Municipales Toulouse       « S’occuper aussi de ceux qui vont mal »

  • par Natacha Gray
  • 09 déc., 2019

Première partie : Un bilan déjà fort satisfaisant dans l’action sociale et solidaire


Première partie : Un bilan déjà fort satisfaisant dans l’action sociale et solidaire


En présentant, le 11 novembre dernier, deux recrues « sociales » [1], appelées à figurer sur le quota « société civile » de sa liste pour les prochaines municipales, Jean-Luc Moudenc expliquait son choix par le fait que ce volet, qui comprend en particulier l’aide aux migrants et au logement pour les plus fragiles, avait pris une importance croissante au cours de son mandat municipal et qu’une de ses nouvelles priorités serait ainsi de s’occuper davantage encore de « ceux qui vont mal ». Ces besoins nouveaux, appelés de toute évidence à s’accroître encore au cours des années à venir, supposent donc des élus plus nombreux et compétents, amenés à se mobiliser davantage sur le sujet de l’exclusion et de l’intégration, ce qui explique la proposition faite à ces deux responsables d’associations. Ce faisant, le maire répondait également par anticipation à la gauche qui l’attaque régulièrement sur le sujet, lui reprochant de ne parler que de « ceux qui vont bien ».

 

À tort, car l’équipe municipale actuelle fait déjà beaucoup, c’est ce que nous rappellerons aujourd’hui dans une première partie, qui dresse un bilan globalement positif de l’action accomplie.

 

Mais elle pourrait faire encore mieux, et éviter certaines maladresses de ses représentants en termes de communication, et surtout corriger les erreurs et injustices commises par les associations partenaires. Ce sera l’objet demain de la seconde partie de cet article.

  

Première partie : Un bilan déjà fort satisfaisant dans l’action sociale et solidaire

 

La solidarité recoupe un grand nombre d’actions. Nous insisterons dans cet article sur la question centrale du logement, et prioritairement sur l’accueil des populations dites « migrantes » (demandeurs d‘asile, immigrés économiques…). Préoccupation essentielle car tout le reste (scolarisation, formation, apprentissage de la langue, accompagnement vers l’emploi, aides sociales diverses) n’a de sens qu’à partir du moment où la personne ou la famille aidées bénéficient d’un toit et d’une relative stabilité.

 

Le constat est évident

 

Le constat de besoins croissants en termes de logement est évident. Il n’est pas besoin de statistiques pour constater, depuis quelque années, l’afflux croissant de personnes d’origine étrangère sans revenus, originaires d’Afrique noire, du Maghreb et de plus en plus d’Europe de l’Est et des Balkans, notamment au travers de leurs stratégies de logement qui impactent de manière visible des portions croissantes de la ville: campements de tentes visibles dans les rues, caravanes de « gens du voyage » (dans chaque espace laissé disponible, à l’intérieur de l’espace urbain (exemple : avenue de Fronton sur le parking de l’ancien Point Vert) et hors des limites de la ville (exemple : route d’Espagne entre la rocade et le Cancéropole), squats multiples là où des bâtiments en voie de requalification restent inoccupés trop longtemps et sans surveillance. A noter qu’un squat démantelé (ou en voie de l’être) provoque, par transfert, quasiment systématiquement la création d’un autre squat : ainsi en est-il du squat Russel, dans le quartier du Busca, dont les membres sur le point d’être expulsés sont partis en mai dernier occuper l’immense îlot Oasis avenue de Muret, alors qu’EDF était sur le point d’en conclure la vente à l’entreprise Kauffman & Broad[2] qui y projette la construction de logements et d’un centre de services à la population. De même le campement sauvage de Roms du Carrefour Langlade a-t-il migré à la fin de l’été quelques centaines de mètres plus loin juste avant l’expulsion de ses habitants autorisée par la Préfecture, obligeant désormais les services à recommencer la procédure. Et il est tout aussi évident que ce phénomène va croissant : pour reprendre l’exemple ci-dessus, alors que les squatteurs du site EDF comptaient en mai 2019, de leurs propres dires, un peu plus de 300 personnes, les habitants eux-mêmes et des associations avancent aujourd’hui, six mois plus tard, des chiffres allant de 800 et 1200, même si un nombre inférieur aurait été comptabilisé après recensement par les services compétents.

 

 

La mairie, contrairement à ce qui se dit à gauche, agit déjà beaucoup.

 

La Mairie de Toulouse ne reste pas sans réaction, contrairement à ce que prétend la gauche toulousaine. Les services municipaux concernés sont déjà très actifs pour ce qui relève de leur compétence en matière d’aide à ces gens « qui vont mal »: le troisième adjoint au maire, Daniel Rougé, est notamment chargé de la Coordination des politiques de solidarité et des affaires sociales ainsi que des politiques de prévention et de la lutte contre l’exclusion. Comme les maires de quartiers concernés par les squats et logements insalubres, ses services, très actifs, travaillent en concertation avec les associations comme par exemple Terre Horizon, dont le directeur rejoint la liste municipale (cf. note 1) ou le Touril, chargées d’accueillir et de trouver un hébergement pour des familles ou personnes dans le besoin.

 

La « méthode toulousaine », qui a inspiré d’autres métropoles comme Strasbourg, se traduit par un accompagnement social (dialogue via une association référente, intégration par l’apprentissage de langue car la plupart des nouveaux arrivants ne parle pas, ou mal, le français, la scolarisation des enfants, la recherche d’emploi…) et bien sûr un recensement afin de déterminer les urgences, établir qui peut prétendre à rester sur le territoire français, voire accéder au statut de réfugié…, avant tout démantèlement des occupations illégales. C’est ainsi par exemple que les services de la ville, en partenariat avec Toulouse Habitat, ont relogé en juillet 2017 vingt-deux familles de gens du voyage du camp de Ginestous dans un immeuble dont une partie donne sur l’avenue de Muret, sis aux numéros 1, 3 et 5 de la rue d’Alès, (devenue impasse depuis) : les familles, accompagnées par deux associations, Terre Horizon et Soleilha 31 à l’origine de la proposition, ont signé un contrat les engageant en retour à un certain nombre d’obligations, entre autre le respect du voisinage et à la scolarisation des enfants. Le relogement devait être provisoire car la réhabilitation/transformation du bâtiment, abritant autrefois des officiers de l’armée de l’air, était prévu pour fin 2019 afin d’offrir des logements sociaux et étudiants, fortement déficitaires comme dans toutes les grandes métropoles.

 

Ajoutons néanmoins que cette méthode, qui se refuse à une expulsion immédiate par la force publique des habitants illégaux quand il s’agit de squats, présente par ricochet l’inconvénient d’imposer aux populations résidentes et aux commerçants, de façon plus durable, des populations qui n’ont pas toujours les « codes culturels », comme disent les tribunaux, ni le même mode de vie (par exemple, pour les gens du voyage, la gestion des déchets, une vie nocturne à l’extérieur bruyante), quand il ne s’agit pas d’une hausse des incivilités, des bagarres, des agressions, voire des conflits communautaires et de territorialisation. Cela suppose évidemment d’être à l’écoute de ces populations résidentes, ce qui n’est pas toujours le cas comme nous le verrons en deuxième partie. C’est l’envers (l’enfer ?) du décor d’une politique qui présente des réussites indéniables pour ce qui est des populations, essentiellement migrantes, qui ne vont pas bien. Mais qui, retour du balancier, se fait généralement au détriment d’autres populations qui, par contre-coup, vont nettement moins bien et que les associations à l’origine de ces transferts ou maintien dans les lieux ignorent totalement.

 

La gauche soulève souvent la question des logements vacants que la ville, selon eux, ne mobiliserait pas suffisamment. Là encore il faut dépasser les postures idéologiques, les « il n’y a qu’à » et les procès d’intention. Il y aurait 40 000 demandes de logements sociaux et la moitié environ, selon les associations luttant pour le droit au logement, pourrait être satisfaite en réquisitionnant 23 000 logements vides. De la même façon, toujours selon les associations et la gauche, 240 000 m2 de bureaux inoccupés pourraient être utilisés. Or ce qui est vacant n’est pas nécessairement habitable. Beaucoup de logements, qui ne sont pas aux normes, ne répondent pas aux conditions d’habitabilité et nombre de petits propriétaires n’ont pas les moyens d’y remédier, malgré un dispositif [3] existant (« louer sans souci ») permettant aux personnes possédant un bien vacant depuis plus d’un an et qui s’engagent à le louer à des ménages aux revenus modestes d’avoir accès à des avances sur travaux. Selon Franck Biasotto, adjoint au maire en charge du logement et président de Toulouse Métropole Habitat[4], ce dispositif pourra encore être amélioré afin de mettre davantage de logements vacants sur le marché (par exemple en augmentant le plafond maximum des avances). Quant aux bureaux vides, comme à Langlade, ils se situent souvent, l’immobilier de bureau échappant aux contraintes des logements, soit dans des zones concernées par les PPRI ou les PPRT[5], soit soumis au Plan d’exposition au bruit (avions). Donc même si la ville le voulait, elle ne pourrait pas les transformer en espaces d’habitation.

 

En outre, l’objectif de mixité sociale (économique, ethnique et culturelle, par âges variés…) est une ligne directrice dans la politique de logement de l’actuelle municipalité. Dès qu’un espace de plus de 2000 m2 [6] se libère dans un espace urbain, la ville applique systématiquement la règle des 30% de logements sociaux. Quand la parcelle est trop petite pour atteindre cette proportion, on l’augmente ailleurs dans le même secteur, dans la mesure du possible, la mairie visant avant tout la mixité sociale sur l’ensemble de la métropole, l’objectif étant d’éviter les erreurs du passé, c’est-à-dire la concentration de populations fragiles sur quelques quartiers ghettos, comme le Mirail. Ceci dit la dispersion de populations non pas fragiles mais « difficiles » (deals, propagande religieuse vols, racket) que l’on éloigne des quartiers ghettos pour les installer dans des logements sociaux dans des quartiers tranquilles peut également totalement dénaturer la qualité de vie d’un quartier (exemple Sept-Deniers) si elles ne sont pas suivies comme elles le devraient par les travailleurs sociaux à l’origine de cette opération.

 

Enfin une politique de construction massive à Toulouse et sur l’ensemble de la métropole, que critique également souvent la gauche en dénonçant une frénésie immobilière de la municipalité (et le fait que ces constructions, favorisant la mixité sociale, ne sont pas seulement des logements sociaux)  permet, en augmentant l’offre de contenir l’augmentation des loyers.

 

 

Mais la solidarité n’empêche pas la fermeté, ce que la gauche peine à comprendre.

