Le peuple de France trouve refuge dans ses valeurs inaliénables

  • par Fabienne Lopez et David Gerson
  • 14 avr., 2020

Le peuple de France trouve refuge dans ses valeurs inaliénables

A l’heure du confinement et avec l’annonce de sa prolongation, le peuple de France trouve refuge dans ses valeurs inaliénables :FAMILLE , EDUCATION, PATRIE

 

Depuis le mardi 17 mars, les Françaises et les Français traversent une épreuve inédite, celle du confinement, seuls ou entourés de leur famille, en ville ou à la campagne, en bonne santé ou malheureusement touchés par la maladie. Chacune de ces situations a un point commun : le besoin légitime de se rassurer ou d’être rassuré. Avec les mesures du gouvernement qui évoluent au jour le jour, ou qui changent du tout au tout d’une semaine à l’autre, voire du jour au lendemain, chaque individu se raccroche à ce qu’il a de plus cher au plus profond de lui-même : les valeurs qui guident son parcours de vie.

C’est la première fois depuis la seconde guerre mondiale qu’une telle décision aussi radicale est prise, le Président de la République prononçant à plusieurs reprises le mot « Guerre » pour la justifier. Dans une société où depuis des années, l’individualisme, la vie professionnelle, et l’économie ont pris le dessus au détriment de la famille, de l’éducation et du patriotisme, le confinement, en dehors de son importance sanitaire, n’est-il pas le moyen de retrouver ces valeurs essentielles et refuges de notre vie ?

C’est dans une configuration réduite de la famille que les Français se retrouvent, du fait que les personnes âgées, et donc les grands-parents, sont les plus vulnérables au virus et doivent éviter leurs entourages. Le confinement se retrouve donc dans une très large majorité limité à parents-enfants.

Le lien familial n’est jamais aussi fort que dans les situations de crise, au sens aussi de bouleversement personnel. Il est légitime de vouloir retrouver des repères rassurants. C’est ce que nous recherchons tous et nous attendons de la part de notre gouvernement qu’il nous donne les moyens de retrouver confiance et de chasser l’anxiété. Les sondages récents démontrent qu’il n’est pas au rendez-vous pour un grand nombre de Français. Alors quoi de plus normal que de se réfugier dans le cercle de notre famille sur laquelle on pourra toujours compter : notre famille de sang ou de cœur, en comptant aussi sur notre famille politique, la famille de droite qui ne tournera jamais le dos à une de ses valeurs intrinsèques.

Nous avons la chance d’avoir à titre personnel nos parents respectifs qui habitent à côté. Nous les appelons tous les jours pour prendre de leurs nouvelles. La seule visite est de leur déposer les courses devant leurs maisons, car il faut éviter qu’ils aient des contacts avec d’autres personnes. C’est une situation difficile que beaucoup d’entre nous doivent vivre. On se dit aussi qu’on a de la chance d’avoir encore nos parents à nos côtés et qu’ils soient en bonne santé et autonomes. Ce n’est malheureusement pas le cas pour tous. Mais comment ne pas imaginer qu’ils pourraient être touchés par le virus et qu’on ne pourrait plus jamais les revoir. Cette pensée est angoissante. On sait qu’un jour, nos parents ne seront plus, mais jamais nous n’aurions pu croire que cela pourrait être le fait d’une pandémie.

Et quelles conséquences ce confinement a sur notre vie de famille? Tout simplement à apprendre à vivre ensemble en famille ! Ce qui peut paraitre fou mais qui est une réalité de nos jours !

