Des décisions impopulaires mais nécessaires
Des décisions impopulaires mais nécessaires

Pour sortir de cette crise qui s’annonce sans précédent, nos gouvernants devront prendre des décisions impopulaires mais nécessaires pour en sortir le plus rapidement possible et éviter une trop grande casse qui ne pourrait pas être surmontée .
Dans le monde politique français, il est répété régulièrement qu’il y avait un avant 21 avril 2002 et un après. Pour le peuple de France (et même du monde mais parlons d’abord de nous), il y aura un avant 16 mars 2020 et un après.
Jamais dans notre histoire moderne, un confinement aussi strict n’a été adopté, jamais nous n’aurions pensé qu’à l’ère de la technologie si puissante, ou l’information se relaye à une vitesse grand V, qu’un simple virus créerait le plus grand choc économique, encore plus puissant que celui que nous avions connu pendant les deux grandes guerres du XXème siècle. Quand nous analysons de plus près la situation, cette crise aura dévoilé la fragilité de notre économie, car en à peine deux mois, petites, moyennes ou grandes entreprises sont menacées de faillites. Entre une économie des grandes entreprises du CAC 40, de la Bourse, et celles des milliers d’entreprises de commerce, de service, de l’agroalimentaire ou encore de l’artisanat, que tout oppose, là, face à cette crise chacun à son niveau sera gravement touché. Qui aurait pu penser par exemple que le secteur aéronautique, et son fleuron Airbus, serait aussi en danger, entrainant dans son sillon toutes les filières des sous-traitants et les emplois indirects.
Les grandes entreprises appliqueront des plans sociaux, les PME et TPE licencieront en grand nombre, laissant beaucoup de salariés sur le carreau, ce qui aura pour conséquence l’explosion du chômage, et la perte du pouvoir d’achat. Quand on est au chômage avec sa perte de revenus, ou quand on a la peur au ventre pour son emploi, c’est la consommation qui est en forte baisse, c’est la récession économique qui perdure.
On peut avoir des doutes sur la gestion sanitaire d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, mais jusqu’à présent sur un plan économique, on peut dire qu’ils ont mis les moyens nécessaires pour éviter l’effondrement de notre économie et garder en vie le maximum des PME et TPE : Chômage partiel, aides nationales et régionales, mise en place du prêt garantie de l’État. C’est bien, mais c’est seulement une mise sous une sorte d’anesthésie générale de nos entreprises. Au moment du redémarrage cela sera plus beaucoup compliqué.
Ne soyons pas rêveurs ou utopistes, tous ces milliards mis sur la table seront à rembourser quoi qu’en disent nos gouvernants. Quand fin 2018 avec la crise des gilets jaunes, ont été mis sur la table 10 milliards d’euros, il était prévu de faire des économies sur les années suivantes, alors pour des centaines de milliards débloqués en deux mois que devrons nous faire… ?
Augmenter les impôts ? Même si ce n’est pas dans les deux années à venir, nous n’y échapperons pas. Seulement ça ne suffira pas, il faudra mettre en place des mesures et des réformes drastiques, dont certaines auraient dû l’être depuis bien longtemps : Fin des 35 heures, taux de tva, harmonisation des charges patronales des entreprises, réduction du nombre de fonctionnaires dans les secteurs administratifs, retraite à 65 ans avec un calcul de la pénibilité.
Fin des 35h et retour aux 39h par semaine
Les 39h étaient l’heure légale de travail de 1981 et 1998. Pour enrayer le chômage de masse qui existait à la fin des années 90, le gouvernement gauche plurielle de Lionel Jospin, a passé la durée hebdomadaire à 35h sans baisse de salaire en faisant le pari que le partage du temps de travail conduirait à faire descendre la courbe du chômage. Déjà en 1981, passer de 40 à 39h n’avait rien apporté. Mais avec cette loi, c’est toute l’organisation du travail dans les entreprises qui a été chamboulée, avec par exemple ce qu’on appelle les RTT, un vrai casse-tête chinois. Au lieu de simplifier le travail, de réduire le chômage, elle produira son effet contraire au fil du temps et augmentera le coût du travail à l’heure de la mondialisation et de la guerre des prix. Depuis plusieurs années, on nous promet la fin des 35h. Mais une fois arrivé en campagne présidentielle, ou au pouvoir, ce ne sont que des « mesurettes » qui sont prises pour à la fois les contourner et ne pas se mettre à dos les syndicats et les français, ce qui caractérise bien là le manque de courage politique à la française. Certes en 2007, l’exonération des charges sociales et fiscales que met en place Nicolas Sarkozy sur les heures supplémentaires, permettra aux salariés de gagner plus. Mais pour autant les entreprises ne les mettent en place que ponctuellement, selon leurs carnets de commandes, car ces heures sont bien sur majorées de 10 à 25% ce qui est un coût que toutes les entreprises ne peuvent supporter.