 

Les nouveaux droits s’accompagnent évidemment de devoirs et d’engagements, qu’il n’est pas toujours aisé de faire respecter. C’est ainsi que, sur les plaintes multiples des résidents et des commerçants de l’avenue de Muret exaspérés par des nuisances diurnes et nocturnes persistantes (vacarme de la part de populations habituées à vivre en plein air, parlant très fort, criant souvent et passant plus de temps dehors qu’à l’intérieur des logements attribués, notamment jusqu’à très tard en soirée), bagarres, petites incivilités en hausse inquiétante (vols à l’étalage, à l’arrachée ou à la roulotte, effractions de boîtes aux lettres, portails forcés, agressions) et même, dans les premiers temps, exhibitionnisme et harcèlement sexuel, entraves à la circulation, graves problèmes d’hygiène et de dépôts sauvages, mendicité agressive, insultes racistes…, face aussi à de nombreuses ruptures de contrat (non-scolarisation des enfants ou scolarisation en « pointillés »), la mairie et Toulouse Habitat ont rompu le contrat les liant à certaines familles, irrespectueuses des engagements pris, et n’ont autorisé finalement que 6 d’entre elles(sur 22) à rester fin 2017 et à bénéficier de ce processus d’accompagnement fort avantageux, l’objectif étant, à terme, de reloger ces populations et de leur permettre une autonomie par l’emploi. Cette intervention et cette fermeté ont permis une meilleure acceptation et intégration des familles respectant les engagements pris, le retour à un calme très relatif (suffisant néanmoins après la période trouble précédente à ramener le calme et la confiance chez résidents et commerçants) : la preuve en est qu’à ce jour il ne reste que deux familles de ces populations initiales, en voie d’intégration, et dont les enfants sont sérieusement scolarisés. Les autres, ayant « progressé » un peu plus vite, ont été relogées et se trouvent engagées dans un processus d’autonomie par l’accès à l’emploi. Malheureusement les espaces libérés ont été, entre temps, la nature ayant horreur du vide et certaines associations ne jouant pas le jeu du dialogue et de la confiance, squattés par d’autres populations migrantes, comme nous le verrons ultérieurement.

 

Car la solidarité n’exclut pas la fermeté : bien au contraire, les deux sont les deux faces d’une même politique qui suppose la confiance, le respect d’autrui et des engagements pris. C’est ainsi que lors de la présentation par mail (a posteriori) du projet (qui n’en était plus un puisque les populations avaient déjà été installées), le maire de quartier Franck Biasotto en mentionnait les initiateurs (les deux associations d’aides aux migrants : Soleiha31, Terre Horizon), les partenaires (Toulouse Habitat propriétaire des lieux et la mairie de Toulouse via le maire du secteur Rive Gauche) mais annonçait en même temps, preuve que les responsables de l’opération étaient parfaitement conscients, à l’avance, qu’en raison du fossé culturel l’intégration de ces nouvelles populations ne se ferait pas sans heurts ni problèmes, travailler en étroite concertation avec l’adjoint au maire chargé de la sécurité, Olivier Arsac. Le numéro d’Allo Toulouse était même rappelé aux habitants pour faire remonter les doléances et permettre aux services de la police municipale, ou nationale si elle était appelée, d’intervenir si nécessaire pour des questions d’hygiène, de nuisances sonores, d’atteintes aux biens ou aux personnes ou de maintien de l’ordre.

Car les droits s’accompagnent toujours de devoirs, un engagement suppose le respect bilatéral du contrat signé, la solidarité n’exclut pas la sécurité et il est évident à tous (sauf, cela va sans dire, aux idéologues de la Bien-pensance, aux partis de gauche désertés par leur électorat traditionnel qui racolent de nouveaux soutiens chez ceux qu’ils voudraient ériger en nouveaux damnés de la terre, et à certaines associations qui justifient ainsi la raison d’être de leurs financements par l’Etat et les collectivités) que l’injection de très fortes minorités allogènes (qui deviennent même une majorité visible comme entre la rue d’Alès et le squat d’EDF, ainsi qu’il est aisé de le constater tous les soirs après 19h), de cultures et de modes de vie différents, ne va pas sans fortement perturber l’équilibre des populations résidentes, modifiant la sociologie de certains quartiers et mettant en péril la tranquillité et la sécurité des habitants à qui l’on impose d’un seul coup des façons de vivre difficilement compatibles avec leurs habitudes.

 

Il s’agit également de veiller à la sécurité de ces populations fragiles. La politique de fermeté prend en effet en considération la sécurité non seulement des riverains mais aussi des populations concernées : par exemple des problèmes de risques électriques majeurs dans les squats ou, dans le cas des Roms de la rue d’Alès ou du Carrefour Langlade, enfants livrés à eux-mêmes, traversant en jouant des voies à forte circulation sans regarder, ou proies faciles pour des dealers et autres trafiquants que l’installation de ces populations démunies attire, ce à quoi les résidents assistent souvent, impuissants, nuitamment, du haut de leurs balcons. C’est un des aspects du problème que plusieurs dizaines de riverains, après plusieurs accidents évités de justesse, ont présenté avec inquiétude au maire de quartier, lors de la première réunion faisant le point sur les problèmes de la rue d’Alès il y a un peu plus de deux ans. Ils ont témoigné de la crainte de blesser ces enfants jouant dans l’avenue ou sur des carrefours très fréquentés mais également de la peur des représailles en cas d’accrochage, dans une assemblée très métissée, à l’image de ce quartier où la mixité n’est pas un vain mot et qu’il serait difficile de taxer de xénophobie ou de racisme.

 

 Parallèlement, la mairie lutte contre les campements illégaux lorsqu’ils concernent du moins des espaces dont elle a la responsabilité. Il en est ainsi de l’installation illégale de campements au cœur de la ville en prenant aujourd’hui des arrêtés de rue (ou d’avenue), dans leur entier et nommément citées, pour empêcher que les habitants expulsés ne réinstallent leur tente deux numéros plus loin comme ils le faisaient hier, habilement conseillés par des associations pro-migrants, ce qui rendait quasiment invisible cette action municipale de lutte contre les campements sauvages en centre-ville, chaque expulsion s’accompagnant d’une réinstallation à deux pas. Une fois délogées, ces personnes, aujourd’hui originaires d’Europe de l’Est et des Balkans (une majorité de Roms albanais) atterrissent généralement soit dans un centre d’accueil solidaire, surtout s’ils ont accepté d’être recensés, ou dans les squats, notamment celui de la rue d’Alès où ils ont remplacé en grande partie, mais de façon illégale les gens du voyage de l’ancien camp de Ginestous, empêchant de facto la poursuite du projet de Toulouse Habitat de réhabilitation du bâti.

C’est ainsi également que la Mairie a mené avec les associations et les services de la Préfecture le très long recensement du camp qui occupait les terrains jouxtant le carrefour Langlade : contrairement à ce qui se dit à gauche, rien ne se fait sans avoir préalablement examiné minutieusement chaque cas, afin de voir qui est éligible à une aide et à rester sur le territoire français : dans le cas de Langlade, il s’agissait de population extra-communautaires, dont, après examen des dossiers au cas par cas, aucun membre n’avait vocation à obtenir le statut de réfugié, donc expulsables. Ce qu’a entériné une décision de justice en novembre 2018. Il a fallu ensuite presque un an pour qu’elle soit matériellement applicable (forces de l’ordre en nombre suffisant) mais, manifestement prévenus, ces migrants ont déménagé deux jours avant l’expulsion, de l’autre côté de la rocade, donc à deux pas, sur des terrains non concernés par la décision de justice, ce qui oblige à remettre en place une nouvelle procédure, nécessairement longue.

 

Or c’est sur ce genre d’action, qui relève pourtant de la « simple » application du droit et qui n’intervient qu’à l’issue de très longues procédures (expulsion, plainte lorsque les squats ont lieu dans des immeubles ou sur des terrains relevant de la responsabilité de la mairie car lorsqu’il s’agit d’un espace privé, seul le propriétaire peut se pourvoir en justice, arrêté anti-campements de rue…) que la gauche se focalise pour accuser l’actuelle équipe de ne pas se préoccuper de ces populations fragiles, passant sous silence tout ce qui se fait en matière de relogement, d’intégration, d’accompagnement social solidaire au quotidien.

 

 

 

Pour conclure provisoirement …

 

Pour autant la municipalité peut-elle faire davantage : assurément oui. C’est ce que nous verrons dans une deuxième partie.

D’abord mieux informer, et cela sur la durée, les populations résidentes sur les actions menées, les blocages résiduels, les règles de droit ;

Deuxièmement montrer par sa présence et de plus fréquentes sollicitations à s’exprimer qu’elle ne les voit pas comme des citoyens sacrifiés au nom de la solidarité ;

Troisièmement, et c’est là le plus important, s’assurer que les acteurs locaux que sont les associations, lorsqu’elles sont partenaires de la mairie dans un projet, ne considèrent pas résidents et commerçants comme des paramètres négligeables, des « gens qui vont bien » par définition, sur le prétexte qu’ils auraient bénéficié d’un toit avant leurs protégés, ni comme des citoyens de seconde zone indignes de témoigner ou d’être entendus ou, lorsqu’ils font part de leur désarroi et que des doléances fondées s’expriment, suspectés au mieux d’impatience et d’intolérance, au pire de racisme ou de xénophobie. Car ces associations mènent leurs projets dans l’unique souci du mieux-être des populations dont elles s’occupent, et dans l’indifférence totale des effets durables de leurs décisions sur les autres populations résidentes A l’origine de la plupart des projets, supposées présentes sur le terrain (accompagnement, recensement, vérification du respect des règlements intérieurs et des engagements pris …), l’expérience montrent qu’elles ne cherchent pas à (re)connaître ni atténuer les conséquences de leurs décisions.

 

La municipalité décide donc d’amplifier son partenariat avec les associations au point d’en intégrer certains membres dans l’équipe municipale.

C’est une bonne chose s’il s’agit de rappeler à ses traditionnels partenaires devenus colistiers que l’amélioration de la situation de quelques-uns ne doit pas se traduire par une détérioration rapide des conditions de vie et de la sécurité de la majorité des autres.

 C’est une bonne chose si ces associations, désormais engagées au service du Bien Commun, acceptent de se préoccuper enfin de l’ensemble des citoyens d’un quartier, comme le doit tout élu municipal qui est au service non d’une communauté ou d’un groupe social, et s’engagent à ne plus agir exclusivement dans l’intérêt de quelques-uns (la clientèle habituelle des idéologues de gauche) au détriment des autres.

C’est une bonne chose si ces associations montrent qu’elles ont appris de leurs erreurs passées (cf. le fiasco sur le quartier de l’opération de la rue d’Alès portée par Soleilha31 et France Horizon), notamment que pour permettre à des gens de s’intégrer, il est contre-productif de les laisser entre eux, jusqu’à devenir majoritaires et conquérants en un lieu donné, au mieux dans un mépris total des populations résidentes, au pire dans un processus de territorialisation agressive.

C’est une bonne chose si ces responsables associatifs apprennent, en étant davantage sur le terrain et non en recevant les populations suivies dans leurs bureaux[7], sur tous les terrains (ce qui suppose de savoir traverser la rue pour échanger avec résidents et commerçants), et le pragmatisme et l’écoute, qui sont deux des principales qualités d’un élu local, et la prise en compte de la complexité, loin des « il n’y a qu’à » et de la pensée hémiplégique qui caractérise trop d’acteurs de la gauche bien-pensante, droitdelhommiste, idéologue et donneuse de leçons.

 

Ajoutons enfin que l’équipe municipale y trouverait un intérêt électoral évident car le mécontentement monte, chez ceux qui, résidents et commerçants, devant un immobilisme apparent et le silence assourdissant des initiateurs du projet, se sentent totalement abandonnés et sacrifiés. Comme l’a fort bien fait remarquer le président de la République le mois dernier, ce ne sont pas généralement ceux qui défendent les migrants qui vivent là où ils les installent.