 Depuis des décennies, le temps passé en famille entre parents et enfants s’est considérablement réduit dû à plusieurs facteurs de la vie, le plus important étant celui de notre vie professionnelle. Depuis une cinquantaine d’années, dans la majorité des cas, ce sont les deux parents qui travaillent (divorce, niveau des salaires trop bas, émancipation des femmes, ... ). Si dans les années 70 et 80, le temps passé en famille était encore très important, et nous en sommes des témoins privilégiés, cela s’est dégradé à partir des années 90. La course aux résultats, l’arrivée des nouvelles technologies ne cessant de progresser, ont complètement modifié notre façon de vivre laissant la place à plus d’individualisme même dans son propre cercle familial. Avant, quand les parents rentraient à la maison, ils étaient totalement disponibles, ils passaient la quasi-totalité du temps à s’occuper, à jouer, ou sortir avec les enfants. Qui ne se rappelle pas dans les générations plus anciennes des parties interminables de jeux de société, de pique-niques le dimanche, ou la vision d’un film à la télévision (et oui ! On oublie qu’il n’y en avait qu’une par maison !) ?

Aujourd’hui que se passe- t-il : arrivées de plus en plus tardives, consultation des mails, travail de dossier le week-end, parce qu’on demande tellement de réactivité professionnelle que le temps passé en entreprise ne suffit plus…..et c’est encore plus d’actualité dans une famille monoparentale. Un fossé s’est souvent creusé entre enfants et parents ne se comprenant pas. Mais au fond se connaissent-ils vraiment aujourd’hui ? Dans bien des cas, c’est malheureusement non !

Mais à défaut d’avoir des parents toujours disponibles, la majorité des familles ayant au moins deux enfants nous pouvions nous retourner sur nos frères et sœurs. Ils passaient beaucoup de temps ensemble à s’amuser, à s’entraider pour les devoirs, les grands aimaient s’occuper des petits, et comme il n’y avait qu’un seul appareil par famille alors tout était partagé. Mais avec l’arrivée de l’informatique, des tablettes et smartphones, des consoles de jeux, chacun possédant son appareil, aujourd’hui tout le monde reste de son côté « connecté » et la fratrie si présente il y a encore quelques années entre jeunes se fissure de plus en plus vers, là encore, un individualisme naissant dès le plus jeune âge !

Dans le cercle familial, les discussions, les partages, sont de plus laissés de côté au détriment des appareils connectés individuels. Il est frappant de s’apercevoir, quand nous voyons une famille attablée dans un restaurant, que souvent chacun d’entre eux a les yeux rivés sur le smartphone. Et ce sont souvent les parents qui le sont le plus ! Comment ensuite donner l’exemple aux enfants ? Où est le partage ? Où est le vivre ensemble ? Où se trouve l’apprentissage des règles de vie ? Je veux bien que le temps où les enfants n’avaient pas droit à la parole à table soit révolu, mais on en est presque aujourd’hui à l’inverse

Le confinement forcé est finalement comme si nous avions une caméra qui nous filme pour nous faire prendre conscience de ce qu’est devenue notre vie de famille aujourd’hui. Et de prendre aussi conscience que l’éducation est la pierre angulaire de la réussite de nos enfants.

Justement que peut-on dire sur l’éducation de nos jours ?

Les effets sur la vie de famille dus au changement de mode vie ont agi naturellement comme un ricochet sur l’éducation des enfants. Pourtant le premier rôle essentiel d’un parent avec la protection, est l'éducation. Nous sommes passés en peu de temps finalement (une génération), de parents très présents à des parents plus ou moins absents, avec il est vrai, le sujet des familles séparées et parfois des doubles éducations qui ne sont pas compatibles entre elles !

La préoccupation de beaucoup de parents croisés au lendemain de l’annonce de la fermeture des écoles n’était pas de savoir où les enfants iraient comme cela est le cas pour une grève dans l’éducation nationale, mais que pourraient-ils faire avec eux et comment les occuper ?

Avec le confinement, c’est toute l’organisation de notre système éducatif qui est bouleversée elle aussi. Et les failles du système actuel apparaissent plus nettement encore à la lumière de la cacophonie gouvernementale. Les inégalités dans la poursuite pédagogique sont saillantes à tous les niveaux. Entre les écueils de la réforme récente de l’Éducation nationale et l’hétérogénéité des dispositifs pédagogiques de substitution, comment s’y retrouver ?

