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L'art météore

  • par Alain Dubois
  • 26 déc., 2017

Ceci est le sous-titre de votre nouveau post

La culture est-elle encore perçue comme, notamment, la « fructification des dons naturels permettant à l'homme de s'élever au-dessus de sa condition initiale et d'accéder individuellement ou collectivement à un état supérieur » (Trésor de la Langue Française informatisé) ?

 

I. Problème. Le 26 décembre 1986, dans un débat qui l’opposa à Guy Béart dans l’émission Apostrophe présentée par Bernard Pivot, Serge Gainsbourg affirma : « un art majeur demande une initiation, pas un art mineur, comme les conneries que nous faisons nous ». Il précisa que l’on entend par art majeur : « l’architecture, la peinture, la musique classique, la littérature et la poésie ». Sans doute doit-on ajouter la sculpture, nous interroger sur la photographie et le cinéma (d’aucuns évoquent en sus les jeux-vidéo) et, enfin, avancer que par « musique classique », Serge Gainsbourg faisait référence à la grande musique (ou musique savante), dont le classique n’est qu’une période inscrite entre le baroque et le romantique.

 

Ainsi s’opposait-il à l’idéologie du relativisme culturel ou moral, qui prétend que tout se vaut, que tout est opinion, qu’il n’y a plus de divergences mais que des désaccords, qu’il n’y a plus des maîtres et des élèves, qu’une œuvre de Tchaïkovski n’est pas supérieure à une chanson de Madonna, qu’un texte de IAM vaut Rimbaud. Somme toute proclame-t-il la fin du discernement. En effet, avec le relativisme, « il n’y a plus ni vérité ni mensonge, ni stéréotype ni invention, ni beauté ni laideur, mais une palette infinie de plaisirs, différents et égaux. La démocratie qui impliquait l’accès de tous à la culture se définit désormais par le droit de chacun à la culture de son choix (ou à nommer culture sa pulsion du moment). » (Alain Finkielkraut, La défaite de la pensée, Folio essais).

 

Bien que difficile, toute tentative de hiérarchisation des arts et des œuvres, s’inscrit dans une démarche qui, contrairement au relativisme, n’autorise pas un certain nombre de discours insatisfaisants du type : « une bande dessinée qui combine une intrigue palpitante avec de belles images vaut un roman de Nabokov ; (…) un slogan publicitaire efficace vaut un poème d’Apollinaire (…) ; un beau match de football vaut un ballet de Pina Bausch ; un grand couturier vaut Manet, Picasso, Michel-Ange ; l’opéra d’aujourd’hui – "celui de la vie, du clip, du jingle, du spot" – vaut largement Verdi ou Wagner » (idem). C’est ainsi que « ce n’est plus la grande culture qui est désacralisée (…) ce sont le sport, la mode, le loisir qui forcent les portes de la grande culture. L’absorption vengeresse ou masochiste du cultivé (la vie de l’esprit) dans le culturel (l’existence coutumière) est remplacée par une sorte de confusion joyeuse qui élève la totalité des pratiques culturelles au rang des grandes créations de l’humanité. » (Idem). Par où est avenu le « triomphe de l’indistinction » et par là l’obligation de « couvrir de la même étiquette culturelle l’auteur des Essais et un empereur de la télévision » (idem).

 

Les individus s’abandonnant à un rapport de consommateurs avec la science et la culture, « ce ne sont pas les cultures en tant que telles qu’ils apprécient, mais leur version édulcorée, la part d’elles-mêmes qu’ils peuvent tester, savourer et jeter après usage » (idem). Ainsi s’étend le règne de la quantité sur la qualité. Il en va de même de certains étudiants, qui consomment les cours en empruntant le regard de poissons sur un train de marchandises, a fortiori lorsqu’ils sont invités à être démonstratifs et ainsi à sortir du « je résonne » (le par cœur) pour embrasser le « je raisonne » (la réflexion).

 

Or, le relativisme, en prétendant que tout est relatif et en éliminant la distinction entre le vrai et le faux, s’oblige malgré lui à être précisément un principe relatif : il est donc auto-réfutatif. Soit s’autodétruit-il, soit confère-t-il une égale valeur à son opposé : l’absolutisme ou la hiérarchisation. Il n’est pas question de défendre ici la culture dans la douleur ; nous avons incommensurablement joui avec d’abondantes œuvres issues de l’art mineur. Mais nous nous sommes toujours efforcés de prendre acte de la virtuelle supériorité d’œuvres sur d’autres. Il y a de même du mineur dans l’art majeur et du mineur dans l’art mineur, etc. Le rap nous en offre d’édifiantes illustrations.

 


 

II. Illustration. Bien qu’il soit excessif de qualifier le rap de « sous-culture d'analphabètes » (Éric Zemmour, L’hebdo, France Ô), nous constatons que les textes sont souvent d'une « misère poétique affligeante » (Alain Finkielkraut, Esprits libres, France 2) et la musique d'une pauvreté inouïe. Ainsi nous a-t-il été suggéré d'écouter l'album « Le chant des sirènes » de Orelsan. Dont acte.