 

Il suffirait pourtant de presque rien…          (à suivre)

 

 



[1] Fella ALLAL pour la SA Patrimoine Languedocienne et Gaétan Cognard pour France Horizon

 

[2] Projet retardé pendant plusieurs années par les recours successifs présentés par le Comité de quartier, dont le dernier venait d’être à son tour rejeté par la Justice. Le Maire de quartier, Franck Biasotto, avait pourtant maintes fois averti qu’un espace inoccupé aussi vaste attirerait nécessairement l’attention de squatteurs et des associations qui les soutiennent, et cela d’autant plus que le propriétaire, EDF, ne pourrait éternellement en payer à perte le gardiennage par chiens et vigiles. C’est ce qui s’est passé à quelques jours de la signature de la vente avec le promoteur immobilier.

 

[4] Et maire, entre autres, de quartiers où se concentrent des populations en difficulté : quartiers Bagatelle, Mirail-Université, Reynerie et Fontaine-Lestang

 

[5] PPRI : plan de prévention du risque inondation et PPRT : plan de prévention des risques technologiques.

 

[6] Seuil fixé par la mairie pour l’obligation de construire des logements sociaux, avant tout parce que les petites surfaces qui se libèrent comme celles que l’on trouve au centre-ville ne s’y prêtent pas, le bailleur social gérant plus facilement (suivi du locataire fragile) et avec des coûts moindres des logements regroupés et non épars à l’échelle de la métropole.

 

[7] Interpellée par l’assemblée, invitée à venir sur le terrain après 19h, et même à rester une soirée chez un résident, la représentante d’une des deux associations à l’origine de fiasco de la rie d’Alès, a époustouflé la salle comble en répondant qu’elle recevait ces populations (Roms) en ses bureaux, que là-bas tout se passait très bien, mais que ces bureaux fermaient dans l’après-midi donc que le soir il était impossible d’être là. Quant à l’autre, il était déjà … parti !

par Maxime (adhérant LD) 18 mai 2025


Un long plaidoyer pour le bien commun des français (et non de celui de leurs Politiques) par Maxime,un de nos fidèle adhérants :



Ce qui sous-tend de conduire, sans attendre, une réflexion de fond sur la position que l’on veut faire tenir (qu’il faut imposer ?) à la France...dès aujourd’hui.

Chacun sachant que les « cartons » de nos décideurs politiques sont plein de projets…d’hier, voire d’avant-hier.

Amis lecteurs, mon « billet d’humeur » prend la forme d’une revue de l’actualité, suffisamment variée, objective, honnête, abondée par des prises de position, analyses argumentées…recueillies dans des forums et débats divers, la presse de Droite comme de Gauche…

Point commun à ces sources ? un intérêt confirmé pour l’avenir de notre pays et la volonté, à partir de constats souvent sombres, de mettre en avant les nombreuses voies d’espoir, pour se projeter dans un avenir dont nous pouvons tous être acteurs, pour le bien commun.

Entre autres objectifs, nous nous devons d’interpeller nos « Politiques » (tout particulièrement ceux de Droite), pour leur rappeler qu’ils doivent associer…leurs électeurs, dans la construction de leur programme électoral de 2027.

Cette promenade au sein de l’actualité m’est personnelle et, bien sûr, je reste ouvert à toute opinion autre qui viendrait enrichir un échange.

L’actualité ne manque pas de sujets qui, au gré du quotidien, se chassent les uns les autres, évitant souvent à nos décideurs Politiques d’arrêter « en plein vol », le mouvement brownien de leur fuite et de leur absence de courage.

A la question, posée à nos dirigeants politiques : « devez-vous suivre l’opinion publique, quitte à s’assoir sur votre dignité et assumer ce que vous pourriez considérer comme un nivellement vers le bas, ou choisir de siffler la fin de la récréation, faire prendre conscience aux citoyens (même si ce doit être malgré eux), que leur légèreté les condamne, pour les engager à une réflexion sur leur avenir » ?

Leur réponse est connue : c’est…difficile.

Traduction : « il nous manque le courage nécessaire, alors ? fuyons ! »

Le monde médiatique, dans sa constante quête de sensation, cherche à nous immerger dès à présent dans cette future campagne présidentielle pour 2027.

Démarche qui convient sans doute fort bien à nos hommes politiques. Laissons les idées venir des citoyens et des médias, pour mieux ensuite suggérer : « certes, mais… ».

Quelle chance pour eux que cette actualité foisonnante, de la guerre en Ukraine aux taxes douanières imposées par Donald Trump, en passant par le procès de M Le Pen, l’élection d’un nouveau Pape...

Sans penser que ce pain béni, une fois consommé, les projettera à nouveau devant leur faiblesse.

Au plus grand plaisir de l’électeur, tant il semble souvent la partager ?

Pas si sûr

Et si nous « imposions » au politique de nous considérer, nous électeurs, comme acteur engagé - et non simple spectateur - de notre avenir ?

Et si l’on inversait (pour une fois) les rôles : que l’électeur soit force de propositions ?

Et si (osons le) l’indigence intellectuelle supposée de l’électeur ne le rendait pas si ignorant de l’évolution du monde qui l’entoure, c’est-à-dire…le sien, et demandait autre chose que d’adopter la confortable position du « suiveur » ?

Vous, Politiques, qui pour beaucoup avez si peu le sens de l’engagement et du résultat ; et si nous, électeurs, l’avions…pour vous ?

Et vous « obligions » de l’avoir ?

Parlez-nous, non pas de ce qu’il nous ferait « plaisir » d’entendre, mais de ce que la France DOIT entendre, et sachez-nous en expliquer les véritables raisons.

Il ne s’agit évidemment pas de devenir plus « carnivore qu’herbivore », ni même de chercher à restaurer un quelconque « lustre d’antan » non ; nous demandons, de manière ferme, que notre pays trouve la place qui est la sienne dans le concert des grandes nations, de celles dont on écoute l’avis.

Position qu’il a eue et n’aurait jamais dû perdre avec de vrais Hommes politique, et non des politiciens.

Point d’angélisme, ni de vœux pieux, dans ces propos, mais une volonté d’engagements, d’actes, de votre part.

Rappelons-nous seulement le titre d’un livre d’un candidat (de Droite, malheureux) à une élection présidentielle : « la France peut supporter la vérité ».

Alors, électeurs de toutes les régions de France, unissez-vous ? Pas forcément.

Les nombreux forums, commissions, associations…qui ont été créés à l’issue de la crise des « gilets jaunes » ont montré que collecter une énorme somme d’avis les plus divers, voire les plus iconoclastes, aboutissait souvent à un bouillonnement de propositions, recevables seulement pour ceux qui n’auront pas à les mettre en place.

La « commission climat » en est une bonne illustration.

A l’inverse, pour écouter, recevoir, engranger, valider…les idées, suggestions…que ses électeurs pourraient lui soumettre, le plus « productif » pourrait passer par un format type réunions politiques loco-régionales, des tables rondes, enquêtes numériques auprès des militants encartés…préparées en amont par le parti politique

Pour aboutir, la participation d’électeurs à des projets réellement novateurs passe par de « vrais » animateurs, capables de susciter la production d’idées, innovantes certes, mais surtout aptes à constituer un socle fiable sur lequel pourra se bâtir un programme viable.

Si les idées sont libres, l’animateur peut proposer des thèmes de réflexion, incluant notamment les fondamentaux.

En effet, une des finalités recherchées par le Politique reste la « faisabilité », car il devra les mettre en œuvre.
Mais, une fois ces grands intangibles définis ; les assortir de marges de manœuvre laissant à la créativité de l’électeur la possibilité de s’exprimer.
En d’autres termes, l’électeur doit évoluer progressivement de « citoyen à l’écoute » à « citoyen actif » puis « citoyen engagé ».

Pourquoi l’homme politique y gagnerait-il à avoir des « électeurs engagés » ?

Tout simplement parce que son électorat potentiel comprend « également » (au regard des inévitables « suiveurs ») des chefs d’entreprise, des professionnels et amateurs confirmés habitués à réfléchir à l’avenir, des étudiants ayant choisi leur formation pour être des acteurs, n’ayant pas peur des idées les plus osées…Et ça, le « Politique » le sait.

Rappelons cette savoureuse citation, entendue chez des hommes qui savaient de quoi ils parlaient (A Einstein, M Pagnol, W Churchill…) : « Tout le monde savait que c'était impossible, jusqu'à ce qu'un imbécile qui l'ignore se présente et le fasse ». Peut-on remplacer « imbécile » par « électeur ayant des idées » ?

A une autre échelle, mais dans le même ordre d’idée, on citera la récente révolte des grands patrons contre l’Europe, qu’ils ne perçoivent que comme bureaucratique, et non politique. Entravant leurs actions, depuis des décennies, via des exigences (normes, réglementations…) nuisant à la compétitivité des entreprises (écologie, énergie, automobile…). Alors que, si on les avait écoutés…

Chacun a pu entendre à ce sujet P Pouyanné (Total Energies) ; B Arnault (LVMH) ; dans un registre un peu différent, ME Leclerc (Groupe E Leclerc) …

Leur résumé : « nous partons au front (les marchés mondiaux) avec un boulet aux pieds ».

Résultat, la réindustrialisation stagne et les budgets R&D sont en baisse, obérant notre capacité à préparer, pour l’avenir, une France forte.

On se lance ?

A partir de quelques thématiques d’actualité dont la probabilité qu’elles aient une incidence, de réelle à forte, sur l’avenir, qu’il soit proche ou lointain pourrions-nous, électeurs engagés, faire quelques remarques/suggestions ?

Et, surtout, dont nous estimons indispensables que les programmes politiques pour 2027 les intègrent comme indispensables données, si peu abordées jusqu’ici en dehors du cercle des « gens qui savent ».

Dans ce « billet d’humeur », je vous propose de faire un point sur la Défense, la Géopolitique, la Politique et l’Economie.

Amis lecteurs, si vous en êtes d’accord, un prochain billet abordera l’Intelligence Artificielle, l’Energie, l’Agriculture ou autre, selon l’accélération de l’actualité de ce 21è siècle.

N’oublions pas, la politique, c’est du temps long, au cours duquel il faut se garder d’opposer le cercle de la raison et le populisme.

Politiques, écoutez Pierre Manent lorsqu’il dit : « Etat de droit et souveraineté populaire ne sont pas contradictoires, mais complémentaires ».

Ecoutez encore Albert Thibaudet (Idées politiques da la France-1932) : « savoir faire la synthèse entre le libéralisme (système de coexistence dans l’espace) et le traditionalisme (système de continuité dans le temps) ».

Politiques, ce qui me paraît presque comme étant le plus grave : comment peut-on préparer, voire même envisager l’avenir quand celle qui en est le socle même – la jeunesse – n’est pas formée aux grands défis qui l’attend ?

Or, ces défis sont certains. Oh, pas tellement « techniques » (on arrive toujours à les résoudre), mais bien plus graves : sociologiques.

Les français en général, et la jeunesse en particulier, semblent délaisser de plus en plus les réalités, qui demandent de la force pour être affrontées, au profit de cocons protecteurs, qui leur évitent de voir la vie telle qu’elle est.

