3 questions à ... Patrick Beissel
3 questions à ... Patrick Beissel

Nouvel interview très intéressant autour de nos 3 questions avec Patrick Beissel, conseiller municipal et métropolitain de Tournefeuille, et délégué départemental de Force Républicaine
Que signifie pour vous « être de droite »?
D’abord je n’ai pas honte d’être de droite et de l’afficher. Combien de fois, et encore aujourd’hui, reconnaitre que l’on est de droite vous fait passer illico pour un extrémiste.
En vrac, être de droite c’est : Reconnaitre le mérite. Respecter les choix issus des urnes. Aider plus qu’assister. Accueillir ceux qui souhaitent vivre chez nous s’ils adoptent nos règles de vie. Arrêter de s’auto-flageller parce que, vues d’aujourd’hui, des décisions anciennes ne seraient plus acceptables. Etre pour un Etat fort dans ses missions régaliennes. Refuser le « politiquement correct ». Responsabiliser les gens de leurs actes et ce dès l’école. Mettre fin aux incivilités quotidiennes. Refuser la présence de zones de non-droit sur notre territoire.
Bref, tout ce qui ne se fait plus beaucoup aujourd’hui.
Pourquoi vous êtes-vous engagés en politique ? Quels rêves/quels idéaux vous animent ? Quelles lignes voudriez-vous faire bouger?
Je n’ai jamais été engagé politiquement de manière active. J’ai passé la plus grande partie de ma carrière professionnelle à l’étranger, ce qui rendait la chose difficile. Ce qui ne m’a jamais empêché d’avoir des convictions et de les défendre .Je m’étais toujours dit qu’à la retraite, j’essaierais d’avoir un rôle dans la commune où je résiderais. C’est venu plus tôt que prévu en 2007, lors de la Campagne Sarkozy. Elu à Tournefeuille en 2008, puis en 2014, et toujours dans l’opposition. J’ai pris une part très active à la campagne Fillon.
J’avais une vision un peu naïve de la politique communale. Je pensais que les clivages Droite-Gauche pouvaient être mis de côté quand il s’agissait de décisions très locales. Mission impossible, il est d’ailleurs singulier qu’à chaque fois qu’un maire est interrogé par les médias sur une décision purement locale, on indique son appartenance politique, comme si cela pouvait avoir une influence.
Cet exercice est d’autant plus difficile que Tournefeuille revêt un poids politique important dans la stratégie métropolitaine et on ne peut être, et dans l’opposition, et prendre une part active aux décisions relatives à la commune. Certains ont essayés, sans succès. Les décisions locales sont parfois contradictoires avec les décisions métropolitaines. Il nous est arrivé, élus de la majorité comme de l’opposition, de devoir voter différemment en Conseil Municipal et en Conseil Métropolitain.
Ce que je déplore, et surtout à l’approche des échéances électorales, c’est le côté systématique des postures. « Vous n’êtes pas de mon camp, dès lors vous vous trompez ». On le constate aujourd’hui avec la crise du coronavirus. Certes le gouvernement n’a pas toujours été cohérent dans la gestion. Mais ceux qui critiquent auraient-ils été meilleurs ? On a critiqué Roselyne Bachelot qui avait commandé trop de vaccins…. Et aujourd’hui elle est encensée.
Au plan national, on ne peut éviter clivage droit-gauche. Il
y a des différences fondamentales entre les deux approches. Mais le discours de
droite doit être plus clair. Il s’est au cours des années trop imprégné de
discours centristes qui l’éloignent de ses valeurs première. A force de ne pas
vouloir répondre, en les niant, aux
questions soulevées par les plus
extrêmes parmi les gens de droite, on a complétement perdu notre âme.
Quels constats faites-vous sur le climat politique en général en France? Quelles sont vos peurs? Vos espoirs?
En 2012 nous devions avoir une campagne « Sarkozy - Strauss Kahn », on a eu Hollande. En 2017, nous devions avoir une campagne « Fillon - Le Pen », on a eu Macron. L’homme, ou la femme que l’on attend, n’est pas au rendez-vous. A chaque fois pour des éléments annexes, même si on ne doit pas les cautionner.
De Gaulle disait déjà que la France était un pays difficile à gouverner. J’ai le sentiment aujourd’hui que cela devient de plus en plus impossible. Quelle que soit la décision prise, il y a toujours une minorité agissante pour contrecarrer et faire basculer la décision. Les syndicats, les gilets jaunes, les zadistes… et cela dans la rue et non plus dans les urnes. Les élus et le gouvernement n’ont plus aucune autorité. Forcé de rendre des comptes au quotidien, tantôt critiqué par l’un, tantôt par l’autre, aucune action sur le long terme ne peut être menée. On gère au jour le jour. Les médias, surtout les chaines d’info continue, ne filtrent plus aucune information et laissent parler n’importe qui sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas et qui deviennent une vérité première parce que « Vu à la télé »
Personne ne fait plus confiance aux politiques. Cela se traduit dans les urnes par des taux d’abstention de plus en plus importants.
La droite est devenue peureuse et tente le compromis permanent. Elle en oublie ses valeurs. Trop de voix discordantes au sein des LR, refus de prendre en compte les raisons pour lesquelles une grande partie de notre peuple se tourne vers d’autres horizons.
J’attends l’homme providentiel. C’est dans les gênes de la droite que d’avoir un patron « naturel » comme l’était Nicola Sarkozy. Les primaires ne servent qu’à semer la zizanie.
Faire de la politique ce n’est pas à mes yeux plaire aux électeurs du prochain vote, mais avoir une vision à long terme, même si cela doit faire mal.
Les prochains mois seront intéressants à vivre. Quand je pense que nos ainés n’ont pas hésité à partir en guerre et rentrer en résistance alors que le souci de la plupart des gens est aujourd’hui de savoir si l’on va pouvoir se promener sur les plages.