Les enseignants sont eux-mêmes perdus, avec peu d’aide ou sans accompagnements clairs, et leurs moyens sont hétéroclites. Les parents sont bien démunis et les situations personnelles ne permettent pas de bénéficier d’un enseignement qui permettra à nos enfants de subir le moins possible les effets de la crise actuelle. Peut-on blâmer un enfant qui n’a pas fait ses devoirs ? Il faudrait au préalable penser à ses conditions de travail : a-t-il un équipement informatique ? et si oui, avec une connexion convenable ? est-ce que ses parents télé-travaillent ? est-ce que ses parents ont des difficultés financières en raison des mesures de chômage partiel qui touchent un salarié sur trois ? quel est son lieu de vie ? a-t-il la possibilité de s’isoler pour faire son travail d’élève ?.... L’éducation de nos enfants ne doit pas être traitée à la légère mais on ne doit pas traiter non plus les Françaises et les Français à la légère.

En dehors de la partie scolaire, le confinement est un moyen de redécouvrir le bonheur de partager des moments en famille, de faire des choses simples qu’on ne faisait plus ensemble et même si une partie de la journée doit laisser la place à la façon de communiquer d’aujourd’hui avec les réseaux sociaux et d’être devant un écran, elle se mélange avec les autres mais n’est plus la seule activité de la journée !

Et puis en dernier lieu, on leur apprend le sens de l’intérêt général en respectant le confinement pour permettre de sauver des vies. Au fond, n’est-ce pas aussi pour nous une véritable raison de remettre en valeur le sens du patriotisme en agissant de la sorte ?

Où était passé depuis 1945, le respect de la patrie et avec elle la fierté d’appartenir au peuple de France, avec la reconnaissance de son Histoire, de son passé, de son présent, et la volonté de croire en son avenir ? Il y a bien eu l’épisode éphémère de la guerre en Irak en 1991, mais c’est véritablement la première fois qu’un Chef de l’Etat et donc des armées nous annonce à plusieurs reprises que nous sommes en « guerre », de plus contre un adversaire invisible.

Au début des premières mesures, on ne peut pas dire que la réaction des Français ait été très patriotique ... on était là aussi encore dans l’individualisme … les chefs des partis politiques ne montrant pas mieux l’exemple en faisant pression sur Emmanuel Macron afin de maintenir le 1er tour des élections municipales avec, on le sait aujourd’hui, des décès d’assesseurs, présidents de bureaux et même d’élus liés à leur présence ce jour dans les bureaux de vote !

Dès l’annonce du confinement, on a vu des scènes assez impressionnantes de personnes se ruant dans les centres commerciaux vidant les stocks de pâtes et de papier toilettes, en en venant parfois presque aux mains dans les rayons…

Les premiers jours de confinement, nous avons vu encore des gens nombreux dans les rues, ne prenant peut- être pas tout à fait conscience du risque qu’ils prenaient pour les autres et pour eux.

Ce qui a déclenché le respect du confinement, c’est la réalité du nombre de morts qui commençait à se succéder à la hausse chaque jour comme finalement dans une « guerre », et du débordement du personnel médical face aux arrivées massives en réanimation.

La prise de conscience étant arrivé, un esprit de solidarité s’est emparé du peuple de France.

Tous les soirs à 20h, plusieurs milliers de personnes vont applaudir sur leur balcon ou devant leur maison, pour remercier tous les soignants qui risquent leur vie pour en sauver d’autres. Nous voyons sur les réseaux sociaux des propositions d’aides des personnes les plus jeunes vers les plus âgées pour qu’elles ne se retrouvent pas isolées ou tout simplement pour leur faire les courses afin qu’elles ne prennent pas de risque en sortant... Il restera toujours quelques inconscients qui ne respectent rien mais se respectent-ils déjà eux-mêmes ! Les Français ont aujourd’hui compris que nous gagnerons cette guerre ensemble et pas chacun de notre côté.

C’est cette belle image de patriotisme que nous devons inculquer à nos enfants pendant cette crise.