Même si – note d’espoir - ces jeunes ont fait l’objet, récemment, d’une étude de l’Institut Montaigne, qui tempère un certain nombre d’idées reçues sur eux (des Tanguy, réfractaires au travail... ?).

Les 3 chercheurs à l’origine de l’étude ont interrogé le rapport au travail de 6000 jeunes, montrant qu’ils font preuve au contraire d’un fort attachement à ce dernier, parfois plus que leurs aînés, à condition (c’est leur 1er critère) qu’il soit bien rémunéré, ce qui symbolise l’indépendance. La qualité de vie au travail est également mise en avant.

Les « satisfaits » représentent 1/3 des sondés.

Pour autant, doit-on se « satisfaire » de ce pourcentage, qui ne représente qu’une faible minorité ! Au prétexte que l’on part de très bas ?


POLITIQUE ET ECONOMIE

Etat des lieux

Alors que l’histoire du Monde est en plein bouleversement, et que les européens s’activent, notre action publique reste fidèle à elle-même, immobile, figée dans le déni, déconnectée de toute réalité.

Plus que jamais, nos gouvernants communiquent, sans agir. Qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé…les craquements sont de plus en plus visibles. L’absence de décision politique permet à nos gouvernants de « durer », péniblement, érigeant l’apathie en méthode.

A leur décharge, souvenons-nous de cette maxime d'Henri Queuille, président du Conseil sous la IVe République : « L'immobilisme est en marche, rien ne pourra l'arrêter ».

Raymond Aron est plus que jamais d’actualité : « Quand les hommes ne choisissent pas, les événements choisissent pour eux ».

Bien que la Cour des comptes dénonce une dépense publique qui a connu en 2024 sa plus forte hausse en volume des dix dernières années, ainsi qu’une absence de mesures structurelles, et des prévisions macroéconomiques irréalistes, le gouvernement reporte à juillet 25 l’adoption de mesures (qu’il présentera comme) adéquates.

Problème : en 2025, la réduction du déficit public repose en partie sur une hausse de l'imposition des bénéfices des grandes entreprises mais aussi, sous forme déguisée, des particuliers. Quant à la (faible) réforme des retraites, et la minceur des pistes d’économie, la pusillanimité du gouvernement les met en péril.

Une note de Fipeco, fondée sur les dernières données d’Eurostat, précise que la dette s’est alourdie de presque 15 points de Pib entre 2019 et 2024, soit la 2ème pire évolution de l’Union Monétaire.

« Nous dépensons 8 points de PIB de plus que la moyenne des pays de l’Union européenne. Soit 230 milliards d’euros de plus par an !

Or, ces milliards supplémentaires ne financent pas les politiques publiques du futur, stérilisant tout projet d’avenir.

La dépense publique en France ne baisse pas, mais augmente, passant de 56,9 % en 2023 à 57,1 % en 2024.

L’État lui-même, plus que jamais, doit dès aujourd’hui revoir à la baisse ses coûts de fonctionnement.

Si les prévisions de recettes des impôts, taxes et cotisations sociales sont erronées, les prévisions de dépenses le sont aussi ».

Récemment, le chef du gouvernement a précisé que « l’on ne travaille et produit pas assez, que l’on dépense de l'argent qu'on n'a pas ».

« Il est question de dire la « vérité », dit François Bayrou, s'exprimant à l'issue d'un comité d'alerte à propos du budget 2026, la charge de la dette étant partie pour atteindre les 100 milliards d'ici 2029.

Slogan affiché : « La vérité permet d'agir ». Mais sa méthode est connue : ne surtout pas annoncer de décisions de réformes, encore moins de coups de rabot.

François Ecalle, dans son dernier livre, Mécomptes publics (Odile Jacob), raconte quarante ans de dysfonctionnements et de tentatives avortées de réformes.

Ouvrage très argumenté, édifiant et donc très crédible de la part de cet expert des finances publiques, internationalement reconnu.

La fiscalité pèse sur l’activité des entreprises, avec des impôts les plus élevés du monde en proportion du revenu national, comme le poids des règlementations.

Deux facteurs résument ces constats sur l’entreprise. D'une part, le coût élevé du travail : une heure travaillée dans l'industrie, charges sociales comprises, coûte en France 48,20 dollars, contre 43,70 dollars aux États-Unis et 28 dollars en Espagne…

D'autre part, la faiblesse relative des compétences de la population active.

Et pourtant, nos défauts nationaux – quantité de travail produite trop faible ; fiscalité et addiction à la dette records – sont bien connus de chaque français (contribuable ?).

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Et pourtant, malgré les apparences, les « fondamentaux de l’économie française » ne sont qu’en sommeil.

A lire Business France, notre pays « a su démontrer sa résilience et son attractivité auprès des investisseurs étrangers » qui ont confiance dans ses atouts structurels et ses capacités d’innovation.

La France demeure attractive car elle conserve de solides atouts : “un corpus réglementaire et fiscal qui donne confiance et des atouts liés à notre bassin académique, la profondeur de notre recherche et la qualité des infrastructures”,

Quelques exemples, parmi de nombreux autres, prouvant (mais était-ce nécessaire ?) que nos grands groupes, mais aussi ETI, PME…sont parfaitement aptes à relever les défis du futur.

Des acteurs souverains de la tech (Dassault Systèmes, Bouygues Telecom) ont su s’associer avec une entreprise publique (La Poste) et un financeur (la banque des territoires), pour proposer leur propre solution d’hébergement de données.

Spécialiste des circuits intégrés, Vsora, pépite française, annonce une levée de fonds de 40 millions d'euros pour produire ses premières puces dès cette année. Face à Nvidia, l'entreprise entend proposer une technologie plus efficace pour l'inférence (utilisation des modèles d'IA).

Ou encore Technique Solaire, le développeur poitevin indépendant qui avance simultanément sur plusieurs segments de marché tant en France qu'en Espagne et aux Pays-Bas.

Puisque nous aimons l’avenir et les grands défis, citons encore l’engagement français dans le « new space », qui veut défier les américains. Avec 200 start-up, la France se positionne en leader européen.

Malgré des difficultés, les divisions spatiales d’Airbus et de Thalès songent à fusionner. L’effervescence est grande dans le spatial français. Le virage du CNES vers le new space s’est accéléré en 2021, notamment en partageant avec des start-up des connaissances.

A écouter nos grands décideurs : « Le plus grand combat aujourd’hui, ce n’est pas contre les géants du numérique, c’est contre l’idée que nous ne pourrions pas construire une alternative ».

Concernant l’Etat lui-même, Mélanie Joder, la directrice du Budget, demande une « baisse ambitieuse des effectifs de l’État, et que chaque dépense publique soit « réinterrogée à l’aune de son utilité, de son efficacité, de son vecteur de distribution, de la pertinence de la mission qu’elle sert et de moyens globaux dont disposent les ministères ». Les mesures d’économie devront être « fondées sur une interrogation systématique de la pertinence des interventions de l’État ».

Toujours à contre-courant, notre socialiste ministre de l’économie a déclaré le 4 avril 25 – au lendemain de l’envoi de sa circulaire par la directrice du Budget – qu’il refusait d’envisager « de nouvelles coupes dans les dépenses publiques ».

Alors ? Partez, Mr le disciple de T Piketty, allez NUIRE ailleurs, 74% des patrons de TPE n’ayant pas confiance en la politique économique du gouvernement (baromètre Fiducial/Ifop-La Tribune).

Le Sommet pour l’action sur l’IA qui s’est tenu à Paris en février 2025 a permis au Gouvernement de lancer, le 7 avril 2025, un appel à manifestation d’intérêt autour de solutions « sur étagère » d’intelligence artificielle générative pour le secteur public.

Objectif : accélérer la transformation des administrations publiques par le renforcement du recours aux technologies de l’intelligence artificielle générative.

Pour autant, peut-on se prendre à rêver d’une administration subitement devenue performante grâce à l’IA, avec des effectifs réduits, des processus simplifiés, des règlements devenus lisibles, des délais de traitement raccourcis, etc ?

On peut en douter : Laurent Marcangeli, ministre de la fonction publique, disait que, pour lui, l’IA « n’a pas vocation à remplacer les agents, mais à leur simplifier la vie ».

Bref, il s’agit d’abord d’utiliser l’IA au service des fonctionnaires, et non pour générer des économies !

Sauf que, ailleurs…ça marche : au Royaume-Uni (gouvernement travailliste), à Hong Kong, au Canada, etc. ça se met en place !

L’Allemagne, avec 15 millions d’habitants de plus que la France, a 5 millions de fonctionnaires alors que nous en avons 5,7 millions

Une fois de plus, en France le gouvernement se refuse à lier l’IA à la diminution des dépenses et à la réduction des effectifs de la fonction publique

Alors... ? PARTEZ, Mr le ministre de la fonction publique !

Autre thème sur lequel nous voulons entendre vos projets, Mmes et Mrs les Politiques : la transition énergétique et l’écologie.

Honte à vous, Politiques de Droite qui avez, depuis des décennies, abandonné à la gauche le monopole de l’écologie (comme celui de l’audiovisuel).

Le résultat : une escrologie politique et punitive

Un exemple ? Safran, groupe international de haute technologie opérant dans les domaines de l’aéronautique, de l’espace et de la défense, renonce à implanter des usines sur des territoires dirigés par des écologistes. C’est ce qu’a récemment déclaré son directeur général, pointant les obstacles à la réindustrialisation.

Gérard Larcher sur BFMTV : « nous sommes le pays le plus normé de l’Europe ».

Irrémédiable, cet abandon de l’écologie par la Droite ? Non ! Politiques de Droite, vous disposez d’un vivier, signifiant, au figuré, « un milieu favorable au développement d'idées, de personnalités, de talents ».

La Droite est parfaitement capable de construire un avenir plus durable, débarrassé de la police politique des escrologistes, au profit d’une science moderne, à laquelle le citoyen a envie d’abonder, au profit d’un futur désirable.

Pour conclure sur ce thème

« Politiques », nous n’attendons surtout pas de vous que vous décidiez, planifiez, orientez…en lieu et place des vrais créateurs de richesses : les entrepreneurs ; mais seulement que vous les aidiez en mettant en place le contexte favorable qui leur permettrait de faire réussir la France : arrêt de la production de normes mortifères pour les projets d’avenir, fiscalité non confiscatoire, prise en compte des réalités telles qu’elles existent et non telles que vous souhaiteriez les diriger…

En clair, mêlez-vous seulement de ce qui vous concerne, notamment la prévention des potentielles dérives et utilisez votre devoir de trancher seulement à bon escient.


DEFENSE

Etat des lieux

La défense du territoire français est essentiellement européenne, les grands enjeux géopolitiques ne permettant pas à un pays isolé de mener une politique cohérente sur ce thème.

Guerre en Ukraine, menaces russes, désengagement des États-Unis sur le Vieux Continent… Le climat géopolitique de ces derniers mois pousse les Européens à investir massivement dans le domaine de la défense.

Le vieux (1952) projet de constituer une « Europe de la défense » va-t-il devenir une réalité ou est-il, au contraire, voué à rester une chimère ?