 

Les thèmes. Ils ne s’organisent certes pas autour du triptyque classique qui éloigne le rap d’un certain universalisme : banlieues – ethnique – délinquance ou religion. En effet, « le rap français est une musique d’installation (…) le métissage revendiqué parfois n’a rien à voir avec l’interpénétration universaliste en acte dans la musique rock. » (Paul Yonnet, « Rap, musique, langage, violence, sexe », Le débat, 2000/5 n° 112). Mais les thèmes abordés par Orelsan sont souvent naïfs, décousus, immatures et vulgaires, au sens « d’ordinaire, de courant, de conventionnel ; qui perd tout intérêt du fait de sa fréquence, de sa répétition » (TLFi). Ils se limitent généralement en effet à l'alcool, aux soirées, aux filles et... à Orelsan lui-même ! Très centré sur ses petites histoires peu intéressantes, il n’a presque que son individualité à montrer. Avec Alain Finkielkraut, nous aimerions « une musique qui s’ouvre davantage à toute la gamme des émotions humaines » (Alain Finkielkraut, Avant premières, France 2). Son œuvre – le ton de sa voix est à ce titre édifiant – témoigne d’une obsession à se plaindre. Par où « le phrasé du rap est une sorte de monotonie de la vitupération » (idem). On a pu dire « qu’il cite quand même l’Odyssée et Le Chant des sirènes » (Avant premières, France 2) ; c’est dire à quel point on attend peu culturellement de ces textes. Orelsan se réfère mais sans prétention littéraire ou du moins sans présenter un niveau de lecture sophistiqué. Au mieux cela donne-t-il un aspect intellectualisant à son œuvre, tout comme « Quelque chose de Tennessee », pour Johnny Halliday.

 

Sur le fil du rasoir pouvons-nous tempérer ces propos, non sans réserve, en citant Paul Yonnet pour qui « la violence du rap, pour évoquer la ville, le monde, le sexe ou les rapports sociaux, est la dernière chose à lui reprocher. Celle-ci est contrainte par des conditions exogènes et, s’il y a un regret à formuler, il serait à constater la relative impuissance des rappeurs à sublimer les contraintes dont ils sont nés et la rareté des talents à réussir à s’en libérer. » (Paul Yonnet, idem). Pour autant, « les gens sont enfermés, emprisonnés dans un jargon sinistre qui, précisément, ne leur fait rien voir de la réalité du monde. Qu’est-ce vous voyez du monde dans des textes comme ça ? Rien. Au lieu de les sortir de leur prison, on s’extasie et on leur dit : "bravo". Il y a là une idolâtrie, un fétichisme absolument dérisoire et cela me fait à la fois rire et pleurer » (Alain Finkielkraut, Esprits libres, France 2). En tout état de cause, le rap demeure majoritairement « [l']expression de micro-sociétés masculines ou entièrement dominées par les hommes". À ce titre, par exemple – et c’est courant – il "trahit volontiers une sensibilité antihomosexuelle, tout autant qu’il se caractérise, on le sait, par un langage dominateur ou outrancier vis-à-vis des femmes » (Paul Yonnet, idem).

 

Les paroles[1]. L'esthétique est incroyablement laide, les rimes sont d’une pauvreté édifiante. D’aucuns disent qu’il s’agit de poésie. Est-ce parce que l’on n’a pas la même définition de la poésie ? Est-ce la question essentielle ? Nous ne limitons pas notre critique à des questions de versification ou de règles prosodiques particulières. Nous évoquons plus le degré que la nature : c’est poétiquement pauvre, notamment au regard de l’esthétique des vers, des rimes, de la mise en valeur du rythme, de l'harmonie et des images.

 

En outre, « "Baise-moi", "nique ta mère", "enculé" (…) On ne mesure pas à quel point cette apparition des expressions rares ou extrêmes dans l’ordinaire et la diffusion de masse a pu transformer la sensibilité, ce qu’elle signifie en termes de perte de la sensibilité aux mots. C’est l’un des multiples aspects de la vaste reconfiguration du ciel de l’acceptable et de l’interdit dans lequel évoluent à présent les individus, la voûte remaniée sous laquelle ils respirent. » (Paul Yonnet, idem).

 

Doit-on pour autant juger le rap qu’à l’aune de ses textes ? Ils sont écrits (ce sur quoi porte notre critique) mais ils sont aussi déclamés et s'insèrent dans une rythmique (ce sur quoi notre critique porte peu). Orelsan ne dit rien d’important sur l’adolescence et autres des thèmes qu’il aborde. Ne confondons pas le thème et la façon de le traiter. La littérature donne une cathédrale d’exemples de traitement majestueux de thèmes banals qu’elle sublime. Il y a bien plus saisissant et instructif à lire sur les objets abordés par ce rappeur. Qu’importe d’ailleurs qu’Orelsan aborde ici ou là un thème majeur. Lui apporte-t-il pour autant (le prétend-il ?) des réponses intéressantes. Alors on va chercher chez lui, dans les sensations fortes du rap, une critique nihiliste du néant dénonçant notre société d’individus en perte de sens. Or, il y a d’autres voies. Que nous montre Orelsan de ces autres voies ? Il réussit l’exploit d’enfoncer superficiellement des portes ouvertes. Parfois s’esquisse un fond de vérité… dans un océan de stéréotypes ; d’une sensibilité et d’une subtilité peu développées. Le grand artiste est-il celui qui sait sortir du temps et de l’espace ? Ici, assiste-t-on tout au plus à l’expression de sus et de vécus assez communs, dont on n’a pas grand-chose à extraire. Nous ne voyons pas vraiment ce qu’il nous montre du monde, ce qu’il y a à retenir de tout cela.

 

La musique. En général d’une pauvreté abyssale. Notamment, parce qu'elle est asservie par le texte, elle ne laisse aucune place à une quelconque virtuosité. Décontextualisée, une lecture de la plupart des partitions de cet albums ne pourra que renforcer ce sentiment. Qui partirait à la recherche de ces partitions pour les interpréter avec son instrument ? C’est extrêmement simpliste…

 

Certes, le rap ne semble pas prétendre ou essayer de produire une musique savante ou élaborée. Au fond, nous y venons précisément parce c’est ce qu’il nous reste à voir après avoir évincé les textes pour les raisons précédemment évoquées. En offrant une si faible place à la virtuosité et en étant en somme aussi creuse, elle ne porte, elle aussi, à nos yeux que très peu d’intérêt.

