, équilibrée et durable qui permettra de relever les défis du siècle. L’initiative EGAAD et sa stratégie de triangulation en sont la démonstration.
Enfin, l’Arctique, au cœur des défis du siècle ; la France -au sein de l’Europe – regardera-t-elle, une fois de plus, le train de l’histoire passer ?
Quoi qu’il en soit, la connaissance du futur proche devrait inciter nos dirigeants à augmenter de beaucoup l’intelligence des réponses à produire pour le monde de demain.
Terminons ce thème sur un appel d’A Minc à ne pas céder à la sinistrose. L’essayiste adresse un satisfecit à l’Europe qui, juge-t-il, dispose de tous les atouts pour devenir le nouvel eldorado mondial.
Heureusement…c’est bientôt Noël, alors…
Pour conclure cette revue de l’actualité, mesdames et messieurs les « Politiques » : si vous manquez de courage, ce n’est pas le cas de nombre de vos électeurs.
Amis lecteurs, nous savons tous, d’EXPERIENCE, que ces lignes que j’ai plaisir à partager avec vous ont une éternelle vocation à rester…entre nous.
Formulé autrement : rester lettre morte.
Le « Politique », s’il aime immodérément s’approprier les idées d’autrui, les vide ensuite de leur substance, pour les transformer ensuite en propositions « politiquement correctes », dont il est certain qu’elles ne changeront ainsi jamais l’ordre des choses.
Ayant participé activement à plusieurs comités de réflexion (économie, agriculture…) d’hommes politiques de Droite, je peux en témoigner.
« Politiques » de tous bords (donc également de Droite) vous allez bientôt partir à la « pêche aux voix ». Un conseil : n’y allez pas seulement munis d’un haveneau et d’un seau.
Arrêtez de penser et d’agir à court terme. Laissez ce travail aux démagogues. Le « Politique », le VRAI, pense et agit pour le long terme.
Taux de confiance dans les politiques ? 18% Et alors ?
Le pire ennemi de la Droite étant la Droite elle-même, la question posée depuis 2012 est toujours d’actualité : a-t-elle VRAIMENT envie de revenir aux affaires ?
Sources : La Tribune, Les Echos, Le Point, Le Figaro, Revue de la CCIT, Forum économique de Toulouse, Forum Futurapolis planète, Forum Le Printemps du numérique, audiovisuel (LCI…)…


Les trois piliers du vote à droite — immigration, insécurité, identité — forment désormais un socle commun
Ce que les états-majors n’osent pas faire, les électeurs le feront



EXCLUSIF- Après les révélations du Figaro sur l’existence de dizaines de millions d’euros de subventions attribuées à des organismes proches de l’islam radical, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad tape du poing sur la table, et appelle à renforcer la lutte contre les discours de haine.
Paris fera-t-il plier Bruxelles? Selon les informations exclusives du Figaro , la France va dénoncer très prochainement auprès de la Commission européenne les multiples financements que l’UE a attribués à des organismes promouvant l’islam radical, l’antisémitisme ou le séparatisme.
Dans une note consultée par Le Figaro , qui sera portée par le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, Paris appelle «l’Union européenne à redoubler ses efforts» dans la lutte contre l’antisémitisme et contre les discours de haine, et à «défendre les valeurs européennes (...) en évitant tout financement à des entités et personnes hostiles aux valeurs européennes». Ces « défaillances (...) sont de nature à nuire gravement à l’adhésion de nos concitoyens au projet européen» , peut-on aussi lire.
«Scandales réguliers»
D’après une source proche du dossier, cela fait suite à des «scandales réguliers» qui ont été révélés par Le Figaro il y a quelques semaines, et qui «démontrent un défaut de vigilance de la Commission et une capacité des organisations islamistes à se jouer de sa naïveté».
Rappelons en quelques lignes le fonctionnement des subventions européennes. En théorie, toutes organisations cherchant à en profiter doivent porter des actions «respectant les valeurs de l’UE» , à savoir la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit ou les droits de l’homme. Une fois les subventions approuvées en commissions - et il en existe pléthore -, elles sont référencées dans le système de transparence financière (STF), un site internet public dont le contenu est actualisé tous les 30 juin, et accordées dans le cadre de «programmes» et par des agences européennes spécifiques.
À titre d’exemple, l’UE a engagé en septembre 2024 une contribution de près de 2,5 millions d’euros pour le projet «LIFE Vinoshield» , qui cherche à protéger les vignes européennes contre les effets du dérèglement climatique. Un autre projet plus controversé, celui du « Coran européen » , qui souhaite prouver que «le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l’identité religieuses européennes médiévales et modernes» , a lui reçu 9,8 millions d’euros de subventions du Conseil européen de la recherche depuis son lancement en 2019. Des dizaines de milliers de projets aux ambitions aussi diverses que variées sont référencées ainsi sur le STF.
Une université qui appelait à l’«intifada mondiale»
Avec cette note, le gouvernement entend surtout dénoncer les organisations proches de l’islam radical ayant profité de l’argent européen. L’association FEMYSO, pour «Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants» , qui représente une trentaine d’associations de jeunesse dans 22 pays européens, est notamment en ligne de mire. Elle a reçu plus de 210.000 euros de l’UE. Pourtant, l’association a toujours été réputée comme étant proche des Frères musulmans.