Tout récemment, Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert-Schuman, s’est exprimé sur ce sujet. « : Ce concept d'Europe de la défense était une tentative, au sein de l'Union européenne, de construire progressivement un outil commun. Mais cet outil n'a jamais été clairement défini. Aujourd'hui, la priorité n'est pas tant l'Europe de la défense que la défense de l'Europe, y compris au-delà de l'Union européenne.

L’Union européenne agit comme un facilitateur, voire un financeur, des efforts des États membres. Il ne s'agit pas de dire que l'Europe de la défense est impossible, mais il s'agit plutôt de reconnaître que l'Union européenne peut contribuer à la construction d'une défense ».

Gérard Araud, chroniqueur : « tout indique aujourd'hui que les États-Unis entendent se dégager du conflit ukrainien à tout prix et rapidement, et que le sort de ce pays leur est indifférent alors que la Russie, qui a le sentiment d'avoir le temps de son côté, ne renonce pas à l'objectif de vassaliser son voisin.

En cas de non réaction des européens, tout l'équilibre géopolitique de notre continent en serait durablement bouleversé. Dans ce contexte, un sort particulier risquerait d'échoir aux États baltes , que leur géographie physique et humaine et leur petite taille exposeraient d'autant plus aux entreprises russes.

Quoi qu’il en soit, les opinions publiques européennes ne sont pas prêtes à un conflit de haute intensité. Les Russes le savent.

Les États-Unis ont des intérêts de plus en plus divergents de ceux de l'Europe et souhaitent se concentrer sur l'Asie ».

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JD Giuliani : « : la coalition des volontaires semble être la formule la plus efficace pour répondre de manière unie à des problématiques de défense et de sécurité. La France défend depuis longtemps l'idée que l'argent européen doit bénéficier aux Européens, et il existe désormais un consensus sur ce point. Ces dix dernières années, 80 % des acquisitions militaires de l'Union européenne ont été réalisées à l'extérieur, dont 63 % aux États-Unis ».

G Araud : « La France a d'ores et déjà déployé aux côtés d'autres États des troupes en Estonie  pour avertir la Russie qu'une éventuelle agression contre ce pays déclencherait un conflit qui engagerait l'ensemble de l'Otan. Ce n'est pas assez.

Les Européens doivent être en mesure de se défendre. Ce qui suppose un effort budgétaire sur le moyen et long terme  mais aussi une adaptation de leur posture de défense.

Il n'y a pas aujourd'hui de continent plus pacifique que l'Europe mais son histoire nous apprend que la faiblesse aiguise l'appétit des dictateurs. « Si tu veux la paix, préparer la guerre », disaient les Anciens ». Il évoque la nécessité d’« européaniser l'Otan ».

Bémol majeur : les eurodéputés italiens de Fratelli d'Italia viennent de voter contre la première véritable tentative de structuration d’une industrie de défense indépendante des États-Unis. L’Europe de la Défense pourrait-elle se faire sans l’Italie ?

L'Agence européenne d'innovation de rupture (Jedi) a publié, jeudi 13 mars 25, son rapport « Make European Defense Great » qui demande aux dirigeants européens  d'« arrêter de se faire des illusions sur la situation actuelle », de « faire des économies massives en réduisant drastiquement la complexité » des processus, de « mener des transformations radicales » et de préparer l'avenir en façonnant des « ruptures technologiques ».

« Les Européens doivent passer d'une phase de conflits asymétriques contre des acteurs non étatiques ou de petits États à une ère de conflit potentiel avec des adversaires de même puissance », explique Antonio Calcara, directeur du programme géopolitique et technologies à la Vrije Universiteit de Bruxelles.

« Pour la France, comme pour l'Europe, l'avenir va se jouer dans les six à vingt-quatre mois, et cela va déterminer notre rang pour la prochaine décennie », abonde Kévin Martin, expert en défense à la Fondation pour la recherche stratégique.

Problème : l'armée française est une des moins munitionnées d'Europe, et doit redévelopper des compétences perdues, muscler son renseignement et réduire sa cyber vulnérabilité.

FX Bellamy (eurodéputé du PPE)

Le Parlement européen adopte EDIP, le programme européen de l’industrie de défense pour sortir de la dépendance américaine.

Les Français, paradoxalement, n'étaient pas tout à fait unis alors qu'ils ont tout à gagner. On a ainsi noté l'absence d'implication du ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, réticent à toute initiative européenne dans ce domaine

« La dépendance passée des européens au matériel militaire US n'était pas un accident, mais un choix géopolitique assumé. Le principe, aujourd’hui, c'est un minimum de 70 % de contenu européen.

Critère déterminant : ces matériels ne doivent pas être soumis à une licence juridique extra-européenne. Ce qui a manqué à nos pays ces dernières décennies pour assurer plus souverainement leur défense, ce n'est pas la capacité technique, c'est la volonté politique.

Ce n'est pas un problème en soi d'avoir des échanges industriels et commerciaux avec un grand pays allié. En revanche, vivre sous l'injonction d'une dépendance structurelle, s'interdire de développer sa propre industrie de défense, c'est une faiblesse dont l'Europe doit sortir aujourd’hui.

Ce qui se dessine correspond, je crois, à ce que l'Europe doit faire : renforcer les États membres dans leur responsabilité pour la défense du continent, avec la diversité de leurs approches stratégiques ».

Le renforcement de la dimension européenne de la dissuasion française pourrait nécessiter plus de têtes nucléaires, d’avions, de sous-marins et de missiles.

Actuellement, elle repose sur environ 290 têtes nucléaires, installées sur les missiles balistiques M51 des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, ou sur les missiles de croisière ASMP-A des Rafale des forces aériennes stratégiques.

Mentionnons une composante majeure des futurs conflits de haute intensité : la cyberguerre.

Avec la riposte des généraux européens du cyber face à la Russie.

« Nos nations font face à des attaques hybrides dans le cadre d'une campagne russe », confirme un général-major belge. « Maintenant, le cyber est formalisé comme un milieu de combat », précise un autre général, français.

On distingue trois types d'offensives : les attaques criminelles, qui bloquent le système d'établissements pour exiger une rançon ; les attaques étatiques, qui tentent d'infiltrer des infrastructures clés ; les attaques militaires, qui visent les centres de commandement.

Heureusement, Les offensives russes « semblent » déclencher une prise de conscience européenne. « De manière plus proactive, nous allons bien plus au-devant. Nous ciblons les acteurs malveillants, nous les étudions et nous recherchons leurs traces dans nos réseaux pour les désactiver » (général belge).

Cependant, encore très en retard sur les ogres américains et chinois, l'Europe doit accélérer sur le cyber, cette guerre étant sans chars et sans règles.

Dès à présent, les généraux mentionnés esquissent les contours d'une cyberdéfense européenne encore en gestation, car toute l'Europe est ciblée.

GEOPOLITIQUE

Constat

Nous aimerions bien croire Frédéric Encel, essayiste et géopolitologue, qui vient de publier « La guerre mondiale n'aura pas lieu » (Odile Jacob).

Condition pour les plus sceptiques : accepter l'exigeant exercice de penser à rebours de leurs certitudes !

« La raison fondamentale qui éloigne le spectre d'une guerre mondiale repose sur le maintien de la dissuasion – pas uniquement nucléaire – entre des États potentiellement hostiles ou anciennement cobelligérants à leurs frontières. La guerre coûte toujours bien plus cher en vies humaines, en matériel et en finances que ce qui est initialement estimé, y compris pour le vainqueur. Cette dissuasion s'exerce aujourd'hui de manière incontestable à l'échelle planétaire.

Le rejet de la guerre est particulièrement fort aux États-Unis, où la population reste extrêmement réticente à s'engager dans de nouvelles aventures militaires extraterritoriales ».

Vladimir Poutine est brutal, assurément, mais pas suicidaire.

« La raison en est simple : il agit uniquement selon de stricts rapports de force. Or, le poids de l'Otan face à la Russie l'oblige à la prudence, à moins que le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ne nous fasse basculer dans un autre paradigme.

Nous pouvons raisonnablement imaginer que l’imprévisibilité de D. Trump, qu'elle soit organisée ou chaotique, pousse les adversaires des États-Unis à davantage de prudence.

Si l'on cherche des alliances militaires multilatérales sérieuses et intégrées, on ne trouve que l'Otan.

Si nous – les Européens – ne relevons pas le défi du rapport de force, ce qui nous menace n'est pas tant l'Apocalypse qu'une forme de soumission à des puissances dont les intérêts et les valeurs ne seraient pas les nôtres ».

Il nous faut apprendre à « naviguer » entre des perspectives de progrès infinis et de régressions considérables. Mais avec, et pour quelle, Politique ?

Timidement, quelques actions se mettent en place. Ainsi, Donald Tusk, Premier ministre polonais, sera en France pour signer, le 09 mai 25, un traité d'amitié historique, renforçant la coopération notamment dans la défense, l'énergie, le nucléaire, le scientifique...

La prudence s’impose cependant : lors du vote sur le Programme européen d'industrie de défense  (Edip-voir plus haut) par les commissions de l'Industrie et de la Défense, le 24 avril, l'ensemble des eurodéputés polonais membres du PPE a voté contre le texte.

Ce traité vient s'ajouter à ceux déjà conclus avec l'Allemagne (traité de l'Élysée en 1963, étayé en 2019 par celui d'Aix-la-Chapelle), l'Italie (traité du Quirinal en 2021) et l'Espagne (traité de Barcelone en 2023).

D’après Thierry Breton « Il faut dessiner un nouvel ordre mondial ».

« Il est possible que Donald Trump ait ouvert un guichet de négociation avec les 195 pays concernés par ses tarifs, afin d’engager avec chacun d’entre eux un rapport de force favorable aux États-Unis.

Sans vouloir rajouter de l’huile sur le feu, avec l’Accord sur les minerais ukrainiens, Trump a-t-il évincé l’UE de l’Ukraine, quand l’UE, fidèle à ses habitudes, s’est contentée de bonnes intentions » ?

Luc de Barochez (éditorialiste au Point), estime que « la grande gagnante de la guerre commerciale est sans doute la Chine, le vrai gain pour Pékin est politique, la faisant apparaître par contraste avec D Trump comme la seule grande puissance bienveillante, stable, favorable aux affaires et à la poursuite de la mondialisation. Si Pékin avait l’intelligence de mettre fin à ses pratiques anticoncurrentielles, l’Europe serait fortement incitée à resserrer les liens commerciaux avec elle et à creuser un peu plus le fossé qui la sépare de l’Amérique. De quoi conforter Xi Jinping dans sa conviction que l’Occident est fracturé, que sa décadence est inéluctable et que Donald Trump ne fait que l’accélérer ».

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« La Commission européenne, qui a délégation exclusive de négociation au nom des 27 États membres, doit organiser la riposte.

L’Europe doit chercher à élargir ses accords commerciaux avec d’autres géographies. Non plus avec des méthodes du siècle dernier et inadaptées à tout ou partie de la nouvelle réalité géopolitique, climatique ou économique, comme, hélas, ce fut le cas lors des négociations que l’UE a menées avec les pays du Mercosur. Mais en tenant compte des critères de réciprocité ».

Dans d’autres domaines d’actualité - terres rares, semi-conducteurs, cloud - l’Europe est également à l’épreuve de la souveraineté avec, comme constat une Chine qui contrôle 80 % des terres rares, indispensables à la transition énergétique, tandis qu’aux États-Unis, 90 % des données européennes sont hébergées par les géants américains du cloud.