 

Par surcroit, le rap est un genre esthétiquement mineur dans la musique populaire ou mineure. Par exemple, le heavy métal est sans doute à classer dans l’art mineur, bien qu’il lui arrive d’osciller, selon les œuvres, entre le mineur et le majeur (v. par ex. Dream Theater). Contrairement au rap, on y trouve souvent des compositions élaborées, couramment écrites par des musiciens talentueux, qui cherchent à déployer une certaine rigueur et créativité. Malgré tout, le talent des musiciens ne suffit pas. Encore faut-il qu’ils cherchent à composer de belles choses. Or, il ne semble pas que le rap les oblige à rechercher une musique élaborée. Quelques éléments, certes insuffisant en soit pour juger de la qualité musicale d’une œuvre, s’inscrivent dans un faisceau d’indice pouvant montrer que le heavy metal est supérieur au rap (en général et si l’on sélectionnait les meilleurs œuvres des deux genres respectifs) : le heavy métal déploie des auteurs-compositeurs-interprètes, de très bons musiciens et notamment de bons chanteurs (v. par ex. Bruce Dickinson), des partitions qui attirent des musiciens du monde entier (qui, par exemple, les interprètent sur YouTube). Alors que dans le rap, c’est plutôt le texte qui sera interprété, la musique reste l’accessoire au service du texte et asservie par ce dernier), des solos de guitare (ce qui marque la volonté de produire une musique travaillée). De même, le heavy métal est plus technique, il dégage une vraie rigueur ou vigueur musicale. La technicité peut produire de mauvais résultats, mais s’inscrit tout de même aussi dans le faisceau d’indices. Revenons au relativisme.

 

III. Réponse. Lors d’un débat sur la musique d’Orelsan, nous offrions à nos interlocuteurs Vivaldi comme exemple d'une musique riche. L'outrance ressentie par notre réponse fut édifiante : tout ne se vaut pas, une possible hiérarchisation des œuvres n'est pas sans fondement rationnel. Certes Orelsan n’a sans doute pas l’ambition de créer un objet aussi grand (le put-il). Il n’en demeure pas moins évident que les partitions (notamment) de Vivaldi sont supérieures à celles dudit rappeur.

 

Au fond, il est moins question du goût (j’aime ou je n’aime pas) que de la richesse artistique de l’œuvre (notamment sa beauté). N’avons-nous jamais vu un film qui nous a déplu mais dont nous reconnaissons la réussite artistique objective ? Un film dont nous pensons qu’il va faire date ? Orelsan ne fera pas date (et) pour de bonnes raisons : il n’y a rien de grandiose chez lui. Le goût et le beau sont deux cercles qui s'entrecroisent. Nous aimons des œuvres que nous considérons comme mineures et inversement. L’objet de ce propos n’est pas, avant tout, d’oser reprocher à quiconque d’aimer ou non telle ou telle d’œuvre mais de dénoncer l’infâme supercherie conduisant à tout égaliser, à considérer que tout se vaut. L’art, « expression dans les œuvres humaines d’un idéal de beauté » (TLFi), transmute en météore, « celui qui éblouit de façon vive mais passagère » (idem).

 

Reste que la question est double : peut-on hiérarchiser les œuvres, par exemple selon un modèle majeur/mineur, et quelle frontière pour cette distinction ? Pourquoi des œuvres d’art traversent-elles le temps et l’espace ? Peut-être en partie parce qu’il y a un processus de rationalisation diffuse à l’œuvre, une sélection darwinienne des œuvres (Raymond Boudon, Le relativisme, Puf). Si certains jugements esthétiques relèvent du goût, d’autres s’accompagnent du sentiment qu’ils sont fondés sur des raisons ayant vocation à être partagées (transsubjectives). Si la liste des classiques littéraire et artistique apparaît stable dans le temps, c’est qu’elle résulte de raisons partagées (idem). Au fond est-on étonné que l’œuvre de Tchaïkovski, de Baudelaire ou de Hemingway ait survécu ? La capacité d’un artiste de produire une œuvre à dimension universalisante pouvant traverser le temps et l’espace demeure sans doute un indice qualitatif permettant de penser ce qu’est une grande œuvre, un grand artiste.

 

La distinction mineur/majeur est certes cohérente au sein d’un paradigme, d’une théorie ou d’axiomes et de conceptions esthétiques. Bien entendu, l’on peut rejeter cela et poser comme axiome, par exemple, la vulgarité au sommet des critères d’esthétique : alors, Orelsan sera considéré comme majeur et la musique classique comme mineure. Or, sous réserve de l’étendue de toute notre incompétence en la matière, les fondements de la hiérarchisation des œuvres, de la classification majeur/mineur et du classement de la musique classique au sommet nous semblent être bien plus probants… Disons qu’ils conduisent à placer au sommet et à retenir des œuvres qui ont bien plus à nous montrer du monde.

 

Peut-être une certaine éducation musicale, a développé chez nous une sensibilité propre à « suranalyser » des œuvres et parfois à souffrir excessivement d’une laideur latente et en expansion. Sur un objet, certes assez différent, Marc Lambron a développé l’idée d’une souffrance de l’intelligence : « un rapport assez aigu à l’intelligible. Quand on a ces grilles de lecture et qu’on entre dans la bouffonnerie et une certaine vulgarité (…) du monde contemporain, une certaine arrogance d’une forme d’inculture sidérante (…), le crédit qui est fait d’effrayantes, de stupéfiantes fariboles, fait que les intelligences un peu raffinées ou décrypteuses peuvent se sentir personnellement atteintes voire bafouées (…). Plus les capteurs sont affinés, plus une certaine douleur peut être ressentie et intensifiée » (Émission Répliques, France culture, 3 juin 2017).