Aujourd’hui, plus que jamais, les Françaises et les Français aspirent à retrouver la confiance ; ils la retrouveront en ayant le sentiment que leur patrie sera à leur chevet, quelle que soit leur situation personnelle, leur situation économique, et quel que soit le contexte mondial.

 

A l’heure du confinement… et aussi depuis toujours, la droite républicaine affirme haut et fort les valeurs essentielles et refuges de la vie, qui sont les piliers de son mouvement pour donner aux Françaises et aux Français les repères qu’ils attendent pour avancer sereinement dans leur parcours de vie. Et pour combattre la crise économique sans précédent qui s’annonce, nous devrons être soudés comme jamais, et ces valeurs, Famille, Éducation, Patrie redécouvertes pendant cette période de confinement nous seront nécessaires.

 

par Aurélie Jean et Erwan Le Noan dans FigaroVox 26 avril 2025
Une fois n'est pas coutume, une très belle tribune sur le libéralisme à lire dans FigaroVox :


TRIBUNE - La façon caricaturale dont est présenté le libéralisme dans le débat public est la preuve d’un manque criant de culture sur cette école de pensée, son exercice pratique, mais aussi sur ses acteurs et leurs origines, regrettent la docteur en sciences et l’essayiste*.

* Aurélie Jean a récemment publié « Le code a changé. Amour et sexualité au temps des algorithmes  » ( L’Observatoire, 2024). Erwan Le Noan est l’auteur de L’Obsession égalitaire. « Comment la lutte contre les inégalités produit l’injustice » (Presses de la Cité, 2023).


Admettons-le, en France le libéralisme n’a pas bonne presse. Il est réduit à une conflictualité sociale, à un chaos économique, à une vilenie humaine dont il faudrait se méfier et s’éloigner. Dans un contresens alimenté par quelques esprits acerbes ou ignorants, l’imaginaire collectif l’associe à des figures autoritaires, à des héros immoraux ou à des épisodes brutaux. Le débat politique le présente comme une idéologie, à la fois dominante et sans cesse vacillante, structurée mais incertaine. La caricature le décrit sous les traits de privilégiés avides, soucieux de leur égoïsme. Tout cela est faux et démontre un manque de culture populaire sur cette école de pensée et son exercice pratique, sur ses acteurs et sur leurs origines. Car, contre l’idée reçue, on ne naît pas libéral, on le devient !

Être libéral, c’est se demander sans cesse comment, en toutes circonstances, rendre chaque individu plus libre de choisir sa vie, en respectant celle des autres. Être libéral, c’est être convaincu que la meilleure voie pour y parvenir est l’autonomie (non l’indépendance) individuelle et l’échange, qui fait croître la richesse et le savoir - et la cohésion sociale par l’entraide. Être libéral, c’est se rappeler que la liberté est fragile et que la défendre est un combat continuellement renouvelé, qui n’accepte pas de solution unique et implique un questionnement permanent.

Le libéralisme ne propose ainsi qu’un guide de lecture, une référence dans toute réflexion : en revenir systématiquement au choix libre et responsable de l’individu, pour que chacun puisse déterminer par soi-même la voie de sa propre conception d’une vie réussie. C’est un goût pour le doute qui impose la modération et le changement en réponse aux déséquilibres sociaux, économiques et culturels. Le libéral assume de se tromper et corrige sa pensée.

Aussi, le libéralisme ne s’hérite pas, il s’acquiert. Les plus convaincus des libéraux et les plus convaincants sont certainement ceux qui, venant de tout horizon social et économique, ont fait un cheminement intellectuel propre à leurs expériences.

Sa quête est celle de la créativité. Être libéral, c’est reconnaître à chacun sa part de talent et d’inventivité – et donc sa légitimité à participer à l’enrichissement intellectuel ou matériel du monde.