Il est donc nécessaire pour la survie de nos entreprises avec la crise économique qui s’annonce violente, de réduire le coût du travail, de leur permettre d’être le plus compétitif possible. Les salariés pour aider les entreprises, mais aussi pour garder leur emploi, devront contribuer à l’effort national. Prenons deux exemples :
·un commerce avec une ouverture d’une heure supplémentaire par jour, pourrait augmenter son chiffre d’affaire de 10 à 15%.
·Un constructeur automobile pourrait réduire ses couts de productions de 10%, ce qui est non négligeable par rapport à la forte concurrence du secteur étranger.
Bien sûr il n’est pas envisagé de ma part que cette hausse du temps de travail ne soit pas accompagnée d’une hausse des revenus des salariés, mais elle devra être compensée par une baisse des charges patronales des entreprises : en clair le salaire net sera plus élevé, mais le cout total du salaire charges patronales comprises pour l’entreprise restera identique à celui actuel. Jusqu’à présent le gouvernement Macron n’a baissé que les charges sociales que paye le salarié pour augmenter son salaire net, mais le coût pour l’entreprise reste toujours aussi élevé. Au final c’est le pouvoir d’achat des français qui augmentera, et cet argent à dépenser en plus, ira dans nos entreprises et, via la tva, dans les caisses de l’Etat, ce qui compensera la perte des charges patronales.
Le secteur public devra lui aussi augmenter le temps de travail hebdomadaire à 39h pour les fonctionnaires afin d’accompagner l’effort national et réduire la dépense publique. Cela sera bien sur adapté à chaque secteur de travail, j’y reviendrais plus tard.
Pouvoir d’achat, compétitivité des entreprises et réduction des dépenses publiques seront les 3 grands effets du retour au 39h.
Le taux de TVA
Nous connaissons plusieurs taux de tva en France, les plus courants étant de 20% pour tous les produits de service et de consommation tel que l’automobile, les produits informatiques et high-tech, le textile etc…., de 10% pour la restauration, et de 5,5% pour les produits alimentaires, de première nécessité, et de tourisme.
Vus les finances de l’État, le niveau de la dette, et les déficits qui vont exploser à la fin de cette année, le moyen le plus simple pour augmenter les recettes serait de relever d’une manière générale le taux de TVA qui est déjà l’impôt qui remplit le plus ses caisses. Mais de le faire de cette façon aussi générale ou simpliste aurait pour conséquence une augmentation des prix non maitrisées et entrainerait une perte de pouvoir d’achat, ce qui est la dernière chose a faire pour inciter à consommer.
Alors que devons nous faire faire ?
Pour ne pas trop toucher aux portefeuilles des français, et sur le principe d’égalité entre tous, il ne faut pas toucher au taux de 5,5% sur les produits alimentaires.
Pour les secteurs les plus touchés comme le tourisme ou la restauration, il faudra envisager une baisse de la tva (de 5,5% à 2,5% pour le premier, de 10% à 5,5% pour le second) pour pouvoir redémarrer plus sereinement et éponger un peu les pertes liés à la fermeture administrative plus longue des établissements, dont nous ne connaissons d'ailleurs toujours pas la date de réouverture….
Pour remplir un peu les caisses de l’Etat, le taux de TVA de 20% doit être relevé : 1% d’augmentation de ce taux de TVA c’est 7 milliards d’€ de plus dans les caisses !