 

Alain Dubois



[1] Voici quelques extraits, parmi les plus laids, de l’album :

« Ça m'énerve pas, je respecte

Je fais comme Rocky dans la réserve : je m'en bats les steaks (…)

En route vers le succès, j’me fais sucer dans l'train

J’trouve la plénitude au sens propre : complètement plein (…)

T'es p'tit, tu t'réveilles en pleine nuit

T'entres dans la chambre de tes parents sans frapper... Mauvaise idée !  (…)

Quand j'veux être au calme, j'squatte chez elle

Elle fait l'ménage et la cuisine, j'fais les courses et la vaisselle (…)

J'suis pas mûr pour fonder une famille, d'accord

Mais c'est pas une raison pour serrer chaque fille qui m'aborde, non ? (…)

J’prends l'volant après quinze vodkas, j’conduis bizarrement

J’parle de Super Mario Kart sur Wii : évidemment ! (…)

Une sorte de Blanc qui s’prend pour un Chintok

J’essaye de sortir plus de classiques que les usines Reebok (…)

J’écris avec le sang d’une vierge des versets diaboliques

J’viens détourner plus de gosses que l'Église Catholique (…)

On m’a dit : "Tais-toi, nettoie"

Hey, pauvre conne : lèche-moi les noix, cochonne : mets-toi des doigts (…)

Bimbadabim bimbadaboum

Ils sont coooooooools »

par Lignes Droites 28 avr., 2024
par Eule 27 avr., 2024

Billet d'humeur d'un de nos fidèles membres : 


Chers amis,

Je voudrais livrer quelques réactions à la réunion de Lignes Droites sur l’islam du 3 avril 2024.

Sur la façon dont les « Chrétiens voient les Musulmans », toute la littérature universitaire sur la communication interculturelle explique les obstacles à la compréhension entre les membres de cultures différentes par l’ethnocentrisme. C’est devenu une tarte à la crème. On se culpabilisera donc en bon Chrétien de ne pas chausser les bonnes lunettes pour comprendre les Musulmans. Mais pourquoi ne pas inverser le problème ? Car il y a réversibilité. C’est que le Musulman n’est peut-être pas enclin par sa propre culture « religieuse » à chausser les bonnes lunettes pour comprendre le Chrétien. Il a de la chance, lui, que sa religion et son espace culturel ne le culpabilisent pas. Pauvre Europe judéo-chrétienne qui combat au quotidien aujourd’hui ses propres racines !

Sur la distinction entre Islam et Islamisme on saura gré au second orateur d’oser dire qu’il n’y a pas de différence de nature mais seulement de degré entre l’Islam et l’Islamisme. C’est quand même bon de le rappeler quand toute l’hypocrisie de la classe politique française « républicaine » s’acharne à mettre en garde les âmes égarées par le « nationalisme » ou l’aveuglement idéologique de droite et d’extrême droite sur l’abominable péché de l’amalgame. Les Islamistes doivent bien rigoler !

Enfin, merci à madame Bergeaud-Blacker d’entrer dans le vif du sujet. Son livre montre assez éloquemment que l’Islamisme est une entreprise totalitaire, comme tous les fascismes de droite et de gauche (Stalinisme, Hitlérisme, « Mussolinisme », Mélenchonisme, même combat). Le déni consiste non pas à ne pas voir ce que l’on voit, mais à ne pas vouloir voir ce que l’on voit. Que voit-on ? Des actes de barbarie contre les personnes issues de la civilisation occidentale, Chrétiens, mais aussi Musulmans occidentalisés. Des actes de barbarie contre des jeunes d’origine maghrébine, scolarisés dans les écoles publiques de la République et qui veulent s’intégrer. Ces jeunes sont la cible des talibans de France parce qu’ils trahissent leurs idées et font obstacle à leur volonté d’instaurer l’ordre islamique partout dans le monde, en commençant par son maillon faible, les démocraties occidentales où l’Etat national est en déconfiture, où l’Etat français ne protège plus ses citoyens. C’est classique. Pendant la guerre d’Algérie, le FLN a commencé par liquider les Musulmans modérés avant de s’attaquer à la communauté française d’Algérie. L’idéologie du « droit-de l’hommisme », répandue par les institutions européennes, qui se traduit par la jurisprudence des Cours constitutionnelle et Conseil d’Etat français, conjuguée au cynisme de l’extrême gauche islamo-gauchiste entrave l’action politique contre cet islamisme de combat. Dans ces conditions qui se dégradent de jour en jour au vu et au su de tout le monde, la soumission, évoquée par Houellebecq, s’invite au cours de l’Histoire. On aimerait passer à la vitesse supérieure et examiner plutôt les conditions dans lesquelles l’Occident peut encore faire face à sa disparition programmée par l’Islam. Faute de quoi la vraie question est « Quand ?», quand l’islamisation de la société française sera-t-elle achevée ? Dans une, deux, trois générations ?




par Lignes Droites 25 avr., 2024

Compte–Rendu de la Conférence organisée par Lignes Droites 31 le 2 avril 2024 à Toulouse : Islam et Islamisme


Dans cette conférence qui a rassemblé un auditoire de plus de 100 personnes, trois intervenants particulièrement qualifiés ont exposé leur vision sur les sujets de l’islam et de l’islamisme, cités ci-dessous par ordre d’intervention:

M. Mathieu Taieb , ancien officier supérieur de l’armée de terre, musulman converti au catholicisme, auteur de Devenir votre frère, publié en 2023 aux éditions MAME

Le père François Jourdan , docteur en théologie, en histoire des religions et en anthropologie, auteur de L’islam sans faux-semblants, publié en 2022 aux éditions Salvator

Le Dr. Florence Bergeaud-Blackler , sociologue, chargée de recherche au CNRS, auteur de "Le frérisme et ses réseaux, l’enquête", publié en 2023 aux éditions Odile Jacob (cf notre rubrique " lectures choisies ").