Un rapport incisif que publie la fondation Terra nova, sous la plume de l'ingénieur en chef des Mines Pierre Jérémie, remet de l'ordre dans un concept – la souveraineté - devenu fourre-tout, et ancre sa réflexion dans le droit international et la philosophie politique.

Son constat est implacable : « Le marché intérieur n'est plus français. Il est européen maintenant, depuis 1957. »

L'Europe a construit une souveraineté économique commune très avancée, avec son marché unique et ses compétences étendues, mais les progrès de l'intégration politique n'ont pas suivi au même rythme.

Son rapport propose une approche plus rigoureuse de l’enjeu stratégique : sont stratégiques les secteurs « qui permettent à l'économie de se développer » ou « dont le bon fonctionnement est une nécessité pour le fonctionnement équilibré du marché intérieur ».

Pour restaurer la souveraineté économique, l'auteur avance des mesures précises ancrées dans le principe de réciprocité, c’est-à-dire l'exigence d'un accès équivalent aux marchés de nos partenaires en échange de l'accès à notre propre marché, qui peut se transformer en « arme de négociation massive » quand on dispose d'un marché de 400 millions de consommateurs.

Parmi les propositions les plus audacieuses : « un service douanier européen commun pour garantir une application uniforme des règles aux frontières extérieures et éviter les contournements via les 27 agences nationales actuelles ».

Nicolas Baverez, avocat et éditorialiste, décrit parfaitement les nombreux moyens possibles : « et si l’électrochoc Trump ressuscitait l’Europe… il est indispensable de déployer une stratégie offensive. À la BCE de lutter contre la surévaluation de l’euro et de l’ériger en une monnaie de réserve à part entière. À la Commission de rétablir la compétitivité et l’attractivité du continent en démantelant le carcan réglementaire qui bloque l’investissement et l’innovation. À l’Union, en revenant sur la répression financière, de mobiliser et d’orienter l’épargne européenne vers la réindustrialisation, l’IA, la transition écologique et le réarmement du continent. À l’Europe, en accord avec le Royaume-Uni, de se rapprocher de la Chine, de l’Inde et des grands pays émergents, qui rassemblent plus de 4 milliards d’hommes, pour recréer un système multilatéral en dehors des États-Unis, qui ne comptent que pour 13 % des importations mondiales ».

Autre motif d’espoir « intercontinental » : l'Afrique, longtemps perçue par les européens sous le prisme unique de l'aide, développe avec l’Europe une coopération intelligente, équilibrée et durable qui permettra de relever les défis du siècle. L’initiative EGAAD et sa stratégie de triangulation en sont la démonstration.

Enfin, l’Arctique, au cœur des défis du siècle ; la France -au sein de l’Europe – regardera-t-elle, une fois de plus, le train de l’histoire passer ?

Quoi qu’il en soit, la connaissance du futur proche devrait inciter nos dirigeants à augmenter de beaucoup l’intelligence des réponses à produire pour le monde de demain.

Terminons ce thème sur un appel d’A Minc à ne pas céder à la sinistrose. L’essayiste adresse un satisfecit à l’Europe qui, juge-t-il, dispose de tous les atouts pour devenir le nouvel eldorado mondial.

Heureusement…c’est bientôt Noël, alors…

 Pour conclure cette revue de l’actualité, mesdames et messieurs les « Politiques » : si vous manquez de courage, ce n’est pas le cas de nombre de vos électeurs.

Amis lecteurs, nous savons tous, d’EXPERIENCE, que ces lignes que j’ai plaisir à partager avec vous ont une éternelle vocation à rester…entre nous.

Formulé autrement : rester lettre morte.

Le « Politique », s’il aime immodérément s’approprier les idées d’autrui, les vide ensuite de leur substance, pour les transformer ensuite en propositions « politiquement correctes », dont il est certain qu’elles ne changeront ainsi jamais l’ordre des choses.

Ayant participé activement à plusieurs comités de réflexion (économie, agriculture…) d’hommes politiques de Droite, je peux en témoigner.

« Politiques » de tous bords (donc également de Droite) vous allez bientôt partir à la « pêche aux voix ». Un conseil : n’y allez pas seulement munis d’un haveneau et d’un seau.

Arrêtez de penser et d’agir à court terme. Laissez ce travail aux démagogues. Le « Politique », le VRAI, pense et agit pour le long terme.

Taux de confiance dans les politiques ? 18% Et alors ?

Le pire ennemi de la Droite étant la Droite elle-même, la question posée depuis 2012 est toujours d’actualité : a-t-elle VRAIMENT envie de revenir aux affaires ?


Sources : La Tribune, Les Echos, Le Point, Le Figaro, Revue de la CCIT, Forum économique de Toulouse, Forum Futurapolis planète, Forum Le Printemps du numérique, audiovisuel (LCI…)…





par Maxime Duclos 11 mai 2025

Les faits sont bel et bien présents. Depuis plusieurs années maintenant, nous assistons à la montée en puissance du camp national, du patriotisme et d’un sursaut identitaire et souverainiste.

Les raisons sont multiples, et bien connues aujourd’hui : insécurité, immigration de masse, baisse du pouvoir d’achat, et surtout la volonté orgueilleuse d’Ursula von der Leyen d’imposer une forme d’empire européen, une superstructure où les lois européennes priment sur les lois nationales.

C’est déjà une réalité, notamment en France, avec l’article 55 de la Constitution, qui donne la primauté aux traités internationaux sur les lois françaises, à condition qu’ils soient appliqués par l’autre partie. Cela permet au droit européen, issu de ces traités, de passer devant nos lois nationales, même si la Constitution reste au sommet de la hiérarchie juridique. C’est dans ce contexte que le camp national prend de plus en plus d’ampleur. Car ce que les peuples veulent, ce n’est pas Bruxelles, ce n’est pas les technocrates, c’est la souveraineté, la frontière, l’ordre, et le respect de l’identité de chaque nation. Mais cela dérange.

Et parce que cela dérange, tout doit être fait pour l’étouffer.

Commençons par les élections en Roumanie, où Călin Georgescu, indépendant et ancien membre du gouvernement, crée la surprise en obtenant environ 22,9 % des voix lors du premier tour de la présidentielle de novembre 2024. Bien que son score ait surpris les observateurs, ce n’est pas tant le résultat qui choque, mais bien la réaction du système. La Cour constitutionnelle de Roumanie a annulé le premier tour sous prétexte de soupçons d’ingérence russe dans le processus électoral, ce qui a mené à une nouvelle élection en mai 2025. George Simion, leader du parti AUR (Alliance pour l’unité des Roumains), a alors remporté le premier tour avec 40,5 % des voix. Ce résultat démontre que la résistance populaire contre l’élite bruxelloise et mondialiste ne cesse de croître. Quel ironie, que le peuple répond de plus belle.

Regardons maintenant l’Allemagne. En 2024, l’AfD (Alternative für Deutschland) a vu ses résultats augmenter dans certaines régions. En particulier, en Saxe et en Thuringe, le parti a fait des progrès significatifs, franchissant le seuil des 30 % dans certaines circonscriptions. Mais en mai 2025, l’Office fédéral de protection de la Constitution classe officiellement l’AfD comme organisation “d’extrême droite avérée”, ce qui permet aux autorités d’utiliser des moyens de surveillance importants. Cela inclut l’espionnage des communications privées, une mesure qui, en théorie, aurait pour but de protéger la démocratie contre des menaces extrémistes, mais qui constitue en réalité une atteinte directe à la liberté individuelle et à la démocratie elle-même. Ce genre de censure légalisée montre l’effort du système pour contrôler toute forme de contestation.

En Italie, la Première ministre Giorgia Meloni, issue du mouvement Fratelli d’Italia, a obtenu un soutien populaire massif en raison de ses politiques contre l’immigration illégale et de ses réformes économiques. Son gouvernement a réduit les flux migratoires grâce à des accords

bilatéraux avec des pays comme la Tunisie et l’Albanie, tout en s’attaquant au déficit public. Des résultats concrets, donc, mais qui sont systématiquement diabolisés par une grande partie des médias occidentaux, notamment en France, où elle est toujours présentée comme une menace fasciste. Ses réformes économiques sont pourtant saluées à l’international, notamment par les

investisseurs, mais en Italie et à l’étranger, les médias continuent de lui prêter des intentions autoritaires, au lieu de se concentrer sur ses réels succès.

En Autriche, le FPÖ (Parti de la liberté d’Autriche), bien que minoritaire dans le gouvernement, connaît une croissance continue. Le parti, dirigé par Herbert Kickl, a atteint 25 % lors des dernières élections législatives de 2024, une performance solide malgré les efforts des médias pour minimiser sa popularité et la diaboliser en raison de son opposition ferme à l’immigration et à l’UE.

Le cas de ces pays et partis est le reflet d’un phénomène qui s’amplifie à travers l’Europe. Ce n’est pas seulement l’extrême droite qui est victime de censure, mais bien toute forme de populisme nationaliste qui défie l’ordre établi. L’Union européenne et ses institutions font tout pour étouffer ces mouvements en légitimant des actions de censure et de répression. Mais les peuples européens, malgré les obstacles et les manœuvres de l’élite, continuent de se battre pour leur liberté, leur souveraineté et leur identité.

Aujourd’hui, la démocratie européenne semble être un concept à géométrie variable : on peut voter, mais seulement si l’on choisit le bon camp. C’est cela, la véritable atteinte à la démocratie. Car tout doit être fait pour étouffer l’extrême droite, oui, mais en réalité, c’est surtout la volonté des peuples européens de décider pour eux-mêmes qui est mise en danger.

  Maxime Duclos


par Pierre Valentin (Auteur de "Comprendre la révolution woke") 3 mai 2025
"Aux yeux des auteurs, le wokisme constitue une incroyable régression de la rationalité au cœur même du temple de la raison et du savoir que devrait être l’Université"

Merci aux auteurs de cet ouvrage collectif pour leur courage dans un monde universitaire français désormais noyauté par cette idéologie ! Nous vous invitons largement à faire bon acceuil à cet ouvrage disponible depuis quelques jours dans toutes vos librairies !
Un premier paerçu à découvrir dans FigaroVox :

 

EXCLUSIF- Après avoir été déprogrammé par son éditeur, le livre paraît enfin cette semaine aux Presses universitaires de France. Un livre collectif qui pourrait être un tournant dans la bataille culturelle qui se joue entre wokes et antiwokes.

Rarement un livre aura été autant vilipendé avant même sa parution. Avant même que quiconque n’ait pu le lire. On dit que le monde de l’édition se nourrit de polémiques, mais Paul Garapon, qui dirige les Puf, le temple de l’édition universitaire, se serait bien passé de celle qu’a déclenchée l’annonce de la parution de "Face à l’obscurantisme woke". Au point que l’éditeur, pourtant initiateur du projet, a hésité à censurer l’ouvrage, sans doute effrayé par la campagne médiatique orchestrée par une partie du monde journalistique et intellectuel de gauche. Aux yeux des journalistes du Monde et de Libération , le seul titre du livre a suffi pour le disqualifier et instruire un procès en trumpisme  et en poutinisme à ses auteurs.