Pour favoriser la production française et sauvegarder les emplois, un taux de tva différent devra être appliqué si le produit est importé de l’étranger. Un taux de 21% sur les produits français et un de 24% sur les produits étrangers rapporterait aux alentours de 20 milliards d’€ aux caisses de l’État. L’augmentation des prix entre les produits français, européen, et étranger serait en moyenne de 2%, beaucoup plus faible que le pouvoir d’achat lié au passage des 39h et l’augmentation du salaire net. Bien sur, l’augmentation des recettes de TVA compensera la perte des charges patronales. Cela ne vous rappelle rien ?... la TVA sociale tout simplement !
L’harmonisation des charges patronales des entreprises
Depuis 2004, il existe une réduction des charges patronales, appelée Fillon, pour les salaires allant du smic à 1,6 fois le smic. Si cette réduction a permis de réduire le cout du travail du salaire minimum par rapport à nos voisins européens, son mode de calcul a des effets pervers sur le cout du salaire en général et qui a pour conséquence d’un nivellement par le bas des salaires. En effet plus on augmente le taux de la base horaire du smic, moins la réduction de charge patronale en numéraire est élevée ! Exemple pour un salaire au smic a temps complet vous aurez une réduction de 400€ , et pour un salaire 1,3 fois le smic, de 200€. Ce que regarde un chef d’entreprise, c’est le coût final. Et on s’aperçoit qu’au smic on paye même moins de charges patronales que le salarié ! Et je suis bien placé car moi-même sur des postes non qualifiés je ne peux pas augmenter les salaires car si j’augmente le brut de 10%, le coût total lui aura augmenté de 20% !
Pour niveler les salaires vers le haut il est indispensable d’harmoniser la réduction des charges patronales pour les petits salaires de 1 à 1,5 fois du smic avec une seule réduction numéraire de 400€ . Si cette règle est appliquée je suis convaincu que beaucoup de petites entreprises augmenteraient les salaires pour fidéliser leurs salariés.
La baisse du nombre de fonctionnaires
Il y a bien un niveau qu’il faudra baisser de manière drastique ce sont les dépenses de l’État et des collectivités régionales, départementales et municipales. Le principal enjeu sera de baisser la masse salariale sans baisser la qualité du service publique ou de mettre en danger certains secteurs comme le corps médical ou sécuritaire a qui nous devons tant dans cette crise sanitaire.
Jusqu’à maintenant on n'a eu droit qu’à une guerre de chiffres de nos gouvernants ou candidats : non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, réduction des effectifs de 500.000, pour l’un, de 250.000 pour un autre, et même de 100.000 par le candidat Macron, bref des chiffres à l’emporte pièce.
Le premier levier sera l’augmentation du temps de travail passant lui aussi comme dans le privé à 39h.
Pour avoir une vrai stratégie à moyen terme, un audit doit être fait sur la fonction publique au niveau national, territorial, à chaque étage et par secteur : nombre, niveau des catégories A, B et C, pyramide des âges pour évaluer les départs à la retraite à cinq ans. Une fois cet audit réalisé, voire dans quels services nous devons augmenter les effectifs, dans lesquels nous devons les baisser, et en combien de temps c’est réalisable. Dans des domaines comme la santé où nous manquons d’aides-soignants, infirmiers, médecins et la sécurité ou la présence d’effectifs de policiers nationaux, municipaux sur le terrain fait défaut on recrutera. Dans les autres telle la fonction administrative qui peut être réduite à terme grâce aux moyens technologiques d’aujourd’hui, on ne renouvellera pas tous les départs à la retraite. Comme dernier levier nous pouvons former des fonctionnaires dans les secteurs trop pourvus actuellement pour qu’ils intègrent ceux en manque.
Une fois cela réalisé, on pourra annoncer un chiffre de la réduction du nombre de fonctionnaires.
Cette mesure de réforme de la fonction publique qui était déjà urgente depuis vingt ans, devient vitale pour non seulement nos finances, mais aussi pour sauvegarder notre service de qualité auprès de la population.