Les points à retenir de ces trois interventions de haute qualité sont les suivants:

  • L’islam est à la fois une religion et un système d’organisation sociale prétendant régir à peu près tous les aspects de la vie.
  • Le Coran bien que considéré comme provenant directement de Dieu sans médiation humaine comporte de multiples incohérences et contradictions ; les milliers de hadiths quant à eux en introduisent de nouvelles. Cette structure et ce statut doctrinal de ses textes fondateurs, l’organisation de son clergé ainsi que le fait que cette religion (contrairement au christianisme) ne pratique pas la théologie et n’a pas de magistère, favorisent des interprétations diverses sans en permettre l’analyse contextuelle ni la critique, qui restent interdites. L’organisation de la pratique d’un islam compatible avec les valeurs des sociétés occidentales s’en trouve contrariée.
  • Seule l’analyse contextuelle du Coran, qui requiert l’abandon du concept de son « incréation », permettra une évolution de l’islam. Cette analyse a été tentée par des intellectuels musulmans mais ils sont censurés et à ce jour inaudibles. Lorsque cette analyse prendra de l’ampleur elle mènera sans doute à une crise profonde et certainement violente au sein même du monde musulman.
  • « Islam » signifie soumission. Il s’agit de la soumission à la loi islamique. Ainsi les musulmans pratiquants passent leur temps à « cocher des cases », des cases de conformité à la loi. Chaque case cochée les rapproche du salut. Pour certains, cela consiste simplement par exemple à respecter le ramadan ou consommer halal ; pour d’autres le meurtre de mécréants est une case à cocher.
  • L’islam exclut la liberté de conscience en interdisant l’apostasie (en théorie punie de mort). Mathieu Taïeb sait qu’il encourt cette sentence et s’est converti en connaissance de causes.
  • En tant que religion l’islam est radicalement différent des deux autres monothéismes et les points souvent présentés comme communs (Abraham, Jésus, Marie entre autres) n’en sont en réalité pas. Une différence fondamentale réside dans la notion d’alliance entre Dieu et les hommes qui est la pierre angulaire du judaïsme et du christianisme mais est impensable en islam.
  • L’islam est une religion tournée vers le passé, au sein de laquelle penser l’avenir au sein d’un projet politique autre qu’exclusivement islamique (contrairement aux religions catholique et judaïque) n’est pas possible.
  • L’islamisme est un islam, mais ce n’est pas tout l’islam. On ne peut pas confondre islam et islamisme: l’islam aurait pu évoluer autrement, de façon plus conforme au respect de nos démocraties occidentales, lors de son arrivée en Europe, si d’autres mouvances que celles du type des frères musulmans y avaient influencé son évolution.
  • Le frérisme procède d’un projet conçu dans les années soixante qui vise à faire de l’Occident une terre d’islam. Le frérisme est un islam adapté aux sociétés démocratiques et qui développe une influence économique et culturelle (à travers les œuvres caritatives, les clubs de sports, les écoles, les hôpitaux, les prisons, …) pour façonner la société occidentale. Il fait système, se situe dans le temps long, exige une fidélité absolue.
  • Le frérisme éduque les enfants dans le séparatisme: il leur enseigne que leurs racines, leur histoire et leur culture ne sont pas celles de la France.
  • Le frérisme utilise les failles des sociétés occidentales pour se développer: il joue avec intelligence de la culpabilisation que lui offrent nos médias et nos élites culturelles complaisants lorsqu’ils accusent les uns et les autres d’islamophobie. L’accusation d’islamophobie est l’un de ses outils plus puissants pour contraindre aux silences ceux qui dénoncent ses pratiques et ses buts, et constitue par la-même une arme terrible de l’occident contre lui-même. Le frérisme utilise également des partis de gauche (partis “coucous”, qui l’aident et le protègent jusqu'à ce que, devenu assez fort pour vivre sans eux, il les cannibalise) qui lui offrent l’accès aux décisions politiques. Enfin, le wokisme est un allié objectif du frérisme qui anesthésie les esprits et neutralise les résistances.
  • Le frérisme exclut les autres mouvances de l’islam, et en particulier celles qui pourraient construire une approche compatible avec les valeurs des démocraties occidentales.
  • La solution pour porter un coup d’arrêt à l’expansion frériste et pour aider nos concitoyens musulmans à bâtir un islam respectueux des valeurs de notre République se trouve, une fois de plus, en nous-mêmes et demande que nous mettions un point d’arrêt à la faiblesse qui régit nos sociétés depuis bientôt soixante ans. Elle réside en particulier dans:

  1. La fermeté de nos institutions lorsqu’il s’agit de faire respecter les lois, notamment celles relatives à la laïcité (la CEDH a jugé à deux reprises que l’islam est incompatible avec la démocratie et les droits de l’homme). L’entrisme islamiste se glisse dans chaque interstice de notre législation, et cela rendu possible par le fait que l’application de nos lois n’a pas lieu avec la fermeté nécessaire.
  2. La capacité de notre société française à résister aux différentes provocations de l’entrisme islamiste, et à résister aux tentatives de culpabilisation basées sur les accusations d’islamophobie comme aux attaques du wokisme. Nous n’avons aucune raison d’avoir honte de ce que nous sommes, et n’avons de leçon à recevoir de personne (et surtout pas des islamistes et de leurs affidés) lorsqu’il s’agit de l’aptitude de notre civilisation à développer une société harmonieuse, juste et équilibrée. Ceux d’entre nous qui détestent notre passé et promeuvent la haine de nous-mêmes, qui sont aujourd’hui prépondérants dans les médias et les élites culturelles, doivent cesser de faire le jeu des islamistes.
  3. La rupture des partis de gauche complaisants avec l’islamisme: les partis de gauche, élus grâce aux voix islamistes, leur donnent aujourd’hui la possibilité d’avoir accès à des décisions politiques qui favorisent leur développement (par exemple dans les écoles et les associations sportives grâce aux élus municipaux).
  4. La promotion d’un projet d’islam compatible avec les valeurs de notre République: une majorité de musulmans français respectent et valorisent les institutions et les principes de la République, et souhaitent jouer leur rôle de citoyen. Nous devons les aider à rompre avec les islamistes et à construire un projet d’avenir respectueux de notre République.
  5. La pression des nations occidentales sur les nations islamiques afin de les obliger à reconnaître les droits de l’homme: certaines nations islamiques jouent un rôle important dans la promotion de l’islamisme en France (à travers le financement, l’immigration, la formation des imams, …) et les nations occidentales doivent les amener graduellement à rompre avec les attitudes et les stratégies qui leur permettent de promouvoir l’islamisme.
par Charlotte Paroielle (Le Figaro) 22 avr., 2024
Tout comme aux États-Unis, on commence à voir en France quelques signes encourageants face au mouvement woke ! Le collectif Némésis fait partie de ce mouvement qui va contribuer à mener une révolte salutaire ! Un portrait à lire dans le Figaro.


RÉCIT- Le collectif Némésis, marqué très à droite, multiplie les actions contre l’islamisme ou la délinquance étrangère, angles morts des combats féministes traditionnels.

« Le féminisme est devenu un véritable champ de bataille», assure d’emblée la présidente et fondatrice du collectif Némésis, Alice Cordier. « Mais nous, nous sommes là pour lever des tabous que les associations féministes de gauche ou d'extrême-gauche ont trop longtemps mis sous le tapis». Ainsi, dès la première page de son site, le collectif suivi par près de 65.000 personnes sur X donne le ton : il faut «dénoncer l'impact dangereux de l'immigration de masse sur les femmes occidentales» et «promouvoir la civilisation européenne, non pas comme ayant réduit les femmes au rôle d'objet, mais comme le berceau de leur épanouissement».

Némésis récuse désormais le qualificatif d’« identitaire»  : « Nous l’avions choisi à l’époque pour montrer que nous allions parler des femmes françaises. Nous n’avions pas vocation à parler de toutes les femmes du monde », tient à préciser Alice Cordier. « Aujourd’hui, il est trop associé à une identité fermée sur elle-même. On lui préfère l’expression de féminisme de droite, ou encore de féminisme du réel».

Face à elles et dans le cadre d’un duel «sororicide», les associations mastodontes, dont #NousToutes ou Osez le féminisme!, s’emportent. «C’est simple, pour nous, le féminisme d’extrême-droite n’existe pas, tacle Gwen de #NousToutes. Car si le féminisme est pluriel, il ne peut en aucun cas défendre des idées racistes, anti-immigration, anti-choix et très conservatrices». Pourtant, le mouvement né en octobre 2019 ne cesse de prendre de l’ampleur.

Cologne, la naissance de la «colère»

Mais d’où vient-il précisément ? À l’aube de l’année 2016, l'idée de ce groupe germe dans l’esprit de plusieurs jeunes femmes, dispersées aux quatre coins de la France. Âgées de moins de 20 ans, ces dernières sont choquées par les terribles événements qui secouent l’Allemagne dans la nuit du 31 décembre 2015 au 1er janvier. Ce soir-là, plus de 1000 femmes sont agressées simultanément, dont environ 650 à Cologne et 400 à Hambourg, par plus de 2000 hommes, selon un rapport de l'Office fédéral de police criminelle allemand.

En quelques jours, la polémique enfle sur les réseaux sociaux car ces crimes auraient été commis par des migrants ou des bandes d’hommes d'origine étrangère. Un fait qui plonge les associations féministes dominantes dans l’embarras. Chez nos voisins d’Outre-Rhin, le sujet enflamme l’opinion publique et un collectif organise une manifestation pour que la chancelière Angela Merkel durcisse le ton contre les demandeurs d'asile condamnés. Une enquête publiée six mois après les agressions montre que parmi les 120 suspects identifiés à cette date, la plupart était d'origine algérienne ou marocaine. Et près de la moitié d’entre eux étaient en Allemagne depuis moins d'un an. «Nous sommes la génération Cologne» , signe donc Némésis sur son site internet. En résumant : «L’île où les naufragés du féminisme peuvent se réfugier». «Car dans cette affaire, les femmes n’ont pas été crues. Alors que d’habitude, les victimes sont toujours écoutées immédiatement» , déplore Alice Cordier.

Mais dès le départ, le combat était en fait plus large : «Le jour où nous avons fondé le collectif, nous étions sept. On s’était rencontré via des groupes Facebook avant de se voir en vrai autour d’un verre. On s’est rendu compte que loin d’être antiféministes, on ne se retrouvait simplement pas dans les groupes déjà existants», détaille Alice Cordier. Parmi elles, une jeune femme en veut particulièrement aux associations féministes majoritaires et très marquées à gauche : agressée par un homme au nom à connotation maghrébine, la jeune femme a été obligée de «franciser» ce dernier pour «éviter la polémique». Le témoignage allait en effet être rendu public et ne devait pas participer à la « stigmatisation » des personnes issues de l’immigration.