Le libéral est, très tôt, revêche à toute forme d’autorité qui ne se légitime pas ou qui vient limiter l’épanouissement de l’individu. Il aime, chez Camus, l’aspiration à la révolte philosophique. Il remet sans cesse en question les affirmations. Cet esprit de fronde naît parfois dès l’école, comme chez Stefan Zweig.

Cette indocilité du libéral est une inquiétude, qui le conduit à se méfier de tout pouvoir, surtout démesuré, surtout s’il n’accepte pas la contestation : le libéral est fébrile devant les réflexes courtisans de ceux qui s’aplatissent complaisamment devant le renforcement continu de la puissance publique et son contrôle de nos vies. Il se retrouve dans Tocqueville ou Montesquieu. Il ne peut oublier que, au XXe siècle, c’est l’État, pas l’entreprise, qui a été l’instrument privilégié des pires abominations de l’histoire : le fascisme, le communisme, le nazisme. Le secteur privé n’est pas parfait, mais lui est soumis à la contradiction permanente de la concurrence.


 Défier les vérités imposées

La révolte libérale est, plus encore, celle de tous ceux qui, au nom de la dignité de l’individu, ont résisté par les mots ou par les armes, aux totalitarismes : Arendt, Aron, Havel, Voltaire… Un libéral cherche à défendre la liberté des autres, même celle de ses contradicteurs ou celle dont il ne bénéficie pas.

On devient libéral en doutant des choix subis, en défiant les vérités imposées : tous les individus étant égaux, personne n’a le droit de choisir votre vie à votre place sans votre consentement explicite. Le libéral se retrouve dans les combats de Simone Veil pour les femmes. Il est ouvert à une réflexion honnête sur les évolutions de la société : la liberté individuelle sera-t-elle confortée ou amoindrie si la société admet la GPA ou une loi sur la fin de vie ?

Le libéral ne saurait dès lors être conservateur et encore moins réactionnaire, car il refuse les états de fait, il conteste les vérités imposées, il renie les réflexes qui obstruent la pensée. Il s’inquiète, il s’interroge, il doute jusqu’à se forger une conviction intime, conscient qu’elle n’est pas nécessairement partagée.

Le libéral n’est pas non plus un révolutionnaire, car, convaincu de l’égalité entre les individus, il privilégie le droit et la délibération. Il croit à la dignité de chacun et à la légitimité de toutes les paroles. Il se défie de « l’homme providentiel ». Il est démocrate.


 Dépasser nos propre limites

Le libéral est dans un questionnement régulier, même en contradiction avec les siens. Avec Germaine de Staël, il s’inquiète des passions - et des populistes qui prétendent clore le débat. Il a appris à dompter les élans emportés de la colère, il plaide pour maîtriser la violence, même légitime. Il refuse tout ce qui attache les individus à une caste et rejette les assignations. Avec Vargas Llosa, il repousse l’obligation d’appartenir à une « tribu » et ne reconnaît que les allégeances choisies.

Sa quête est celle de la créativité. Être libéral, c’est reconnaître à chacun sa part de talent et d’inventivité - et donc sa légitimité à participer à l’enrichissement intellectuel ou matériel du monde.


La quête libérale se réalise souvent dans l’entrepreneuriat, c’est-à-dire dans la recherche du dépassement de nos propres limites, de notre propre finitude, en prenant le risque de créer ce vers quoi ou ceux vers qui conduisent nos aspirations. Est libéral celui qui cherche à créer sa voie. En ce sens, il favorise le marché, car il y voit le meilleur instrument de coordination volontaire de milliards de volontés divergentes.