Côté intellectuels, c’est l’historien Patrick Boucheron, professeur au Collège de France et coauteur de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, qui a décoché les premières flèches. Le vendredi 7 mars, lors d’une conférence de presse à l’occasion d’une journée de mobilisation contre les coupes budgétaires opérées par Donald Trump au sein de la recherche américaine, il s’indigne : « On trouve aussi quelques idiots utiles dans l’Université. Il y a des livres qui continuent de paraître. Il y en a un aux Puf qui s’appelle Face à l’obscurantisme woke. Aux Puf ! Aux Puf ! » s’étrangle-t-il. La maison d’édition est tout près de céder devant la pression exercée par le mandarin. Au lendemain de la sortie de Patrick Boucheron, alors que le texte était édité, maquetté, la jaquette choisie, la parution annoncée pour début avril sur le site des Puf et sur les réseaux sociaux, la direction annonce dans un communiqué qu’elle suspend la publication. « À deux doigts de se trumpiser en publiant un pamphlet antiwoke, les éditions Puf rétropédalent  », peut-on lire dans Le Nouvel Obs.


Mais quelques jours après la polémique, sans doute par crainte d’apparaître comme un censeur, Paul Garapon revient finalement sur sa décision qu’il dit avoir prise dans l’urgence. Le livre est repoussé, mais pas enterré. Les lecteurs vont pouvoir se faire leur propre opinion. Le Figaro Magazine s’est procuré en exclusivité Face à l’obscurantisme woke , qui paraît cette semaine, pour juger sur pièces. Et rétrospectivement, on comprend mieux l’inquiétude des thuriféraires du wokisme.


Une contre-révolution scientifique

De nombreux essais sont déjà parus sur le sujet, mais ce qui a déclenché l’ire et suscité la peur de l’intelligentsia, c’est que Face à l’obscurantisme woke n’est en rien un pamphlet, n’en déplaise à une certaine presse. Il s’agit du fruit des travaux de chercheurs dont la légitimité académique est incontestable. Rassemblant les contributions de 26 auteurs (Nathalie Heinich, Sami Biasoni, Céline Masson, Samuel Fitoussi, Guylain Chevrier, Tarik Yildiz, Florence Bergeaud-Blackler, Renée Fregosi, Pierre-André Taguieff…), l’ouvrage de 460 pages est dirigé par trois universitaires reconnus : la professeur de lettres Emmanuelle Hénin, le professeur d’histoire Pierre Vermeren et le linguiste Xavier-Laurent Salvador, par ailleurs directeur de l’Observatoire du décolonialisme.

Nous sommes dans un délire idéologique, mais plus profondément dans une contre-révolution scientifique

Emmanuelle Hénin, professeur de lettres

Dans la bataille culturelle qui se joue actuellement entre wokes et antiwokes, le livre pourrait être un tournant. Il démontre d’abord la faiblesse intellectuelle du wokisme. « Ce qui caractérise le mouvement woke, c’est son ignorance et la pauvreté abyssale des raisonnements qu’il propose, ce n’est clairement pas une idéologie charpentée, structurée comme pouvait l’être le marxisme ou le maoïsme, analyse Emmanuelle Hénin avant de pointer les contradictions évidentes du mouvement  : Ne pas cesser de revendiquer les droits des femmes tout en clamant que la femme n’existe pas, il faut le faire. Encore hier, je suis tombée sur la vidéo d’une enseignante à Sciences Po expliquant qu’on ne peut pas garder la devise “ Liberté, Égalité, Fraternité ” car le mot “fraternité” exclut les femmes. Ce type de raisonnement absurde, on en trouve à la pelle par des gens qui sont pourtant professeurs ou professeurs des universités  », raconte-t-elle au téléphone, mi-amusée, mi-dépitée. Et de conclure : « Nous sommes dans un délire idéologique, mais plus profondément dans une contre-révolution scientifique. »

Pour les auteurs, le wokisme, comme l’indique le titre de leur ouvrage, est moins une idéologie qu’une nouvelle forme d’obscurantisme inaugurant un âge de la bêtise. S’il se réclame d’une démarche scientifique et se pare de la légitimité universitaire, il n’est rien d’autre qu’un charabia pseudo-intellectuel fondé sur quelques mots-clés : « hétéropatriarcat  », « racisme systémique  », « culture du viol  », « intersectionnalité »… Le caractère grotesque des sujets de recherche à la mode, qu’énumère Emmanuelle Hénin dans son introduction et qui attirent les financements au détriment de recherches fondamentales, est édifiant : « Musicologies gaies, lesbiennes et queer  » ; « hétéronormativité dans les sources : représentations et transgressions de l’injonction hétérosexuelle  » ou encore « Contre-je : genre et énonciations minoritaires en littérature  ».


Des institutions gangrenées

Aux yeux des auteurs, le wokisme constitue une incroyable régression de la rationalité au cœur même du temple de la raison et du savoir que devrait être l’Université. Ils y voient aussi une défaite de l’universalisme et une dérive totalitaire car cet obscurantisme s’impose par la terreur intellectuelle et la censure (annulation de colloques et de conférences, marginalisation et diabolisation des chercheurs non woke), et applique à tous les sujets une même grille de lecture identitaire et manichéenne opposant systématiquement les « dominés » aux « dominants », c’est-à-dire les femmes et les minorités (qu’elles soient ethniques, religieuses ou sexuelles) au « mâle blanc hétérosexuel occidental ». Le wokisme, en plus d’aggraver le déclin de l’enseignement et de forger une jeune génération d’ignorants, alimente ainsi les fractures communautaires et vient légitimer la rhétorique séparatiste des islamistes.


Les auteurs alertent sur l’ampleur du phénomène et son extension aux sciences dures. Certes, contrairement aux États-Unis, personne en France n’affirme que « les mathématiques puent le suprémacisme blanc ». Mais rappeler la réalité biologique des sexes peut s’avérer périlleux, et pas seulement. Au nom d’un constructivisme absolu, les sciences sociales woke dénient la biologie dans son ensemble. Le professeur Leonardo Orlando, contributeur du livre, a fait les frais de cette « biophobie » voyant son cours sur Darwin annulé à Sciences Po. Loin de se limiter aux seuls amphithéâtres universitaires, l’obscurantisme étend son emprise dans toutes les institutions (écoles, médias, entreprises et même Église) pour mieux tenter de redescendre dans la société.

Il faut notamment lire le chapitre de Vincent Tournier sur la manière dont le Conseil supérieur de l’audiovisuel (aujourd’hui Arcom) a contribué, sous couvert de nobles objectifs, au développement du wokisme, en particulier à travers son très contestable « baromètre de la diversité ». « Diversité », on l’aura compris, ethnique et non idéologique. L’obscurantisme woke est soutenu par l’ensemble des instances occidentales, de l’ONU et l’UE jusqu’aux institutions culturelles et organismes de pilotage de la recherche, CNRS en tête, souligne Emmanuelle Hénin dans son introduction. Dans l’entretien qu’ils nous ont accordé, Xavier-Laurent Salvador et Pierre Vermeren expliquent ainsi le rôle central et délétère joué par les institutions européennes. Acquises aussi bien à l’idéologie woke qu’à la rhétorique des Frères musulmans, celles-ci sont chargées d’orienter les crédits à la recherche. L’Union européenne a ainsi financé à coups de millions d’euros des projets de recherche sur la théorie du genre, mais aussi liés d’une manière ou d’une autre aux Frères musulmans.


Dernier exemple en date, le financement à hauteur de 10 millions d’euros d’un projet de Coran européen. C’est sans doute l’aspect le plus subversif du livre, celui qui explique la panique de certains universitaires et leur tentative de censure. Face à l’obscurantisme woke révèle en creux que le wokisme est aussi un moyen d’ascension sociale pour un monde de la recherche prolétarisé. Pour nombre d’universitaires déclassés, la conversion au wokisme permet d’obtenir de précieuses subventions et un certain confort matériel. Les intellectuels woke, pour certains d’entre eux, sont moins des militants sincères que des opportunistes instrumentalisant « les luttes contre les discriminations » pour mieux avancer dans leur carrière et asseoir leur pouvoir. Patrick Boucheron aurait-il été autre chose qu’un mandarin médiéviste connu des seuls spécialistes s’il n’avait enfourché le militantisme woke ?

Reflux américain, consolidation française

Dans le contexte de l’élection de Trump, Face à l’obscurantisme woke devrait susciter le débat en France. Mais paradoxalement, le reflux du wokisme aux États-Unis semble l’encourager en France. « Il y a une tentation française de vouloir jouer un mouvement de résistance face aux Américains et de positionner la France comme la nation woke », explique l’essayiste Pierre Valentin, contributeur de l’ouvrage. Le président de la République a ainsi invité les chercheurs américains qui seraient persécutés par Trump à venir poursuivre leurs travaux en France. Étant donné que ce sont les départements de sciences humaines les plus politisés des universités américaines qui sont visés par les coupes budgétaires du président américain, il y a plus de chances que nous attirions des apôtres du « genre » ou de la « race » que de futurs ingénieurs ou prix Nobel de médecine. Avons-nous vraiment besoin d’importer de nouveaux islamo-gauchistes ?


Au moment même où Emmanuel Macron faisait ces annonces, l’affaire Fabrice Balanche venait confirmer les constats de Face à l’obscurantisme woke sans que cela n’émeuve le président de la République. Après avoir été chassé de son cours par des « étudiants  » cagoulés et en keffieh aux cris de « sale sioniste, dehors  ! », le maître de conférences en géographie à l’université Lyon-2 et spécialiste de la Syrie se voyait lâché par toute sa hiérarchie. Isabelle von Bueltzingsloewen, présidente de l’université lyonnaise, s’exprimait après plusieurs semaines de silence, non pour condamner les injures et les intimidations, mais tout au contraire pour accabler son collègue. L’association France Universités, qui regroupe des dirigeants d’universités, loin de désavouer la présidente abondait dans son sens, dénonçant « les fantasmes d’islamo-gauchisme et de wokisme  » qui régneraient à l’Université. Fabrice Balanche a été placé sous protection fonctionnelle. Où ira-t-il se réfugier lorsque l’Université française sera devenue l’ultime refuge du wokisme ?


par Vincent Trémolet de Villers dans FigaroVox 2 mai 2025

Un éditorial court mais percutant deVincent Trémolet de Villerssur la menace existentielle du narcotraffic en France



« Ce que dit le narcotrafic de l’affaissement de la France »


Le trafic, la drogue et le crime organisé n’ont pas attendu notre temps pour semer la mort, mais il faut être Pangloss pour ne pas voir que nous ne cessons de franchir des seuils..

En France, le narcotrafic, c’est l’autre nom des conséquences. Quand un pays s’affaisse, cède aux pressions migratoires, relâche son autorité, dégrade son école, disloque les familles, efface sa culture, il laisse place à l’argent facile, à la violence sauvage, aux plaisirs autodestructeurs. En cinquante ans, nous sommes passés de Borsalino à la DZ Mafia. Le conseil municipal d’une petite ville de province qui, au début des années 1980, réglementait les alambics, découvre, dans ses rues, l’horreur du trafic de crack.