Après avoir critiqué plusieurs lois françaises, notamment celle interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école, FEMYSO, par la voix de sa présidente Hande Taner, avait critiqué la France dans une vidéo en novembre 2021, dans laquelle elle clamait que «la plus grosse exportation de la France est le racisme». Des propos tenus après le retrait d’une campagne de communication que l’association avait réalisé pour le Conseil de l’Europe, qui mettait en avant des affiches pro-voile, sur lesquelles on pouvait lire: «La beauté se trouve dans la diversité comme la liberté dans le hidjab» ou «Apportez de la joie, acceptez le hidjab».
L’ONG internationale Islamic Relief Worldwide a, elle, reçu pas moins de 18.834.433 euros de l’Europe entre 2014 et 2020. Cette association qui se présente comme caritative a pourtant été classée comme «terroriste» par Israël, la soupçonnant de financer le Hamas. L’un de ses responsables avait aussi qualifié en 2020 les juifs de «petits enfants de singes et de porcs». Son successeur avait lui caractérisé le Hamas comme étant le «plus pur mouvement de résistance de l’histoire moderne».
Les subventions versées à l’université islamique de Gaziantep sont également dans le collimateur de Paris. Cet établissement, situé en Turquie et qui a intégré le programme Erasmus+ en 2022, a profité d’un programme de subventions de 250.000 euros. Ses recteurs successifs avaient pourtant légitimé les mariages incestueux entre oncles et nièces, affirmé que les athées «adorent le diable» , que l’homosexualité est un «trouble psychologique» et appelé à une «intifada mondiale».
Près de deux millions d’euros ont aussi été versés à l’université islamique de Gaza, «établissement qui a accueilli des cadres du Hamas tels qu’ Ismail Haniyeh et Mohammed Deif » , expliquait au Figaro la sénatrice UDI de l’Orne Nathalie Goulet ( L’argent du terrorisme , éditions Le Cherche Midi, 2025).
«Lignes directrices»
Pour endiguer cette dilapidation d’argent public, la note portée par Benjamin Haddad soumet plusieurs propositions, comme la mise en place d’une «procédure de filtrage» et de «lignes directrices», pour que les agences européennes approuvant les subventions puissent être guidées face à des «concepts parfois abstraits, comme l’“hostilité aux valeurs européennes”», indique au Figaro notre source proche du dossier.
Elle appelle aussi à vérifier l’identité et les antécédents des personnes associées aux entités faisant la demande de financements. Actuellement, seuls les antécédents de l’entité elle-même sont scrutés - ce qui avait d’ailleurs été dénoncé en avril dernier par la Cour des comptes européenne dans un rapport au vitriol, portant sur l’opacité des subventions distribuées par l’UE. On pouvait y lire qu’ «aucune vérification n’est réalisée (par les gestionnaires) sur la dépendance financière ou les sources de financement (des entités subventionnées), alors que cela aurait permis d’obtenir des informations utiles sur les personnes qui se trouvent derrière (elles)».
La lutte contre l’antisémitisme comme priorité
Enfin, cette note prône une meilleure lutte contre l’antisémitisme, alors que les discours antijuifs ont explosé dans toute l’Europe depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, et la guerre à Gaza qui a suivi.
Pour ce faire, Paris compte proposer d’étendre le champ des «eurocrimes» - ces méfaits considérés comme graves dans toute l’Union (terrorisme, mariage forcé...) - aux discours et crimes de haine.
La France appelle également la Commission à «utiliser tous les outils à sa disposition pour réguler les très grandes plateformes en ligne, en particulier grâce au règlement européen sur les services numériques (DSA)» , et à enseigner la mémoire de la Shoah dans tous les établissements scolaires en Europe.
La Commission européenne cernée de toutes parts
Cette note dite «libre» sera présentée dans un premier temps ce lundi à la ministre fédérale autrichienne des Affaires européennes, Claudia Plakolm, lors d’une réunion à Paris à laquelle le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et Benjamin Haddad doivent participer. Elle sera ensuite présentée formellement au Conseil des affaires générales (CAG), où les ministres des affaires européennes de l’ensemble des 27 ainsi qu’un représentant de la Commission européenne se réunissent une fois par mois.
Le sujet des subventions de l’UE se veut de plus en plus prégnant au sein des partis politiques. Toujours selon nos informations, à la suite des révélations du Figaro , la délégation du Rassemblement national au Parlement européen, menée par Jean-Paul Garraud, a adressé le 24 avril dernier une lettre à Ursula von der Leyen. Le courrier, cosigné par l’ensemble de la délégation dont Jordan Bardella, demandait à la présidente de la Commission européenne «de mettre fin définitivement à la subvention de toute association, ONG, université et autre structure liée de près ou de loin à l’islamisme. Il est temps que l’Union européenne mette fin à sa naïveté», pouvait-on lire. Pour l’heure, ce courrier est resté lettre morte. À voir si la note du gouvernement connaît le même sort.