Certains deviennent enfin libéraux par émotion. Par une répulsion instinctive de l’oppression, de l’injustice, de l’écrasement. Par une bouffée charnelle de liberté. Par une volonté irréductible et indomptable de tromper le sort. Par la découverte d’une force intérieure ou d’une espérance inextinguible. On ne naît pas libéral. On le devient.



par Aymeric Belaud 24 avril 2025
"Notre pays chute depuis 2020 et la période covid. De 66, sa note est descendue à 62,5 en 2024. Elle n’est certes pas la seule à voir son indice diminuer, mais elle reste une mauvaise élève parmi les pays développés. Elle a toujours été l‘une des dernières en Europe occidentale depuis la création de l’indice en 1995."
Une analyse intéressante de la liberté économique en France, pourtant qualifiée d'ultra libéral par certains ...

par Bernard Carayon 9 avril 2025
Magnifique tribunedans le JDD de notre ami Bernard Carayon qui souligne parfaitement toutes les incohérences de la Commission Européenne  en matière de défense !

par Pauline Condomines (VA) 8 avril 2025
"Ce mercredi 26 mars, au Palais des Sports, une conférence sur la menace islamiste a rassemblé un large public au Palais des Sports de Paris. Bruno Retailleau, Manuel Valls et de nombreux militants, chercheurs et auteurs ont appelé à la lutte contre un fléau qui “menace la République”."

par Lignes Droites 5 avril 2025

Nouveau grand succès pour la conférence de Lignes Droites du 3 avril !

Tous nos remerciements à Monsieur Patrice Michel pour son exposé très pédagogique sur le système judiciaire français, ses liens avec les instances européennes, son histoire, et son organisation au sein des différentes justices administratives, civiles et pénales.

Tous les participants (environ 75 personnes) ont particulièrement apprécié la clarté de cet exposé et quelques idées pour améliorer son efficacité. Deux rappels essentiels ont été fait :

- notre système judiciaire est là pour faire respecter la loi et bon nombre des reproches qui lui sont fait viennent en fait du politique.

- la neutralité de la justice française a été largement entamée par certains individus, en particulier issus du syndicat de la magistrature. Ce devrait être au Conseil Supérieur de la Magistrature de garantir cette neutralité politique.  Mais sans doute par corporatisme et lâcheté, il n'intervient pas assez, même face à des situations extrêmes comme celle du "mur des cons". Là encore ce devrait être au politique d'avoir le courage de mener à bien les réformes nécessaires pour s'assurer du bon fonctionnement du Conseil de la Magistrature.

par Maxime Duclos 4 avril 2025

Aujourd’hui, la France traverse un moment décisif. Dans une décision qui ne laisse aucun doute, Marine Le Pen se voit infliger une peine d’inéligibilité, à seulement deux ans des présidentielles. Ce verdict dépasse largement le simple domaine juridique pour s’inscrire dans un affrontement politique direct.

La magistrate Bénédicte de Perthuis affirme s’inspirer d’Eva Joly pour son parcours judiciaire et son engagement en tant que magistrate. Elle l’a d’ailleurs déclaré sans ambiguïté : « Eva Joly a changé mon destin. » lors d’un podcast en 2020. Une phrase forte, qui traduit bien plus qu’une simple admiration professionnelle. On y perçoit une affection profonde pour une figure dont les opinions, notamment sur la justice, sont tranchées et assumées.

Mais Eva Joly, au-delà de son parcours de magistrate, reste aussi un personnage politique clivant, dont l’engagement écologiste et les prises de position marquées ne laissent personne indifférent. L’apprécier, c’est souvent adhérer aussi, d’une certaine manière, à une certaine vision du monde et des combats idéologiques. Dès lors, difficile d’ignorer que cette inspiration, aussi sincère soit-elle, puisse laisser planer un doute sur une possible proximité idéologique.

Dans ce contexte, le Syndicat de la magistrature, connu pour ses positions marquées à gauche et ayant publiquement appelé à voter contre l’extrême droite le 12 juin 2024 ajoute une dimension particulière à cette affaire. Cette prise de position contribue à brouiller la frontière entre engagement idéologique et impartialité judiciaire.

Dès lors, difficile de ne pas voir dans cette condamnation un verdict dont l’écho dépasse le cadre strictement juridique pour résonner sur le terrain politique, au moment même où se prépare une échéance électorale majeure.