Cristallisation sur l’Islam

«Il y avait donc de la colère entre nous» , résume Alice Cordier. «Encore aujourd’hui. De la colère contre le silence de certains médias, contre l'inaction de l'État, contre le fait que les féministes ne nous défendent pas alors qu'elles se targuent de défendre toutes les femmes. D'où le nom de Némésis, la déesse de la colère». «Dans les mythologies grecque et romaine, Némésis renvoie aux notions de vengeance et de pudeur» , précise Jean-Yves Camus, qui dirige l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès. Le mot signifie certes la colère mais celle qui s’abat sur les hommes capables d’ «ubris» , donc de «démesure» , poursuit le spécialiste.

Cette nouvelle mouvance pense ainsi «qu'aujourd'hui, les femmes sont menacées par deux types de comportements : la négation de la différenciation des genres (différentiation ne signifie pas inégalité mais complémentarité) par la gauche radicale et la soumission à une culture musulmane vue comme intrinsèquement opposée à la liberté des femmes» , détaille-t-il. Car la base de ce féminisme, « c'est l'ethno-différentialisme», poursuit le spécialiste . «C'est-à-dire la conviction qu'il existe une incompatibilité radicale entre la civilisation européenne et, essentiellement, l'islam en tant que système politique - et pas seulement religieux - qui stipule la soumission comme valeur centrale, que ce soit celle de la femme à l'homme ou de la raison à la charia ».

C’est en effet principalement sur l’islam que les deux pôles militants s’écharpent : «On ne peut pas être pour le port du voile en France, et contre celui-ci en Iran» , tranche d’abord Alice Cordier «D'ailleurs, je reçois beaucoup de messages d'Iraniennes qui nous saluent» , poursuit-elle. Gwen, de #NousToutes, voit les choses différemment. Elle, qui refuse d’évoquer la «religion» mais préfère parler de « patriarcat », avance : «Ce que nous défendons, c'est la liberté de choisir. Si des femmes souhaitent le porter en France, elles le portent, et si elles ne veulent pas le porter en Iran, elles ne doivent pas être obligées à le faire».

Des échanges impossibles

Le dialogue est d’autant plus difficile que les militantes ne se croisent pas souvent. « Discuter serait stérile car on ne parle pas le même langage », lance en effet la porte-parole de #NousToutes dès qu’elle se voit proposer un échange avec les militantes identitaires. Et cela peut avoir des répercussions sur la polarisation de chaque camp. Pour la féministe Marguerite Stern, ancienne membre des Femen, ce militantisme marqué à droite est une réponse - si ce n’est une réaction - à la prise en main du féminisme par les «intersectionnelles de gauche» et à l’impossibilité de dialogue.

La militante à l’origine des collages féministes qui ont fait le succès de ces mouvements de gauche ces dernières années, estime qu’il existe aujourd’hui une sorte de «pureté militante et une injonction à la pensée unique» dans ces groupes. Elle et Dora Moutot, avec qui elle a créé l'association «Femelliste» pour «lutter contre les dérives de l'idéologie transgenre », en ont d’ailleurs fait les frais. «Elles ne veulent pas nous voir, on n'est jamais conviées aux différents festivals féministes. Dès que l'on sort du dogme du féminisme d'extrême gauche, dès qu'on n'adhère plus à tous les points mis en place, on n'a plus voix au chapitre», assure Dora Moutot. En soufflant : «Et ce féminisme est célébré partout, par les médias, par le service public… »

Leur « dogme » se fonde sur de multiples idéaux affichés par #NousToutes sur leur site : antiracisme, identité de genre, statut de «migrant·e·s», entre autres. « À l’époque, on nous avait reproché de ne pas assez prendre des positions sur des sujets, et justement on a essayé de le faire », justifie Gwen, de #NousToutes. Mais pour Nelly Garnier, élue LR de la ville de Paris qui a travaillé sur la question, ce jeu peut être dangereux : «Quand on met le féminisme au service d'une autre cause, on se pose toujours la question du combat que l'on porte en premier», analyse-t-elle. Par exemple, certains mouvements [de gauche] ont passé sous silence les viols du 7 octobre pour ne pas nuire à la cause palestinienne», détaille-t-elle. Et pour l’élue, les défauts sont identiques à droite : « Aujourd'hui, je m'inquiète qu'il se passe la même chose quand on met le féminisme au service d'un discours anti-immigration ».

Némésis se défend pourtant et explique pourquoi elle ne parle que de ce sujet : « Évidemment, sur les actions qu'on mène, nous avons fait un focus sur les violences dont personne ne parle », détaille Alice Cordier. « On n'aurait pas de plus-value sur les violences conjugales car #NousToutes le fait déjà très bien. Or, le but est de taper sur toutes les violences, donc on a décidé de faire le sale travail, de parler de sujets dont personne ne veut lever le tabou ».

Des happenings chocs

Et pour imposer ses sujets dans le débat public, le petit groupe multiplie les «happenings» , c'est-à-dire les interventions chocs lors de manifestations pour la cause féministe, où elles ne sont pas les bienvenues. « La première fois, en novembre 2019, un mois après notre création, nous sommes arrivées dans le cortège de #NousToutes et tous les médias avaient les yeux rivés sur nous : on critiquait les féministes de l’époque comme Marlène Schiappa ou Caroline de Haas qui avait proposé d’élargir les trottoirs pour mettre fin au harcèlement de rue ». Plus récemment, Némésis a même fait un choix plus radical : « Après avoir été exclues à plusieurs reprises de manifestations, nous avons décidé de venir en burqa, avec des pancartes chocs : “Ma burqa, mes choix” et “Mon coran, mes lois”. Et loin d’être virées, on a gagné le concours des 10 meilleures pancartes », détaille encore la fondatrice du collectif.

