Réforme des lois bioéthiques de juin 2021
Réforme des lois bioéthiques de juin 2021

Le mois de juin aura été catastrophique pour la France : je ne parle pas de l’élimination de l’équipe de France par la Suisse aux tirs aux buts après prolongation le 28 juin ; ce n’est que du sport, la loi du sport est d’accepter la défaite. Mais l’abandon par la France le 29 juin des lois bioéthiques, qui faisaient l'honneur et la fierté de notre pays depuis 1994, depuis 27 ans, un peu plus d’un quart de siècle…
Honte au Président de la République Emmanuel Macron, à son Premier Ministre Jean Castex, à son Ministre de la santé Olivier Véran et au Gouvernement, de n’avoir tenu aucun compte de la vaste consultation menée sous l’égide du Comité Consultatif National d’Ethique en 2018, baptisée “Les États généraux de la bioéthique”, d’avoir bâclé le débat de société qui s’imposait avant une éventuelle révision des lois bioéthiques et d’avoir profité de l’impossibilité pour les Français de manifester leur opposition à ce texte à cause de la pandémie COVID19 pour faire passer en urgence absolue un texte qui aurait mérité une tout autre réflexion !
Honte aux 94 députés qui se sont abstenus, aux 42 députés qui ont voté blanc et aux 326 députés qui se sont laissés abuser par les lobbies et ont voté favorablement pour ce projet de loi destructeur !
Bravo par contre aux 115 députés courageux (77 LR, 10 UDI, 8 MODEM, 6 LREM, 2 AGIR, 2 Socialistes, 10 Non inscrits) qui ont défendu avec vigueur la sauvegarde des lois bioéthiques !
Ils ont été minoritaires, comme l’étaient les parlementaires qui ont refusé de voter les pleins pouvoirs à Philippe Pétain lors de l’Armistice de juin 1940, mais, comme eux, ils sont porteurs d’une immense espérance pour notre pays.
Bravo, avant eux, aux sénateurs, aux 23 associations de défense de la famille réunies dans le collectif "Marchons enfants", aux associations de juristes, à l'Eglise Catholique et aux Eglises Protestantes, aux Professionnels de l'Enfance ainsi qu’à l’Académie Nationale de Médecine, qui depuis 2 ans alertent inlassablement le Gouvernement et l’Assemblée Nationale sur les dangers du projet de loi.
Quelles sont les victimes de cette loi ?
• Ce sont bien sûr d'abord les enfants, pour lesquels les députés créent une inadmissible discrimination, créant avec « la PMA sans père » des orphelins de père dès leur conception, avant même la naissance.
• Ce sont les femmes, car avec l’autorisation de la congélation des ovocytes, la nouvelle loi autorise les entreprises, et en particulier les multinationales, à exiger des jeunes femmes qu'elles congèlent leurs ovocytes de façon à ne réaliser leur grossesse qu'après avoir donné le maximum de leur jeunesse à l'entreprise.
• Ce sont les homosexuels, que les législateurs stigmatisent et insultent une nouvelle fois en imaginant qu’ils préfèreraient satisfaire, à tout prix, leur désir légitime d’avoir un enfant plutôt que d’exercer leur volonté responsable de ne pas mettre au monde des enfants privés dès la naissance des apports complémentaires d’un papa et d’une maman.
A qui profite le crime ?
• A la société CRYOS, basée à Aarhus, 2ème ville du Danemark ; c’est une multinationale du sperme, avec une part écrasante de ce marché juteux ; elle mène depuis des années un lobbying intense pour faire adopter par la France et d’autres pays européens la “PMA sans père”. Jusqu’à présent en France, tous les éléments issus du corps humain devaient être gratuits : don du sang, don de sperme, don de rétine, don pour les greffes de rein ou de cœur... Mais jusqu’à aujourd’hui, la PMA s’effectuait au sein de couples infertiles et dans 96% des cas c’était le sperme du mari qui était utilisé. Dans 4% des cas, on faisait appel à un donneur.
Il y a certes aujourd’hui un certain nombre d’abus dans la pratique de la PMA réalisée par certaines cliniques et certains couples, qui ne sont pas vraiment infertiles, mais souhaitent aller plus vite que la conception naturelle ; mais il n’y a aucune mesure avec ce qu’il adviendra si le projet d’extension de la PMA est acté par la Loi et se généralise aux couples de lesbiennes, aux femmes seules...
Dans 100% des cas, il faudrait faire appel à du sperme étranger, fourni par la multinationale CRYOS, qui s’approvisionne principalement dans les pays du Tiers-Monde et dans les prisons américaines, où les dons de sang et de sperme sont rémunérés et constituent un précieux argent de poche pour les détenus. Ce serait une explosion du chiffre d’affaires réalisé en France par cette société, mais aussi l’abandon d’une valeur fondamentale de la médecine dans notre pays : la gratuité des éléments du corps humain.
• Au concurrent danois, l’European Sperm Bank, basé à Copenhague, ainsi qu’à d’autres entreprises européennes plus modestes.
• A certains laboratoires sans conscience qui devraient se livrer à ce type d’opérations comme leurs confrères espagnols.
• A certains gynécologues français sans foi ni loi, qui bravant le serment d’Hippocrate, s’adonnaient depuis des années à ce fructueux trafic, mais qui risquaient cependant, selon l’article 511-24 du Code pénal, cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Jean-Louis Reuland







