2002-2019 : La longue chute de la droite française
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Je n’ai pas voulu m’exprimer à chaud concernant le dernier résultat de mon parti LR aux dernières élections européennes. Ce score désastreux est finalement la conséquence des choix effectués et des lignes défendues depuis 2002. Certes Nicolas Sarkozy a réussi en 2007 à remporter l’élection présidentielle, mais cela a été surtout dû à son talent, son énergie, sa personnalité, et le renouveau qu’attendaient les Français qui lui ont permis de la remporter.
Mais revenons à 2002, et la création de l’UMP. Ce mouvement créé dans la précipitation du fait que Jean-Marie Le Pen étant arrivé au second tour, il était urgent pour nos cadres du RPR de créer un mouvement pour rassembler la droite et le centre et éviter qu’un jour arrive à la droite ce qui était arrivé au PS. Mais quand on analyse bien les résultats du 1er tour en 2002, l’élimination de Lionel Jospin n’est due qu’au fait qu’il avait laissé d’autres candidatures de gauche se présenter au nom de la pluralité (Taubira, Mamère, Chevènement…). Au final, moins de 1% d’écart entre lui et JM Le Pen, et surtout le nombre de voix obtenu par ce dernier est le même qu’en 1995 ! La gauche absente des urnes pour le 2nd tour, décida de descendre dans la rue, ce qui donnera naissance au fameux « Front Républicain » qui sonne le début de la longue descente de la droite dont la première conséquence est la disparition du RPR et la création de l’UMP.
Vivre ensemble et cohabiter le temps d’une élection sont deux choses bien différentes : Le RPR et l’UDF se retrouvaient généralement au soir du 1er tour des différentes élections, celui qui arrivait en tête était soutenu par l’autre et dans la majorité des cas ce sont les candidats RPR qui viraient en tête, ce qui prouve bien que les Français étaient majoritairement de droite plutôt que du centre. S’il y avait victoire on gouvernait ensemble, s’il y avait défaite chacun rentrait chez soi bons amis. Avec la création de l’UMP, cette fois, on force des gens avec des idées différentes sur plusieurs domaines à vivre ensemble en permanence et dès le début il y a un premier grain de sable qui se prénomme François Bayrou. Avec ses 8% réalisés en 2002, et sa certitude de devenir un jour Président de la République, il refuse de rentrer dans ce mouvement et maintient une partie de l’UDF en vie mais tout le monde à l’UMP pense qu’il échouera ou qu’il finira par se rallier, erreur là aussi qui aura de grandes conséquences néfastes pour la droite. Les premières élections pour l’UMP sont les élections régionales et cantonales de 2004 et on peut dire que c’est un véritable échec du fait que les socialistes récupèrent toutes les régions et la majorité des conseils départementaux ! Vient ensuite le camouflet européen où on s’aperçoit en interne de grandes différences de points de vue sur l’Europe au sein du mouvement.
Mais, comme je le dis au début, un homme va réussir à sauver le bateau en 2007 : Nicolas Sarkozy. Avec son franc parler, une image jeune et dynamique, quelques propositions emblématiques comme le” travailler plus pour gagner plus”, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux et son discours sur l’immigration, sans être extrémiste, il assèche le FN de Jean Marie Le Pen pour qui, à mon avis, c’est la campagne de trop car il ne se renouvelle pas. Mais malgré tout , il n’arrive pas à assécher le centre et Bayrou fait lui aussi une sacrée campagne (on peut reconnaître qu’il a été le premier à dire la vérité sur l’état des finances françaises) et finalement arrive en 3ème avec un score de 18%. Mais si lui ne choisit pas entre les deux tours, la grande majorité de ses proches rallient NS au second tour ce qui amène une réserve de voix qui lui permet de remporter confortablement l’élection. Comme quoi même si on voulait créer un mouvement unique de la droite et du centre, le centre est, lui, toujours présent individuellement et pour cette fois encore s’est ralliée comme avant. Fin du 1er acte.