Une vraie réforme des retraites
Notre système de retraite est depuis 1945 un système par répartition où ce sont les cotisations des actifs qui paient les retraites de nos ainés. Jusqu’en 1981, le départ de l’âge légal était à 65 ans : il y avait deux actifs qui travaillaient pour un retraité, et la durée moyenne de vie h/f était de 72 ans (en augmentation constante depuis 1945). On peut dire que la durée moyenne d’une pension de retraite était perçue pendant sept ans à cette époque là.
Pour se faire élire à la Présidence de la République, François Mitterrand avait dans ses propositions la baisse de l’âge de la retraite à 60 ans. Une fois élu, il n’avait bien sûr pas le choix que de mettre cette réforme en place ce qui a été une gravissime erreur et un manque de vision que nous payons encore aujourd’hui. Alors que le chômage étaient de plus en plus important, que la durée de l’espérance de vie augmentait, on ne pouvait que creuser le déficit de notre système de retraite et le mettre continuellement en péril.
En 2010, avec une espérance de vie à 80 ans, un départ à la retraite à 60 ans, ce n’est plus sept ans de pensions de retraites à payer mais vingt ans. De plus avec l’arrivée progressive de la génération « baby-boom », le nombre d’actifs étaient quasiment le même que les retraités ! Nicolas Sarkozy et François Fillon ont réussi à pousser non sans mal la retraite à 62 ans, ce qui loin d’être suffisant pour avoir des effets à court, moyen ou long terme, avec en plus un retour à 60 ans pour certains mis en place par leurs successeurs, là aussi pour appliquer une promesse démagogique de campagne.
La réforme proposée par Emmanuel Macron en 2019, en mettant en place le système par point est une bonne chose. Mais sans toucher à l’âge légal, l’effet ne sera pas à la hauteur de l’enjeu.
Il n’est pas lieu ici de commenter le travail des séniors et le taux de chômage élevé de cette catégorie, mais simplement d’apporter des solutions pour sauver les retraites et garder un niveau décent de revenus pour tous.
Petit rappel sur nos voisins européens et l’âge légal du départ à la retraite : 65 ans pour l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie, la Belgique, la Suisse, 67 ans pour l’Allemagne (toujours montré comme LE MODELE), 69 ans pour le Portugal.
Oui, nous devons augmenter l’âge de base de la retraite à 65 ans dès 2020 et envisager comme l’Allemagne à 67 ans à l’ horizon 2025 sinon notre système ne survivra pas !
L'expression "âge de base" n’est pas choisi par hasard, car si 65 ans est une bonne base, nous pourrions partir plus tôt en prenant en compte de façon plus simple que ça ne l’est aujourd’hui la pénibilité, ou d’autoriser de partir plus tard si on veut continuer à travailler comme le demande beaucoup de nos seniors.
Pour ce qui concerne le calcul de la pénibilité, il faut codifier comme nous le faisons pour les activités des entreprises, chaque métier exercé et donner un pourcentage de pénibilité, qui permettra de gagner des trimestres de cotisations et un départ plus tôt que l’âge de base. Par exemple un métier codifié avec un taux de pénibilité de 125% et qui a été exercé pendant quatre ans ferait gagner une année de cotisation et permettrait de prendre sa retraite à 64 ans.
Même si on a cotisé tous les trimestres, l’autorisation de continuer après 65 ans demandée par beaucoup, car cela permet de garder le même revenu et de ne pas se retrouver avec une perte parfois jusqu’à 50%, sera tout aussi bénéfique pour les finances de l’État que pour l’économie : d’un coté l’État économisera la pension de retraite, encaissera des cotisations, et l’économie en profitera du fait que le pouvoir d’achat de la personne ne baissera pas tant qu’elle continuera à travailler.
Cette crise est sans précédent. Tant que le virus circule et qu’un vaccin n'est pas disponible, nous ne retrouverons pas une activité normale.
Nous devrons tous, à notre niveau, contribuer à l’effort national, abandonner certains privilèges, pour aider notre pays à se relever.
Les entreprises devront travailler autrement, sur de nouveaux schémas, diversifier leurs activités.