Laquelle voit d’ailleurs l’avenir d’un bon œil. « Nous sommes aujourd’hui 200, dans une quinzaine d’antennes à travers la France. Mais cela va grossir ». D’autant que pour la militante, le féminisme «woke» tel qu’il existe aujourd’hui est voué à disparaître : « Depuis 5 ans, le paysage médiatique a changé. Les événements dramatiques vont se multiplier montrant que les combats de ces féministes sont contradictoires », appuie-t-elle en faisant référence à plusieurs affaires récentes dont celle de Shemseddine - un jeune homme roué de coups à mort car coupable d’avoir échangé des messages relatifs à la sexualité avec la sœur de l’un de ses agresseurs. Et le collectif ne s’arrête pas là. Il se réjouit d’avoir ouvert son groupe à d’autres horizons : « Nous avons dans nos rangs des macronistes, des LR et des RN et Reconquête. Nous avons aussi des gens de différentes obédiences religieuses et des femmes issues de l’immigration», explique Alice Cordier, avant de lancer, bravache : «Je donne cinq ans pour que la majorité pense comme nous».



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Discours de François Xavier Bellamy prononcé au cours du meeting de lancement de la campagne pour les européennes :

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Une interview de Guilhem Carayondans Valeurs Actuelles parVictor Eyraud en réaction à l'occupation d'un amphithéâtre de Sciences Po Paris pardes militants pro-palestiniens :
par Roland Mézières 09 févr., 2024

Vendredi matin 26 janvier 2024, j’ai eu un moment de colère après avoir écouté les informations. En effet j’apprends que la loi immigration et intégration a été quasiment censurée par le Conseil Constitutionnel. Dans le contexte d’une autre actualité brulante qu’est la colère des agriculteurs, j’ai fait alors ce constat effrayant : la France est sous une triple tutelle ; Bruxelles, le 49.3 et le Conseil Constitutionnel.


Et je me suis logiquement interrogé sur l’utilité du Sénat et de l’Assemblée Nationale, notre parlement qui représente le peuple. Par ailleurs, je me suis demandé à quoi servait la Cours des Comptes qui publie des rapports souvent pertinents mais qui ne sont jamais pris en compte, surtout quand ils sont volontairement révélés quand il est trop tard.


Fort de ses réflexions, je me suis penché sur le processus qui avait conduit à ce triste constat sur la loi immigration. La loi a été initiée par le gouvernement en février 2023, elle comportait alors 27 articles. Elle a été ensuite enrichie (on dit amendée) par le Sénat pour vraiment réduire l’immigration, puis longuement débattue à l’Assemblée Nationale dans une ambiance houleuse, et finalisée grâce à une Commission Mixte Paritaire avant d’être difficilement votée par l’Assemblée Nationale le 19 décembre 2023. Dans la foulée le PR soumet la loi composée de 86 articles au Conseil Constitutionnelle. La loi va alors être vidée de sa substance parlementaire mais le texte originel et gouvernemental va être globalement conservée dans la loi 2024-42 promulguée le 26 janvier 2024. Tous les dispositifs visant à vraiment réduire l’immigration et surtout la décourager (quotas, regroupement familial, aides sociales, aides médicales, etc.), ont été censurés car considérés comme des cavaliers législatifs (je n’ai pas bien compris sinon qu’il est interdit d’amender une loi avec des dispositifs en lien direct ou indirect avec l’immigration, donc le sujet de la loi). Fin de l’histoire ! Mr Darmanin et Mr Macron sont satisfaits, ils ont gagné.


La gauche est contente, l’ultra-gauche casse tout à Rennes avant même de connaitre la décision du Conseil Constitutionnel, la droite crie au hold-up démocratique, L Wauquiez dénonce même un coup d’état de droit. Devant ce tôlé, Mr Fabius, président du Conseil Constitutionnel, s’inquiète pour son institution mais pas pour le peuple ; il faut noter qu’il n’a rien fait à propos de la grasse rémunération des membres (environ 15000€/mois), qui a une base illégale selon Le Monde du 26 juin 2020 ! Quant à Mr Moscovici, un autre éléphant du PS, il savoure son entourloupe en retardant la publication du rapport sur l’immigration.


Circulez braves gens, il n’y a rien à voir. On s’occupe de tout…c’est promis nous allons renvoyer tous les OQTF chez eux. Deux millions d’immigrés depuis 2017 quand même, « ya du boulot » !!!!!


Mais l’histoire n’est pas finie sur ce sujet, des QPC (Question Prioritaire sur la Constitution) nous guettent. Rêvons et espérons que le monde agricole va mettre un sérieux coup de pied à tous ces technocrates de Bruxelles et du gouvernement !

par Jean-Pierre Riou (Contrepoints) 23 janv., 2024
« C’est notamment la raison pour laquelle l’agence des réseaux allemands (Bundesnetzagentur) vient d’interdire en décembre dernier toute fermeture de centrale à charbon jusqu’à avril 2031. »
Une analyse intéressante de la politique énergétique européenne et de des contradictions ! 
A lire dans Contrepoints :
par Lignes Droites 14 janv., 2024

Nicolas Bonleux, président de Lignes Droites, a participé à l'émission "La mêlée de l'info" sur Radio Présence jeudi dernier, 13 janvier.
Vous pouvez écouter ou réécouter l'émission en replay ici :

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