Dès le début du 2ème, la grosse erreur de NS élu Président est d’ouvrir son gouvernement à des personnalités de la gauche et du PS ! Résultat les anciens électeurs du FN se sentent pris pour des cons, les électeurs de droite se sentent trahis, ce qui a pour conséquence grave que son programme présidentiel n’est finalement pas, dans son ensemble, appliqué ! Et puis en 2010 retournement complet avec son discours de Grenoble sur l’identité nationale, le départ des ministres de gauche, la ligne très droitière et extrémiste de son conseiller Buisson… Tout le quinquennat a été marqué par une ligne qui variait au fil du temps et finalement la ligne essentielle de la droite française a souvent été orpheline . Vient 2012 et l’élection présidentielle ou NS pendant toute la campagne du 1e tour chasse sur les terres du FN voulant réitérer 2007, mais à la différence qu’il n’innove rien, fait plutôt du copier-coller des thèses frontistes et on sait bien que là, on préfère l’original à la copie surtout après s’être senti floué une fois, et le programme économique passe un peu au second plan malgré la crise financière toujours existante. Au fond il applique le rituel : on rassemble son camp élargi au 1er puis au second on élargit à tous sauf quand le résultat tombe au soir du 1e tour: Marine Le Pen fait un gros score à 19% et NS est derrière Hollande ! De plus, cette campagne du 1er tour a marqué au sein de l’UMP les prémices de 2017, certains anciens cadres de la droite dite modérée annonçant qu’ils pourraient ne pas voter NS au 2nd tour. Puis arrive l’onde de choc Bayrou qui appelle à voter Hollande ! Ça y est, le centre a dévié sur sa gauche et celui qui le fait a été ministre avec Balladur et Chirac ! NS perd et l’UMP se retrouve dans l’opposition pour la première fois de son histoire. Fin du 2nd acte, début du 3ème.
Pourtant malgré le duel pour la présidence du parti entre Copé et Fillon qui sera désastreux au niveau de l’image entraînant le début de la fin du mouvement, jamais la ligne politique pendant les deux années suivantes n’a été aussi clairvoyante. Nous avions retrouvé nos idéaux que ce soit au niveau sociétal ou au niveau économique, et il faut reconnaître aux deux candidats la qualité des propositions qu’ils voulaient mettre en application en cas d’alternance, avec pour Copé un programme dur au niveau sécuritaire et économiquement libéral et, pour son concurrent, une véritable baisse des dépenses publiques, une fusion des retraites publiques et privées. C’est finalement davantage une question de leadership entre les deux, mais si ces deux personnalités s’étaient entendues, notre pays en serait sorti gagnant. Hélas c’est l’inverse qui se produira.
Copé, président de l’UMP mais discrédité, travaille sur la prochaine échéance électorale, les élections municipales de 2014 et, pour en avoir été un témoin, étant moi-même candidat, sur le terrain tous les militants étaient motivés, les fédérations étaient en état de marche et le résultat a été extraordinaire avec plus de 66% de villes gagnées de plus de 50.000 habitants. Jamais notre formation politique n’avait autant eu de villes en sa possession. En avril 2014 une ligne claire, une belle victoire mais une ombre dans ce tableau, l’élection grâce au soutien de l’UMP voulu par Juppé de Bayrou à la mairie de Pau alors qu’il n’avait plus de mandat d’élu depuis 2012. Du coup, cela lui permet de se remettre dans le jeu politique et cela aura son importance en 2016.
Les municipales gagnées, en route vers les scrutins départementaux et régionaux de 2015, une ambiance au sein du mouvement que l’on pensait apaisée … Mais non il a fallu que l’affaire Bygmalion fasse son entrée, déclenchant de nouveau des guerres fratricides : Copé mis sur le pilori qui démissionne pour se défendre, un collège Juppé Raffarin Fillon qui assure la gouvernance sans savoir que NS prépare son retour en septembre et se fait réélire Président du mouvement. Dès son retour, NS veut tout changer, crée un nouveau parti ou plutôt un nouveau nom Les Républicains sans changer à l’intérieur le logiciel et doit sous la pression accepter le principe d’une primaire ouverte.
Les scrutins départementaux et régionaux sont gagnés mais sans triomphalisme et se prépare donc la primaire de « la droite du centre » dont le favori annoncé est Alain Juppé soutenu par Bayrou, qui ne souhaite pas faire entrer son mouvement parmi les participants. On dit que cela sera un duel entre lui et NS et que FF est, lui, extrêmement loin derrière. Plus la date de la primaire avançait, plus AJ se centrisait, et inversement plus NS, lui, s’extrêmisait, tandis que FF restait sur la ligne d’une droite ancrée sur ses valeurs sur le plan sociétal, ferme au niveau la politique sécuritaire et l’islamisation radicale grandissant sur notre territoire, voulant enclencher une politique de rigueur au niveau des dépenses publiques, et libérer véritablement le travail. Et finalement lors des débats télévisés pendant que les deux candidats favoris se neutralisaient, FF lui crevait l’écran avec son programme de droite assumé et finit par gagner la Primaire en écrasant ses adversaires ! Quand on sait parler aux électeurs de droite on sait aussi bien rassembler sur son nom ceux qui sont plus modérés et ceux qui sont plus durs, c’est en fait ce que faisaient très bien Pompidou et Chirac au temps de l’UDR et du RPR !