Encore plus inquiétant, l’identité des deux assesseurs qui ont participé au verdict reste inconnue, un manque de transparence qui renforce le sentiment d’un coup d’État judiciaire. Ce flou soulève des questions cruciales sur l’impartialité et l’indépendance de notre système judiciaire, surtout à l’approche d’un scrutin historique.

Ce moment demeure un symbole fort : la justice, qui devrait être la gardienne impartiale de nos lois, se retrouve aujourd’hui au centre d’interrogations profondes. Si la magistrate ne revendique pas ouvertement d’engagement politique, son admiration pour une figure aussi marquée qu’Eva Joly, ainsi que le contexte entourant cette décision, peuvent laisser penser que son jugement pourrait être influencé par une certaine orientation idéologique. Cela envoie un message clair à l’ensemble du paysage politique français et soulève inévitablement des questions sur la frontière, de plus en plus ténue, entre justice et politique.

Face à cette situation inédite, la nécessité de transparence s’impose, et il est essentiel que les interrogations sur l’indépendance de la justice soient pleinement abordées. Ce moment marque un tournant dans la vie politique française et pose une question fondamentale : la justice peut-elle encore être perçue comme une institution neutre, ou court-elle le risque d’être influencée par des dynamiques idéologiques qui dépassent son cadre strictement juridique ?

Comme l’ont souligné plusieurs responsables politiques, dans un moment aussi décisif, même si une condamnation doit être prononcée, le fait de rendre Marine Le Pen inéligible à seulement deux ans des présidentielles soulève des doutes légitimes sur la volonté politique et idéologique de l’empêcher d’accéder au pouvoir. Selon des estimations récentes de l’IFOP, Marine Le Pen aurait eu la possibilité d’obtenir entre 34 et 38% des voix au premier tour des présidentielles de 2027, selon plusieurs sondages récents. Cette décision semble dépasser le simple cadre juridique. Ce choix, dans un contexte aussi crucial, appartient au peuple et non à une juridiction.

Il en va de la confiance des 11 millions d’électeurs qui, sans pouvoir débattre, parlementer ou exercer leur droit démocratique, se voient privés de la possibilité de voter pour la représentante politique qui, selon les projections, aurait toutes les chances de jouer un rôle clé dans la politique de 2027. Cette décision semble porter une forme de nonchalance envers ces électeurs, en les privant de la possibilité d’exprimer leur voix de manière libre et démocratique. Ce n’est pas simplement une question de légalité, mais une tentative potentielle de déstabiliser le Rassemblement National, d’affaiblir ses capacités à se renforcer et à atteindre, d’ici 2027, une représentativité de 37% des suffrages, au moment où le débat politique pourrait être radicalement transformé par leur ascension.



NDLR : Merci à Maxime Duclos pour ses billets d'humeur toujours très intéressant. On pourrait ajouter queBénédicte de Perthuis n'avait pourtant pas une réputation de sévérité particulière puisque c’est elle qui avait prononcé la relaxe du ministre Olivier Dussopt, jugé pour favoritisme (et finalement condamné en appel !). Deux poids et deux mesures ?


par Pierre Lemaignen 2 avril 2025

Par la voix d'Eric Lombard, le ministre de l’économie, Bpifrance annonçait la semaine dernière vouloir collecter 450 millions d’euros auprès des Français pour les entreprises de défense, et la création à cette fin d’un fonds baptisé « Bpifrance Défense », réservé aux particuliers et destiné à la défense et à la cybersécurité.

Voyons le côté positif des choses : les Français vont peut-être enfin découvrir ce qu'est le private equity et ses bienfaits ! Sur la période 2013/2023, les rendements du private equity français ont été de l'ordre de 13% brut. Quelqu'un qui aurait investi 500 € en France dans cette classe d'actifs aurait aujourd'hui un capital net de frais d'environ 1000 €. Sur le papier, cet investissement a donc tout pour plaire avec des entreprises qui existent déjà et qui sont souvent bien implantées, un marché a priori florissant dans les années à venir et a priori une montagne de commandes à venir. Mais comme cela est répété pour toute publicité pour un placement financier : " Les performances passées ne préjugent pas des performances futures ". Car dans ce cas de figure en particulier, il y a des hics et pas des moindres ... Le problème essentiel n'est pas l'investissement ! Il y a énormément d'épargne et de trésorerie sur le marché actuellement. Le problème essentiel c'est qu'il faut des commandes sur le long terme. Or ces commandes publiques annoncées par les pays européens seront-elles encore là dans cinq ans ?