Ne restons pas dans une idéologie fermée, si nous faisons preuve de pédagogie, et si nous prenons le temps de la concertation avec les différents acteurs, nous pourrons y arriver. Maintenant il faudra des hommes et des femmes de convictions qui nous gouvernent
dans les années à venir et j’espère que la droite républicaine française sera capable de relever ce défi.


Les trois piliers du vote à droite — immigration, insécurité, identité — forment désormais un socle commun
Ce que les états-majors n’osent pas faire, les électeurs le feront



EXCLUSIF- Après les révélations du Figaro sur l’existence de dizaines de millions d’euros de subventions attribuées à des organismes proches de l’islam radical, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad tape du poing sur la table, et appelle à renforcer la lutte contre les discours de haine.
Paris fera-t-il plier Bruxelles? Selon les informations exclusives du Figaro , la France va dénoncer très prochainement auprès de la Commission européenne les multiples financements que l’UE a attribués à des organismes promouvant l’islam radical, l’antisémitisme ou le séparatisme.
Dans une note consultée par Le Figaro , qui sera portée par le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, Paris appelle «l’Union européenne à redoubler ses efforts» dans la lutte contre l’antisémitisme et contre les discours de haine, et à «défendre les valeurs européennes (...) en évitant tout financement à des entités et personnes hostiles aux valeurs européennes». Ces « défaillances (...) sont de nature à nuire gravement à l’adhésion de nos concitoyens au projet européen» , peut-on aussi lire.
«Scandales réguliers»
D’après une source proche du dossier, cela fait suite à des «scandales réguliers» qui ont été révélés par Le Figaro il y a quelques semaines, et qui «démontrent un défaut de vigilance de la Commission et une capacité des organisations islamistes à se jouer de sa naïveté».
Rappelons en quelques lignes le fonctionnement des subventions européennes. En théorie, toutes organisations cherchant à en profiter doivent porter des actions «respectant les valeurs de l’UE» , à savoir la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit ou les droits de l’homme. Une fois les subventions approuvées en commissions - et il en existe pléthore -, elles sont référencées dans le système de transparence financière (STF), un site internet public dont le contenu est actualisé tous les 30 juin, et accordées dans le cadre de «programmes» et par des agences européennes spécifiques.
À titre d’exemple, l’UE a engagé en septembre 2024 une contribution de près de 2,5 millions d’euros pour le projet «LIFE Vinoshield» , qui cherche à protéger les vignes européennes contre les effets du dérèglement climatique. Un autre projet plus controversé, celui du « Coran européen » , qui souhaite prouver que «le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l’identité religieuses européennes médiévales et modernes» , a lui reçu 9,8 millions d’euros de subventions du Conseil européen de la recherche depuis son lancement en 2019. Des dizaines de milliers de projets aux ambitions aussi diverses que variées sont référencées ainsi sur le STF.
Une université qui appelait à l’«intifada mondiale»
Avec cette note, le gouvernement entend surtout dénoncer les organisations proches de l’islam radical ayant profité de l’argent européen. L’association FEMYSO, pour «Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants» , qui représente une trentaine d’associations de jeunesse dans 22 pays européens, est notamment en ligne de mire. Elle a reçu plus de 210.000 euros de l’UE. Pourtant, l’association a toujours été réputée comme étant proche des Frères musulmans.
Après avoir critiqué plusieurs lois françaises, notamment celle interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école, FEMYSO, par la voix de sa présidente Hande Taner, avait critiqué la France dans une vidéo en novembre 2021, dans laquelle elle clamait que «la plus grosse exportation de la France est le racisme». Des propos tenus après le retrait d’une campagne de communication que l’association avait réalisé pour le Conseil de l’Europe, qui mettait en avant des affiches pro-voile, sur lesquelles on pouvait lire: «La beauté se trouve dans la diversité comme la liberté dans le hidjab» ou «Apportez de la joie, acceptez le hidjab».