Malheureusement on connaît la suite ! Mais avec ce qui lui est tombé dessus, FF fait quand même un peu plus de 20% alors qu’entre temps il a été lâché par la droite centriste et que Bayrou, lui, a rejoint Macron pendant la campagne confirmant bien mes craintes quand on l’a remis au centre du jeu en 2014 ! On avait créé l’UMP pour éviter un 21 avril 2002 à l’envers, nous aurons notre 23 avril 2017. Et on se dit tout ça pour ça ! Macron est élu Président, cassant tous les codes de la politique. Fin du 3ème acte et début du 4ème !
Dès son ascension à l’Elysée, Macron trouble le jeu en nommant un 1er ministre issu des LR accompagné de deux autres figures du mouvement, Darmanin et Le Maire, mais ces trois-là avait quitté le navire pendant la campagne de FF. Edouard Philippe, proche d’AJ, représentait donc la droite modérée dite de plus en plus centriste et nos dirigeants allaient tomber tout droit dans le piège créé par Macron. Au lieu de bien analyser la défaite de FF qui est surtout due à sa personne mais pas à son programme , Laurent Wauquiez, plutôt que de reprendre celui qui avait triomphé lors de la primaire, est reparti dans les thèses du FN, à la chasse des électeurs. Et c’est bien dommage car à la sortie du 2nd tour et du débat catastrophique de Marine Le Pen, la discréditant sur le moment, un vrai programme de droite aurait pu ramener les électeurs (ils étaient près à la sortie de la primaire et avant l’affaire Pénélope de voter pour FF). Mais à ce jeu, comme d’habitude, on préfère là encore l’original à la copie et malgré la bonne image de Bellamy, on connaît le résultat des européennes avec 8,5%. Le résultat fait qu’aujourd’hui on a le choix entre l’ extrême centre ou l’extrême droite !
Pourtant pendant ces deux ans il y avait de quoi montrer autrement que Macron ne faisait pas une politique de droite autrement qu’avec les 80km/h ! Prenons l’exemple sur quelques réformes de son quinquennat : il dit avoir supprimé l’ISF, ce qui est faux car il a remplacé par l’IFI, certes on ne paye plus d’impôts sur les placements financiers mais, en revanche, on le paye toujours le patrimoine immobilier et c’est celui-là qui touche la majorité des personnes qui sont soumises à l’ISF. Et quand on voit le seuil pour être éligible, on se rend compte que ceux qui ont placé dans la pierre et ceux qui ont hérité de leurs parents se retrouvent toujours asphyxiés et que la majorité sont des classes moyennes.
La réforme sur le travail qui avait comme but de faire baisser le chômage en réduisant les charges sociales sur les salaires ne porte toujours pas ses fruits car elle ne concerne que le salarié qui se retrouve avec un net plus important, et tant mieux, mais aucun bénéfice pour les PME qui voient le coût total du salaire au même niveau et qui, malgré une conjoncture internationale favorable, ne recrutent pas vraiment plus. La croissance reste très faible. Quand on analyse, c’est finalement une relance par la consommation en augmentant (faiblement ) le pouvoir d’achat, ce qui n’est pas une réforme de droite mais bien de gauche du temps de Mitterrand ! Aucun cadre de notre mouvement ou personnalité de droite n’a dénoncé tout cette mascarade, que ce soit Wauquiez, Pécresse, Bertrand ….
En mars prochain auront lieu les élections municipales, et on entend déjà des maires de notre famille politique, élus en 2014 avec notre étiquette, dire que les investitures de partis sont d’une autre époque, que la politique municipale dépasse les traditionnels clivages … Et donc on discute avec toutes les composantes, dans le seul but de garder son siège. Pourtant quand on évoque les questions budgétaires ou de sécurité dans les différentes composantes dans un conseil municipal, on peut se demander comment elles pourraient tenir six ans de mandature ensemble tant leurs désaccords sont profonds. Au final, on va finir par répéter au niveau local ce qui se dessine au niveau national aujourd’hui : il ne restera plus que l’extrême droite et l’extrême gauche dans l’opposition.