Il faut souligner plusieurs aspects sur le risque qui porte sur ces commandes publiques en particulier pour la France :

1. Chaque pays européen va investir en fonction de deux logiques :

- diplomatique : certains continueront à acheter du matériel américain quoi qu'il arrive

- industrielle : les commandes seront soumises à des impératifs nationaux pour soutenir l’industrie locale.

On peut donc toujours mettre en avant les investissements prévus pour l'ensemble de l'Europe, l'essentiel des retombées pour l'industrie française seront essentiellement issues de la politique nationale et pas seulement européenne ...

2. Quelle confiance peut-on avoir dans les annonces d'aujourd'hui ? L'Europe a toujours été une vraie girouette sur les sujets relatifs à la défense européenne, à la fois en termes de stratégie et d'investissement.

Encore aujourd'hui, un label ESG dans ce domaine est, de fait, quasi impossible (aux côtés de l’alcool, du tabac et des jeux d’argent ...).

Même la France qui a pourtant fait partie des bons élèves en termes d'investissement dans le domaine de la défense n'a pas toujours fait preuve d'une réelle constance (en particulier sous Hollande).

Au lendemain d'un inéluctable traité de paix signé entre l'Ukraine et la Russie dans l'année à venir, ou après un hypothétique effondrement du régime russe dont ils rêvent tous, l'hystérie collective de nos dirigeants européens sera-t-elle encore d'actualité ?

3. Acheter des chars est un investissement qui trouvera toujours des détracteurs acharnés dans notre société. Bien malin est celui capable aujourd'hui de nous dire qui sera au pouvoir en France en 2030 à l'échéance de ce fond d'investissement.  

4. Comment la France compte tenu de son endettement pourra-t-elle financer ces investissements ? Compte tenu de notre niveau d'endettement, il faudra soit augmenter la fiscalité (mais nous sommes déjà champion du monde ce qui plombe nos entreprises), soit trouver des arbitrages au détriment d'autres dépenses ... Mais quels sont les arbitrages que les français accepteront : la justice ? l'éducation ? La santé ? Je ne vous parle même pas des retraites ! Certains sondages montrent qu'une majorité de Français (et j'en fais partie) est favorable aujourd'hui à cette politique de réarmement ... Mais dès que le même sondage pose des questions sur les moyens de financer cette politique, d'ores et déjà, cette majorité s'effondre. Qu'en sera t'il dans deux ou trois ans ?

La France fait déjà aujourd'hui face à un mur de la dette absolument vertigineux ( la question n'est pas son existence mais la distance à laquelle il se trouve et le temps qu'il nous reste avant qu'on se le prenne en pleine figure) et une incapacité depuis 50 ans à apporter la moindre réforme à son modèle social. Comment peut on considérer sérieusement les annonces d'augmentation du budget français de la défense de plusieurs dizaines de milliards d'euros ?

Bref, ce type de financement peut éventuellement être une poule aux œufs d'or. Il présente aussi des risques intrinsèques majeurs ! Et il faudra regarder en détail l'offre qui sera faite et analyser de manière très prudente les engagements sur les commandes à venir. Mais il est fort à craindre que dans la précipitation, nous soyons en train de mettre la charrue avant les bœufs pour participer au développement de nos entreprises !

par LR31 1 avril 2025
par Lignes Droites 13 mars 2025
Lignes Droites soutiendra toutes les candidatures d’union des droites. Bonne chance à David Gerson et à sa future équipe !

par Emmanuel Chaunu 13 mars 2025
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