L’ONG internationale Islamic Relief Worldwide a, elle, reçu pas moins de 18.834.433 euros de l’Europe entre 2014 et 2020. Cette association qui se présente comme caritative a pourtant été classée comme «terroriste» par Israël, la soupçonnant de financer le Hamas. L’un de ses responsables avait aussi qualifié en 2020 les juifs de «petits enfants de singes et de porcs». Son successeur avait lui caractérisé le Hamas comme étant le «plus pur mouvement de résistance de l’histoire moderne».
Les subventions versées à l’université islamique de Gaziantep sont également dans le collimateur de Paris. Cet établissement, situé en Turquie et qui a intégré le programme Erasmus+ en 2022, a profité d’un programme de subventions de 250.000 euros. Ses recteurs successifs avaient pourtant légitimé les mariages incestueux entre oncles et nièces, affirmé que les athées «adorent le diable» , que l’homosexualité est un «trouble psychologique» et appelé à une «intifada mondiale».
Près de deux millions d’euros ont aussi été versés à l’université islamique de Gaza, «établissement qui a accueilli des cadres du Hamas tels qu’ Ismail Haniyeh et Mohammed Deif » , expliquait au Figaro la sénatrice UDI de l’Orne Nathalie Goulet ( L’argent du terrorisme , éditions Le Cherche Midi, 2025).
«Lignes directrices»
Pour endiguer cette dilapidation d’argent public, la note portée par Benjamin Haddad soumet plusieurs propositions, comme la mise en place d’une «procédure de filtrage» et de «lignes directrices», pour que les agences européennes approuvant les subventions puissent être guidées face à des «concepts parfois abstraits, comme l’“hostilité aux valeurs européennes”», indique au Figaro notre source proche du dossier.
Elle appelle aussi à vérifier l’identité et les antécédents des personnes associées aux entités faisant la demande de financements. Actuellement, seuls les antécédents de l’entité elle-même sont scrutés - ce qui avait d’ailleurs été dénoncé en avril dernier par la Cour des comptes européenne dans un rapport au vitriol, portant sur l’opacité des subventions distribuées par l’UE. On pouvait y lire qu’ «aucune vérification n’est réalisée (par les gestionnaires) sur la dépendance financière ou les sources de financement (des entités subventionnées), alors que cela aurait permis d’obtenir des informations utiles sur les personnes qui se trouvent derrière (elles)».
La lutte contre l’antisémitisme comme priorité
Enfin, cette note prône une meilleure lutte contre l’antisémitisme, alors que les discours antijuifs ont explosé dans toute l’Europe depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, et la guerre à Gaza qui a suivi.
Pour ce faire, Paris compte proposer d’étendre le champ des «eurocrimes» - ces méfaits considérés comme graves dans toute l’Union (terrorisme, mariage forcé...) - aux discours et crimes de haine.
La France appelle également la Commission à «utiliser tous les outils à sa disposition pour réguler les très grandes plateformes en ligne, en particulier grâce au règlement européen sur les services numériques (DSA)» , et à enseigner la mémoire de la Shoah dans tous les établissements scolaires en Europe.
La Commission européenne cernée de toutes parts
Cette note dite «libre» sera présentée dans un premier temps ce lundi à la ministre fédérale autrichienne des Affaires européennes, Claudia Plakolm, lors d’une réunion à Paris à laquelle le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et Benjamin Haddad doivent participer. Elle sera ensuite présentée formellement au Conseil des affaires générales (CAG), où les ministres des affaires européennes de l’ensemble des 27 ainsi qu’un représentant de la Commission européenne se réunissent une fois par mois.
Le sujet des subventions de l’UE se veut de plus en plus prégnant au sein des partis politiques. Toujours selon nos informations, à la suite des révélations du Figaro , la délégation du Rassemblement national au Parlement européen, menée par Jean-Paul Garraud, a adressé le 24 avril dernier une lettre à Ursula von der Leyen. Le courrier, cosigné par l’ensemble de la délégation dont Jordan Bardella, demandait à la présidente de la Commission européenne «de mettre fin définitivement à la subvention de toute association, ONG, université et autre structure liée de près ou de loin à l’islamisme. Il est temps que l’Union européenne mette fin à sa naïveté», pouvait-on lire. Pour l’heure, ce courrier est resté lettre morte. À voir si la note du gouvernement connaît le même sort.