Mais à force de jouer avec le feu, un jour l’extrême droite arrivera au pouvoir et le fameux front républicain n’y pourra rien. Je ne peux me résoudre à cette éventualité. Alors oui la droite a un rôle à jouer pour éviter ce cataclysme. Elle doit, dans un premier temps, revenir à ses fondamentaux pour redevenir une opposition crédible et audible. Elle doit, au niveau de ses idées, de ses propositions, de ne pas courir après le centre ou l’extrême droite mais au contraire affirmer ses véritables convictions. Elle mettra du temps, peut-être, pour reconquérir ses électeurs, mais si sa ligne reste constante elle redonnera envie à des militants et adhérents de revenir à moyen terme. Tant pis si 2022 ne s’avérait pas une élection gagnante pour nous mais elle marquerait, quoi qu’il en soit, le début de la reconquête pour mieux préparer les élections suivantes. En tout cas cela est mon souhait et si ma situation le permet, j’apporterai ma petite pierre à l’édifice.


Les trois piliers du vote à droite — immigration, insécurité, identité — forment désormais un socle commun
Ce que les états-majors n’osent pas faire, les électeurs le feront



EXCLUSIF- Après les révélations du Figaro sur l’existence de dizaines de millions d’euros de subventions attribuées à des organismes proches de l’islam radical, le ministre délégué chargé de l’Europe Benjamin Haddad tape du poing sur la table, et appelle à renforcer la lutte contre les discours de haine.
Paris fera-t-il plier Bruxelles? Selon les informations exclusives du Figaro , la France va dénoncer très prochainement auprès de la Commission européenne les multiples financements que l’UE a attribués à des organismes promouvant l’islam radical, l’antisémitisme ou le séparatisme.
Dans une note consultée par Le Figaro , qui sera portée par le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, Paris appelle «l’Union européenne à redoubler ses efforts» dans la lutte contre l’antisémitisme et contre les discours de haine, et à «défendre les valeurs européennes (...) en évitant tout financement à des entités et personnes hostiles aux valeurs européennes». Ces « défaillances (...) sont de nature à nuire gravement à l’adhésion de nos concitoyens au projet européen» , peut-on aussi lire.
«Scandales réguliers»
D’après une source proche du dossier, cela fait suite à des «scandales réguliers» qui ont été révélés par Le Figaro il y a quelques semaines, et qui «démontrent un défaut de vigilance de la Commission et une capacité des organisations islamistes à se jouer de sa naïveté».
Rappelons en quelques lignes le fonctionnement des subventions européennes. En théorie, toutes organisations cherchant à en profiter doivent porter des actions «respectant les valeurs de l’UE» , à savoir la liberté, la démocratie, l’égalité, l’état de droit ou les droits de l’homme. Une fois les subventions approuvées en commissions - et il en existe pléthore -, elles sont référencées dans le système de transparence financière (STF), un site internet public dont le contenu est actualisé tous les 30 juin, et accordées dans le cadre de «programmes» et par des agences européennes spécifiques.
À titre d’exemple, l’UE a engagé en septembre 2024 une contribution de près de 2,5 millions d’euros pour le projet «LIFE Vinoshield» , qui cherche à protéger les vignes européennes contre les effets du dérèglement climatique. Un autre projet plus controversé, celui du « Coran européen » , qui souhaite prouver que «le Coran a joué un rôle important dans la formation de la diversité et de l’identité religieuses européennes médiévales et modernes» , a lui reçu 9,8 millions d’euros de subventions du Conseil européen de la recherche depuis son lancement en 2019. Des dizaines de milliers de projets aux ambitions aussi diverses que variées sont référencées ainsi sur le STF.
Une université qui appelait à l’«intifada mondiale»
Avec cette note, le gouvernement entend surtout dénoncer les organisations proches de l’islam radical ayant profité de l’argent européen. L’association FEMYSO, pour «Forum des organisations européennes musulmanes de jeunes et d’étudiants» , qui représente une trentaine d’associations de jeunesse dans 22 pays européens, est notamment en ligne de mire. Elle a reçu plus de 210.000 euros de l’UE. Pourtant, l’association a toujours été réputée comme étant proche des Frères musulmans.
Après avoir critiqué plusieurs lois françaises, notamment celle interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école, FEMYSO, par la voix de sa présidente Hande Taner, avait critiqué la France dans une vidéo en novembre 2021, dans laquelle elle clamait que «la plus grosse exportation de la France est le racisme». Des propos tenus après le retrait d’une campagne de communication que l’association avait réalisé pour le Conseil de l’Europe, qui mettait en avant des affiches pro-voile, sur lesquelles on pouvait lire: «La beauté se trouve dans la diversité comme la liberté dans le hidjab» ou «Apportez de la joie, acceptez le hidjab».