De Marseille à Saint-Ouen, le Petit Nicolas et ses copains marchent au parc ou dans la cour de l’école sur les seringues ou les sachets de poudre. Rennes résonne du bruit des kalachnikovs et, de Poitiers à Grenoble, les braves gens croisent, entre deux courses, l’un des trois mille « points de deal » qui gangrènent notre pays. Évidemment, le trafic, l’addiction, la drogue, le crime organisé n’ont pas attendu notre temps pour semer la mort, mais il faut être Pangloss pour ne pas voir que nous ne cessons de franchir des seuils. « Péages » à l’entrée de cités, partition du territoire, conférence de presse menaçante et maintenant attaques de prison : c’est tout l’ordre social qui est ébranlé. L’État tente de répondre, pied à pied, mais tout indique qu’il est débordé.

C’est pour cela que la loi portée par Bruno Retailleau et Gérald Darmanin était plus que nécessaire. Nécessaire mais certainement pas suffisante. Cette loi est un préalable, mais le sursaut doit être d’une tout autre ampleur. Il exige que les mots retrouvent enfin leur sens. La frontière sans laquelle il est impossible d’empêcher les trafics. La sanction qui devrait être immédiate et impitoyable, du gros bonnet au consommateur en passant par les vendeurs, les guetteurs, les transporteurs. L’Éducation qui élève l’homme au-dessus de ses pulsions. La langue qui libère du seul langage de la violence. La culture, la sociabilité, les attachements, la transmission, les efforts du corps, la vie de l’esprit : toutes ces richesses immatérielles qui surclassent, sans convoquer la morale, les paradis artificiels.

Les narcotrafiquants n’ont pas seulement fait dans notre pays plus de cent morts en un an. Ils posent aussi à notre société disloquée, déboussolée, déprimée, une question existentielle.



par Vincent Tournier 1 mai 2025
"Formalisées au travers d’expressions telles que « racisme structurel » ou « racisme systémique », des accusations particulièrement sévères ont été lancées contre la France au cours des dernières années. Ces accusations, jamais sérieusement étayées, sont d’autant plus injustes qu’elles entrent en contradiction flagrante avec une histoire nationale profondément réfractaire aux théories de la race."

Un long texte de Vincent Tournier (Maître de conférences de science politique à l'Institut d'études politiques de Grenoble) qui mérite vraiment d'être lu. Cet ouvrage est publié par la fondation pour l'innovation politique (Fondapol) et est disponible en ligne :

  



par Aurélie Jean et Erwan Le Noan dans FigaroVox 26 avril 2025
Une fois n'est pas coutume, une très belle tribune sur le libéralisme à lire dans FigaroVox :


TRIBUNE - La façon caricaturale dont est présenté le libéralisme dans le débat public est la preuve d’un manque criant de culture sur cette école de pensée, son exercice pratique, mais aussi sur ses acteurs et leurs origines, regrettent la docteur en sciences et l’essayiste*.

* Aurélie Jean a récemment publié « Le code a changé. Amour et sexualité au temps des algorithmes  » ( L’Observatoire, 2024). Erwan Le Noan est l’auteur de L’Obsession égalitaire. « Comment la lutte contre les inégalités produit l’injustice » (Presses de la Cité, 2023).


Admettons-le, en France le libéralisme n’a pas bonne presse. Il est réduit à une conflictualité sociale, à un chaos économique, à une vilenie humaine dont il faudrait se méfier et s’éloigner. Dans un contresens alimenté par quelques esprits acerbes ou ignorants, l’imaginaire collectif l’associe à des figures autoritaires, à des héros immoraux ou à des épisodes brutaux. Le débat politique le présente comme une idéologie, à la fois dominante et sans cesse vacillante, structurée mais incertaine. La caricature le décrit sous les traits de privilégiés avides, soucieux de leur égoïsme. Tout cela est faux et démontre un manque de culture populaire sur cette école de pensée et son exercice pratique, sur ses acteurs et sur leurs origines. Car, contre l’idée reçue, on ne naît pas libéral, on le devient !

Être libéral, c’est se demander sans cesse comment, en toutes circonstances, rendre chaque individu plus libre de choisir sa vie, en respectant celle des autres. Être libéral, c’est être convaincu que la meilleure voie pour y parvenir est l’autonomie (non l’indépendance) individuelle et l’échange, qui fait croître la richesse et le savoir - et la cohésion sociale par l’entraide. Être libéral, c’est se rappeler que la liberté est fragile et que la défendre est un combat continuellement renouvelé, qui n’accepte pas de solution unique et implique un questionnement permanent.

Le libéralisme ne propose ainsi qu’un guide de lecture, une référence dans toute réflexion : en revenir systématiquement au choix libre et responsable de l’individu, pour que chacun puisse déterminer par soi-même la voie de sa propre conception d’une vie réussie. C’est un goût pour le doute qui impose la modération et le changement en réponse aux déséquilibres sociaux, économiques et culturels. Le libéral assume de se tromper et corrige sa pensée.

Aussi, le libéralisme ne s’hérite pas, il s’acquiert. Les plus convaincus des libéraux et les plus convaincants sont certainement ceux qui, venant de tout horizon social et économique, ont fait un cheminement intellectuel propre à leurs expériences.

Sa quête est celle de la créativité. Être libéral, c’est reconnaître à chacun sa part de talent et d’inventivité – et donc sa légitimité à participer à l’enrichissement intellectuel ou matériel du monde.

Le libéral est, très tôt, revêche à toute forme d’autorité qui ne se légitime pas ou qui vient limiter l’épanouissement de l’individu. Il aime, chez Camus, l’aspiration à la révolte philosophique. Il remet sans cesse en question les affirmations. Cet esprit de fronde naît parfois dès l’école, comme chez Stefan Zweig.

Cette indocilité du libéral est une inquiétude, qui le conduit à se méfier de tout pouvoir, surtout démesuré, surtout s’il n’accepte pas la contestation : le libéral est fébrile devant les réflexes courtisans de ceux qui s’aplatissent complaisamment devant le renforcement continu de la puissance publique et son contrôle de nos vies. Il se retrouve dans Tocqueville ou Montesquieu. Il ne peut oublier que, au XXe siècle, c’est l’État, pas l’entreprise, qui a été l’instrument privilégié des pires abominations de l’histoire : le fascisme, le communisme, le nazisme. Le secteur privé n’est pas parfait, mais lui est soumis à la contradiction permanente de la concurrence.


 Défier les vérités imposées

La révolte libérale est, plus encore, celle de tous ceux qui, au nom de la dignité de l’individu, ont résisté par les mots ou par les armes, aux totalitarismes : Arendt, Aron, Havel, Voltaire… Un libéral cherche à défendre la liberté des autres, même celle de ses contradicteurs ou celle dont il ne bénéficie pas.

On devient libéral en doutant des choix subis, en défiant les vérités imposées : tous les individus étant égaux, personne n’a le droit de choisir votre vie à votre place sans votre consentement explicite. Le libéral se retrouve dans les combats de Simone Veil pour les femmes. Il est ouvert à une réflexion honnête sur les évolutions de la société : la liberté individuelle sera-t-elle confortée ou amoindrie si la société admet la GPA ou une loi sur la fin de vie ?

Le libéral ne saurait dès lors être conservateur et encore moins réactionnaire, car il refuse les états de fait, il conteste les vérités imposées, il renie les réflexes qui obstruent la pensée. Il s’inquiète, il s’interroge, il doute jusqu’à se forger une conviction intime, conscient qu’elle n’est pas nécessairement partagée.

Le libéral n’est pas non plus un révolutionnaire, car, convaincu de l’égalité entre les individus, il privilégie le droit et la délibération. Il croit à la dignité de chacun et à la légitimité de toutes les paroles. Il se défie de « l’homme providentiel ». Il est démocrate.


 Dépasser nos propre limites

Le libéral est dans un questionnement régulier, même en contradiction avec les siens. Avec Germaine de Staël, il s’inquiète des passions - et des populistes qui prétendent clore le débat. Il a appris à dompter les élans emportés de la colère, il plaide pour maîtriser la violence, même légitime. Il refuse tout ce qui attache les individus à une caste et rejette les assignations. Avec Vargas Llosa, il repousse l’obligation d’appartenir à une « tribu » et ne reconnaît que les allégeances choisies.

Sa quête est celle de la créativité. Être libéral, c’est reconnaître à chacun sa part de talent et d’inventivité - et donc sa légitimité à participer à l’enrichissement intellectuel ou matériel du monde.


La quête libérale se réalise souvent dans l’entrepreneuriat, c’est-à-dire dans la recherche du dépassement de nos propres limites, de notre propre finitude, en prenant le risque de créer ce vers quoi ou ceux vers qui conduisent nos aspirations. Est libéral celui qui cherche à créer sa voie. En ce sens, il favorise le marché, car il y voit le meilleur instrument de coordination volontaire de milliards de volontés divergentes.

Certains deviennent enfin libéraux par émotion. Par une répulsion instinctive de l’oppression, de l’injustice, de l’écrasement. Par une bouffée charnelle de liberté. Par une volonté irréductible et indomptable de tromper le sort. Par la découverte d’une force intérieure ou d’une espérance inextinguible. On ne naît pas libéral. On le devient.



par Aymeric Belaud 24 avril 2025
"Notre pays chute depuis 2020 et la période covid. De 66, sa note est descendue à 62,5 en 2024. Elle n’est certes pas la seule à voir son indice diminuer, mais elle reste une mauvaise élève parmi les pays développés. Elle a toujours été l‘une des dernières en Europe occidentale depuis la création de l’indice en 1995."
Une analyse intéressante de la liberté économique en France, pourtant qualifiée d'ultra libéral par certains ...

par Bernard Carayon 9 avril 2025
Magnifique tribunedans le JDD de notre ami Bernard Carayon qui souligne parfaitement toutes les incohérences de la Commission Européenne  en matière de défense !

par Pauline Condomines (VA) 8 avril 2025
"Ce mercredi 26 mars, au Palais des Sports, une conférence sur la menace islamiste a rassemblé un large public au Palais des Sports de Paris. Bruno Retailleau, Manuel Valls et de nombreux militants, chercheurs et auteurs ont appelé à la lutte contre un fléau qui “menace la République”."

par Lignes Droites 5 avril 2025

Nouveau grand succès pour la conférence de Lignes Droites du 3 avril !

Tous nos remerciements à Monsieur Patrice Michel pour son exposé très pédagogique sur le système judiciaire français, ses liens avec les instances européennes, son histoire, et son organisation au sein des différentes justices administratives, civiles et pénales.

Tous les participants (environ 75 personnes) ont particulièrement apprécié la clarté de cet exposé et quelques idées pour améliorer son efficacité. Deux rappels essentiels ont été fait :

- notre système judiciaire est là pour faire respecter la loi et bon nombre des reproches qui lui sont fait viennent en fait du politique.

- la neutralité de la justice française a été largement entamée par certains individus, en particulier issus du syndicat de la magistrature. Ce devrait être au Conseil Supérieur de la Magistrature de garantir cette neutralité politique.  Mais sans doute par corporatisme et lâcheté, il n'intervient pas assez, même face à des situations extrêmes comme celle du "mur des cons". Là encore ce devrait être au politique d'avoir le courage de mener à bien les réformes nécessaires pour s'assurer du bon fonctionnement du Conseil de la Magistrature.

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