L’ONG internationale Islamic Relief Worldwide a, elle, reçu pas moins de 18.834.433 euros de l’Europe entre 2014 et 2020. Cette association qui se présente comme caritative a pourtant été classée comme «terroriste» par Israël, la soupçonnant de financer le Hamas. L’un de ses responsables avait aussi qualifié en 2020 les juifs de «petits enfants de singes et de porcs». Son successeur avait lui caractérisé le Hamas comme étant le «plus pur mouvement de résistance de l’histoire moderne».
Les subventions versées à l’université islamique de Gaziantep sont également dans le collimateur de Paris. Cet établissement, situé en Turquie et qui a intégré le programme Erasmus+ en 2022, a profité d’un programme de subventions de 250.000 euros. Ses recteurs successifs avaient pourtant légitimé les mariages incestueux entre oncles et nièces, affirmé que les athées «adorent le diable» , que l’homosexualité est un «trouble psychologique» et appelé à une «intifada mondiale».
Près de deux millions d’euros ont aussi été versés à l’université islamique de Gaza, «établissement qui a accueilli des cadres du Hamas tels qu’ Ismail Haniyeh et Mohammed Deif » , expliquait au Figaro la sénatrice UDI de l’Orne Nathalie Goulet ( L’argent du terrorisme , éditions Le Cherche Midi, 2025).
«Lignes directrices»
Pour endiguer cette dilapidation d’argent public, la note portée par Benjamin Haddad soumet plusieurs propositions, comme la mise en place d’une «procédure de filtrage» et de «lignes directrices», pour que les agences européennes approuvant les subventions puissent être guidées face à des «concepts parfois abstraits, comme l’“hostilité aux valeurs européennes”», indique au Figaro notre source proche du dossier.
Elle appelle aussi à vérifier l’identité et les antécédents des personnes associées aux entités faisant la demande de financements. Actuellement, seuls les antécédents de l’entité elle-même sont scrutés - ce qui avait d’ailleurs été dénoncé en avril dernier par la Cour des comptes européenne dans un rapport au vitriol, portant sur l’opacité des subventions distribuées par l’UE. On pouvait y lire qu’ «aucune vérification n’est réalisée (par les gestionnaires) sur la dépendance financière ou les sources de financement (des entités subventionnées), alors que cela aurait permis d’obtenir des informations utiles sur les personnes qui se trouvent derrière (elles)».
La lutte contre l’antisémitisme comme priorité
Enfin, cette note prône une meilleure lutte contre l’antisémitisme, alors que les discours antijuifs ont explosé dans toute l’Europe depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023, et la guerre à Gaza qui a suivi.
Pour ce faire, Paris compte proposer d’étendre le champ des «eurocrimes» - ces méfaits considérés comme graves dans toute l’Union (terrorisme, mariage forcé...) - aux discours et crimes de haine.
La France appelle également la Commission à «utiliser tous les outils à sa disposition pour réguler les très grandes plateformes en ligne, en particulier grâce au règlement européen sur les services numériques (DSA)» , et à enseigner la mémoire de la Shoah dans tous les établissements scolaires en Europe.
La Commission européenne cernée de toutes parts
Cette note dite «libre» sera présentée dans un premier temps ce lundi à la ministre fédérale autrichienne des Affaires européennes, Claudia Plakolm, lors d’une réunion à Paris à laquelle le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et Benjamin Haddad doivent participer. Elle sera ensuite présentée formellement au Conseil des affaires générales (CAG), où les ministres des affaires européennes de l’ensemble des 27 ainsi qu’un représentant de la Commission européenne se réunissent une fois par mois.
Le sujet des subventions de l’UE se veut de plus en plus prégnant au sein des partis politiques. Toujours selon nos informations, à la suite des révélations du Figaro , la délégation du Rassemblement national au Parlement européen, menée par Jean-Paul Garraud, a adressé le 24 avril dernier une lettre à Ursula von der Leyen. Le courrier, cosigné par l’ensemble de la délégation dont Jordan Bardella, demandait à la présidente de la Commission européenne «de mettre fin définitivement à la subvention de toute association, ONG, université et autre structure liée de près ou de loin à l’islamisme. Il est temps que l’Union européenne mette fin à sa naïveté», pouvait-on lire. Pour l’heure, ce courrier est resté lettre morte. À voir si la note du gouvernement connaît le même sort.




